Description
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Honorius III (1216-1227)
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L'évêque de Maguelone et l’abbé de Fontfroide
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6 des ides de décembre, l’an premier
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Rome, Saint-Pierre
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Mandement (littere cum filo canapis)
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Julien Rouquette, Augustin Villemagne, Bullaire de l'Église de Maguelone, Paris, Montpellier : Picard, Valat, 1911-1914, II, n. 213, p. 4-4
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Honorius III écrit à l’évêque de Maguelone et à l’abbé de Fontfroide ; il leur ordonne de faire rendre le château de Foix au comte de Foix, après qu’il aura remboursé à l’abbé de Saint-Thibéry les dépenses que ce dernier a faites pour la garde de ce château.
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Honoré, serviteur des serviteurs de Dieu, au vénérable frère l’évesque de Maguelone, et à l’amé fils le prieur de Fontfrède, salut et bénédiction apostolique.
Le noble homme Raimond, comte de Foix, ayant ci-devant receu le bénéfice de l’absolution de nostre amé fils Pierre, prestre cardinal du titre de Sainct Laurent in Damaso, pour lors légat du Siège Apostolique, lui promit avec serment, entre autres chefs, qu’il obéiroit aux mandemens de l’Église sur les choses pour lesquelles il avoit esté excommunié. Et, pour cet effet, il lui fit remettre en ses mains le chasteau de Foix, qui seroit gardé aux despens du comte ; qui, en outre, l’obligea au mesme cardinal pour son fils Roger Bernard et Roger de Comenge son neveu, afin qu’ils obéissent aux mandemens apostoliques. Et pour raison de ce, le mesme chasteau a esté gardé jusqu’à présent par l’autorité du Siège Apostolique. Or ledit comte demanda dernièrement, avec très grande instance, par ses ambassadeurs envoyés au Siège Apostolique, que nous lui fissions rendre ledit chasteau. Et encore bien qu’il nous ait esté remonstré par quelques-uns que ce comte, aprés qu’il aura recouvert le chasteau, troublera l’affaire de la paix et de la foi, toutesfois, d’autant que ledit comte a jusqu’à présent humblement obéy aux ordonnances dudit cardinal et aux mandemens apostoliques, et que nous ne voulons pas que l’Église Romaine puisse estre reprochée par personne de n’avoir gardé la foi ; et attendu aussi que nostre main n’est pas affoiblie en sorte que nous ne puissions arrester le mesme comte, s’il présumoit, ce que nous ne croyons pas, contrevenir à nos mandemens, nous vous ordonnons, par l’autorité des présentes, que vous receviés dudit comte, de son fils et de son neveu suffisante caution juratoire et fidejussoire qu’ils ne troubleront point l’affaire de la paix et de la foi, ains qu’ils garderont la forme de la paix establie en ces quartiers, et receviés aussi sur cela leurs lettres patentes, dans lesquelles il sera contenu expressément, que s’ils entreprenoient rien au contraire, ledit chasteau tomberoit en commis au profit de l’Église Romaine. Vous ferés payer par le comte, à l’abbé de Sainct Tuberi, qui a gardé jusqu’à présent ledit chasteau, quinze mille sols melgoires pour une partie de ses frais qu’il a faits en sa garde. Lesquelles choses estans doucement accomplies, vous ferés restituer ledit chasteau au comte, sans aucun délai, nonobstant tous empeschemens d’opposition, ou d’appellation, contraignant les opposans par censures ecclésiastiques.
Donné à Rome, à Sainct Pierre, le 6 des ides de décembre, l’an premier de nostre pontificat.
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Marca, Hist. de Béarn, p. 748
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Potthast, n° 5384.
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Quant à la date et aux faits mentionnés dans cette bulle, voir Note historique au N° 211.
[Rouquette-Villemagne]