APOSCRIPTA database – Lettres des papes est une base de donnée évolutive, vouée à s'enrichir constamment sur un mode collaboratif
- par l'incorporation des textes de lettres éditées sur papier depuis les origines de l'imprimerie jusqu'à aujourd'hui,
- par l'incorporation d'éditions directement faites pour la base,
- par l'incorporation de traductions,
- par l'incorporation d'hyperliens vers des textes et images de documents en ligne,
- enfin par la mise à jour continue des références de témoins manuscrits et d'éditions, ainsi que par l'identification dans les textes, encore à faire dans bien des cas, des sources ou réminiscences bibliques, juridiques, etc. Toute incorporation d'une lettre déjà éditée sur papier a donc vocation à être accompagnée de précisions additionnelles eu égard à l'édition d'origine, concernant les autres éditions imprimées papier ou électronique disponibles, les éventuels autres témoins manuscrits, les régestes, ou encore la bibliographie touchant au document.
AVERTISSEMENT IMPORTANT : le plus souvent, toutes les informations données par l'édition ou le regeste dont une lettre est tirée ne sont pas reprises ici dans leur intégralité. L'utilisation d'APOSCRIPTA ne dispense donc pas toujours de consulter ces éditions ou régestes d'origine (notamment pour connaître les variantes textuelles, les éléments de description des témoins manuscrits et les mentions hors-teneurs). Aussi souvent que possible, des hyperliens sont donnés dans les notices vers les versions disponibles en ligne (en fichiers pdf ou sous d'autres formats) de ces éditions ou régeste d'origine, auxquels APOSCRIPTA ne saurait donc se substituer. APOSCRIPTA doit ainsi être utilisé plus comme un instrument de travail que comme une ressource documentaire traditionnelle.
L'augmentation du corpus passera par la numérisation de recueils ou de pièces justificatives publiés dans des ouvrages et articles libres de copyright, mais aussi par le versement des textes que les éditeurs contemporains voudront bien communiquer.
L'accent est mis (de façon non limitative donc), pour les premières vagues de numérisations et d'incorporations à la base, sur les lettres touchant à l'exercice de la justice, aux censures canoniques et à la répression des hérésies – objets du groupe FULMEN.
Le premier objectif de la base est de favoriser le repérage et l'utilisation historiographique du matériau textuel extraordinairement riche représenté par les lettres pontificales, qu'il s'agisse d'exploiter les informations livrées dans tous les domaines ou d'étudier la langue des actes. En rassemblant des lettres produites sur une très longue durée, la base APOSCRIPTA offrira notamment une vue très large sur l'évolution et les constantes de la rhétorique pontificale. Elle pourra contribuer, plus généralement, au dépassement du clivage traditionnel des études entre les périodes antérieure et postérieure au début du pontificat d'Innocent III (1198). Si l'approche diplomatique n'a pas présidé à la conception d'APOSCRIPTA, le rassemblement des données concernant la tradition (indication pour chaque texte du plus grand nombre possible de témoins manuscrits connus et de leurs natures) est aussi susceptible d'être utile à l'histoire de la chancellerie pontificale, notamment de ses pratiques d'enregistrement1.
APOSCRIPTA sera donc à terme complémentaire d'Ut per litteras apostolicas, base de donnée commercialisée par Brepols Publishers, qui rassemble plus de 250 000 textes ou régestes de lettres (éditées par l'Ecole française de Rome, le CNRS et l'Université Lumière Lyon 2) contenues dans les registres de la chancellerie pour les XIIIe et XIVe siècles2. Il s'agira également d'un instrument de travail à combiner aussi bien avec le répertoire de Potthast (1874-1875), pour les lettres émises entre 1198 et 1304, qu'avec celui de Jaffé-Loewenfeld (1885-1888) pour les lettres antérieures à 1198 – la publication d'une troisième édition, le « nouveau Jaffé », ayant commencé en 2016, en relation avec la mise sur pied depuis 2013 par l'Académie des Sciences de Göttingen3 des Regesta pontificum Romanorum online, base de donnée évolutive vouée au recensement de l'intégralité des traces de « contact » avec la papauté dans les archives et les bibliothèques européennes. Avec les données qu'elle accumule, APOSCRIPTA a aussi vocation à soutenir l'entreprise de recensement des originaux de lettres pontificales engagée dès le début du XXe siècle par Paul-Maria Baumgarten4 avant d'être proposée à la communauté des chercheurs par Franco Bartoloni en 19535 et alimentée avec la série Index Actorum Pontificum publiée par l'Archivio Segreto Vaticano.
