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أبو يوسف، كتاب الخراج، الجزية[1]

Auteur

Abū Yūsuf Yaʿqūb

Titre en français

Abū Yūsuf, K. al-kharāğ. La taxe de capitation (ğizya) 1

Titre descriptif

La taxe imposée aux Dhimmīs

Type de texte

Traité d'impôt

Texte

والجزية واجبة على جميع أهل الذمة ممن فِي السواد وغيرهم من أهل الحيرة وسائر البلدان من اليهود والنصارى والمجوس والصابئين والسامرة ما خلا نصارى بني تغلب وأهل نجران خاصة. وإنما تجب الجزية على الرجال منهم دون النساء و الصبيان. على الموسر ثمانية وأربعون درهما وعلى الوسط أربعة وعشرون وعلى المحتاج الحراث العامل بيده اثنا عشر درهما يؤخذ ذلك منهم في كل سنة ، وإن جاءوا بعرض قبل منهم مثل الدواب والمتاع وغير ذلك . و يؤخذ منهم بالقيمة ولا يؤخذ منهم في الجزية ميتة ولا خنزير ولا خمر فقد كان عمر بن الخطاب رضي الله عنه ينهى عن أخذ ذلك منهم في جزيتهم. وقال: ولوها أربابها فليبيعوها وخذوا منهم أثمانها هذا إِذَا كان هذا أرفق بأهل الجزية. و قد كان علي بن أبي طالب رضي الله عنه فيما بلغنا يأخذ منهم في جزيتهم الإبر والمسال ويحسب لهم من خراج رءوسهم.

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū Yūsuf, Kitāb al-kharāğ (Beyrouth, 1979), 122.

Datation

  • Entre 786 et 798

Traduction française

La capitation frappe tous les tributaires habitant le Sawād aussi bien que ceux de Ḥīra et d’ailleurs, qu’ils soient juifs, chrétiens, mages, sabéens ou samaritains ; font seuls exception les chrétiens des Banū Taghlib et les habitants de Nağrān. Elle n’est due que par les hommes, à l’exclusion des femmes et des enfants, à raison de 48 dirhems pour le riche, de 24 pour celui de condition moyenne et de 12 pour le nécessiteux, laboureur ou exerçant un métier manuel. Elle est perçue annuellement et peut être versée en nature, par exemple en bêtes de somme ou en effets, qui sont acceptés pour leur valeur, mais qui ne peuvent être ni bêtes mortes, ni porcs, ni vin. ʿUmar b. al-Khaṭṭāb avait déjà défendu d’accepter pareils équivalents, disant que ceux qui les possédaient n’avaient qu’à les vendre eux-mêmes pour s’acquitter avec le prix en provenant. Le paiement en nature est admis quand il est plus commode pour les redevables. ʿAlī b. Abī Ṭālib acceptait d’eux, à ce que nous avons appris, des aiguilles fines ou grosses, pour le paiement de la ğizya.

Source traduction française

E. Fagnan, Le livre de l’impôt foncier (Kitāb el-kharādj) (Paris, 1921), 187 (Trad. modifié).

Résumé et contexte

Le K. al-kharāğ du Qāḏī Abū Yūsuf (m. 798) comporte un chapitre entièrement consacré à la capitation (ğizya). Le présent texte en est l’introduction. L’auteur y expose quelques principes généraux concernant la collecte de cette taxe individuelle qui frappe les dhimmīs. Pour lui, comme pour la plupart des juristes musulmans, la ğizya doit être versée annuellement par les hommes majeurs; les femmes et les enfants n’en sont pas redevables. Le percepteur fixe la somme à prélever de chaque contribuable en tenant compte de la fortune de celui-ci, ainsi que de ses revenus, d’où les trois catégories mentionnées dans le texte. Le paiement en nature est autorisé mais seulement s’il ne comporte pas de produits illicites dans la religion musulmane.

Signification historique

De toutes les mesures que les autorités musulmanes ont appliquées aux sujets non-Musulmans, l’imposition de la capitation est la plus emblématique. En effet, le paiement de cette taxe est l’acte par lequel les adeptes des autres religions reconnaissent leur infériorité par rapport au groupe dominant et acceptent d’être placés sous sa protection (dhimma). Il n’est pas étonnant dès lors que les juristes musulmans insistent davantage sur la ğizya que sur les autres lois relatives aux dhimmīs. En outre, l’impôt versé annuellement par les contribuables non-musulmans constituait une source de revenus importante pour l’Etat musulman qui en avait grand besoin, compte tenu de ses dépenses militaires et autres. En effet, comme le montrent plusieurs études, le tarissement de cette source financière, notamment à cause des conversions, a contribué considérablement à l’affaiblissement du pouvoir califal, notamment à l’époque abbasside.

Etudes

  • A. Abel, "La djizya: tribut ou rançon?", Studia Islamica 32 (1970), 5-19.
  • D. C. Dennett, Conversion and the Poll Tax in Early Islam (Cambridge, 1950).
  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1995), p. 264.
  • F. Lokkegaard, Islamic Taxation in the Classic Period (Copenhagen, 1950).
  • A. Ziauddin, "The concept of jizya in early Islam", Islamic studies 14 (1975), 293-305.

Mots-clés

capitation ; chrétiens ; Impôt ; Juifs/Judaïsme ; Mages ; Sabéens ; Samaritains ; Taxe ; Tributaires ; ğizya

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Jessie   Sherwood  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°30490, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait30490/.

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