Faut-il séparer les jeunes convertis de leurs parents non musulmans?
Les mineurs convertis ne doivent pas être séparés de leurs parents non-musulmans.
سئل ابن زرب عن يهودي صبي أسلم و هو ابن ثمانية أعوام، هل يحال بينه و بين أمه التي تحتضنه أو أبيه إذا كان حاضنا له؟ فأجاب: فيه اختلاف. والذي أرى أن لا يحال بينه وبين من يحضنه أبا كان أو أما، فإذا كبر عُرض عليه الإسلام فأن تمادى عليه و إلا ضرب و ردد عليه الضرب حتى يتمادى على الإسلام. وقيل له إن ابن كنانة يبلغ به القتل إذا تمادى على اليهودية، قال هذا تشديد ولا أقول به.
Al-Wansharīsī, al-Miʿyār, (Rabat, 1981), II, 354.
Ibn Zarb a été interrogé au sujet d’un jeune juif qui s’est converti à l’islam à l’âge de huit ans. Faut-il le séparer de sa mère ou de son père qui s’occupe de lui ? Il a répondu : il y a divergence sur ce sujet. Ce que je préconise c’est de ne pas séparer l’enfant converti de son parent qui s’occupe de lui, que celui-ci soit le père ou la mère. Quand il atteint l’âge de la puberté, il sera invité à confirmer son adhésion à l’islam, s’il continue d’être musulman, [on le laisse en paix]. Et s’il refuse l’islam, on le frappera (durdiba) et on recommencera jusqu’à ce qu’il accepte d’être musulman. On a dit à Ibn Zarb qu’Ibn Kināna allait même jusqu’à autoriser sa mise à mort (i.e., la mise à mort de celui qui s’est converti dans son enfance) s’il persiste [une fois adulte] dans la foi juive. Il a dit : « C’est une position extrême à laquelle je n’adhère pas ».
A. Oulddali
Dans cette fatwa, le juriste cordouan Ibn Zarb (m. 381/991) préconise de ne pas séparer les enfants convertis à l’islam de leurs parents non musulmans. Prenant en compte l’intérêt du mineur, il recommande de le laisser grandir au sein de sa famille, même si celle-ci n’est pas musulmane. Une fois majeur (majorité légale ou puberté), le converti sera invité à confirmer sa foi musulmane. Dans le cas où il renie l’islam, il sera battu. Ibn Zarb n’approuve pas la position de certains mālikites qui autorisent le recours à la peine de mort dans pareils cas.
Les juristes mālikites établissent une distinction entre le cas du non-musulman qui après s’être converti en étant mineur renie la religion musulmane une fois majeur de celui de l’apostat. Selon eux, le premier doit être contraint à revenir à l’islam alors que le second encourt la peine de mort s’il refuse de se repentir. Les sources mālikites attribuent cette doctrine à Mālik b. Ans lui-même. Voir sur sujet :
coercition ; conversion ; enfants ; Juifs/Judaïsme
Adam Bishop : traduction
Notice n°268819, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait268819/.