L'incorporation des textes des traductions éventuellement disponibles (en français mais aussi en d'autres langues) vise à élargir l'utilisation de la base aux non-spécialistes.
Les historiens et érudits auteurs d'éditions de textes de lettres pontificales sont invités à les verser à la base. Les publications d'origine, qu'elles soient ou non sur papier, sont évidemment citées (avec lien hypertexte le cas échéant). Tous les ouvrages et articles d'origine, en outre, sont insérés dans la liste générale des éditions reprises ou citées. Les textes peuvent être envoyés, avec toutes les données critiques (et les éventuelles traductions) sous format word à l'adresse aposcripta[at]gmail.com.
« On se prend à rêver à la création d’une base informatique de données dans laquelle seraient réunis tous les éléments collectés et décrits sous quelque forme que ce soit », écrivait il y a quelques années Bernard Barbiche, pionnier de la recherche sur les originaux des actes pontificaux des XIIIe-XIVe siècle6. Telle est, élargie à tous les types de témoins manuscrits, la vocation de long terme d'APOSCRIPTA.
1. On peut se référer, pour une bibliographie de base sur les actes pontificaux au Moyen Âge, à celle proposée par Olivier Guyotjeannin sur le site Theleme de l'Ecole nationale des chartes. Voir aussi, par exemple, la présentation de la documentation pontificale donnée par Anja Thaller sur le site LEO-BW (Landeskunde Entdecken Online - Baden-Württemberg).
2. Sur les entreprises d'édition des registres pontificaux, voir notamment Olivier Poncet, Les entreprises éditoriales liées aux Archives du Saint-Siège : histoire et bibliographie, 1880-2000, Rome : Ecole française de Rome (CEFR, 318), 2003, en particulier aux p. 35-44.
3. Göttinger Papsturkundenwerk, Pius-Stiftung für Papsturkundenforschung. Sur l'histoire et le bilan de la grande entreprise des Papsturkunden, voir notamment Rudolf Hiestand, dir., Hundert Jahre Papsturkundenforschung. Bilanz – Methoden – Perspektiven. Akten eines Kolloquiums zum hundertjährigen Bestehen der Regesta Pontificum Romanorum vom 9.-11. Oktober 1996 in Göttingen, Göttingen : Vandenhoeck & Ruprecht (Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften zu Göttingen. Philologisch-Historische Klasse, Folge 3, 261), 2003, et Klaus Herbers, Jochen Johrendt, éd., Papsttum und das vielgestaltige Italien Hundert Jahre Italia Pontificia, Berlin, New York : Walter De Gruyer (Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften in Göttingen. Philologisch-Historische Klasse, NF 5), 2009.
4. Paul Maria Baumgarten, Giulio Battelli, Schedario Baumgarten. Descrizione diplomatica di bolle e brevi originali da Innocenzo III a Pio IX, Cité du Vatican, 1965-1986, 4 vol. Mgr Paul-Maria Baumgarten (1860-1948) donna son fichier, riche de 8 643 fiches décrivant plus de 10 000 originaux examinés dans une quarantaine de dépôts d'archive de sept pays différents, à l'Ecole de paléographie du Vatican en 1923. Voir la recension de Bernard Barbiche dans la Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 124/1, 1966, p. 295-298.
5. Franco Bartoloni, « Per un censimento dei documenti pontifici da Innocenzo III a Martino V (escluso) », dans Atti del Convegno di studi delle fonti del Medioevo europeo in occasione del 70o della fondazione dell'Istituto storico italiano (Roma, 14-18 aprile 1953), Rome : Istituto storico italiano per il Medio Evo, 1957, p. 3-15. Voir aussi Leo Santifaller, « Der Censimento der spätmittelalterlichen Papsturkunden », Mitteilungen des Instituts für Österreichische Geschichtsforschung, 62, 1964, p. 122-134, et, pour un bilan récent, Bernard Barbiche, « Le Censimento Bartoloni et ses récents développements. Un nouvel élan pour la diplomatique pontificale », dans Europa und Memoria/Mémoire et Europe. Festschrift für Andreas Sohn zum 60. Geburstag/Mélanges offerts à Andreas Sohn pour son 60e anniversaire, ed. Michaela Sohn-Kronthaler, Ratisbonne : EOS, 2019, p. 227-239.
6. Bernard Barbiche, « Le Censimento Bartoloni et ses récents développements. Un nouvel élan pour la diplomatique pontificale » (voir note précédente), à la p. 239.