Ibn ʿAbd al-Barr al-Qurṭubī Abū ʿUmar Yūsuf b. ʿAbd Allāh
Vente de vin et de porc
De la liberté aux non-musulmans de vendre du vin et porc
ولا يعرض لهم في بيع الخنزير والخمر من أهل الذمة ويؤخذ منهم عشر ثمن ذلك كله ولا يعرض لهم في شيء سوى العشر المذكور ويمنعون من شراء كل شيء فيه قوة لهم على المسلمين من السلاح والخيل والسروج والنفط والحديد الذي يعمل منه السلاح وكل ما كان عدة من عدد الحرب (...) وأما الخمر والخنزير فلا يمنعون من شرائها
Yūsuf b. ʿAbd Allāh b. ʿAbd al-Barr al-Qurṭubī, al-Kāfī fī fiqh ahl al-madīna, (Riyad, 1980), I, p. 481.
Il ne faut pas les (non-musulmans) empêcher de vendre du porc ou du vin aux bénéficiaires de la ḏimma. Cependant, il sera prélevé un dixième (dîme) du prix de l’ensemble. Rien ne leur sera demandé à l’exception du dixième susmentionné. Par contre, il faut leur interdire d’acheter tout ce qui représente une menace pour les musulmans tels les armes, les chevaux et leur selles, le naphte (nifṭ ou nafṭ) et le métal qui servent à confectionner des armes ainsi que tout ce qui entre, d’une manière ou d’une autre, dans la constitution des préparatifs de guerre (…). Quand au vin et au porc, il ne faut pas les empêcher d’en acheter.
M. Hendaz
Dans un chapitre réservé aux non-musulmans provenant d’un pays belligérant, le juriste Ibn ʿAbd al-Barr (m. 1071) conçoit que ces derniers puissent jouir d’une liberté restreinte de commerce en terre d’Islam. En effet, dès lors, explique-t-il, qu’ils sont en possession d’un « sauf-conduit » (amān), ils peuvent s’adonner librement à toute activité de commerce qui ne constitue aucune menace pour la sûreté du territoire islamique. Néanmoins, ces commerçants seront taxés à la hauteur d’un dixième (‘ushr) du prix de vente des marchandises, même s’il s’agit de la vente de vin ou de porc.
Le célèbre traditionniste et juriste de Cordoue Ibn ʿAbd al-Barr (m. 1071), d’époque des Taïfas, a composé un manuel de droit mālikite destiné à l’usage de ses disciples. Comme son titre l’indique, celui-ci est censé suffire (al-Kāfī) pour découvrir les principales questions jurisprudentielles de l’école mālikite. La particularité de cet ouvrage réside dans la volonté de l’auteur andalou de présenter la doctrine mālikite à l’aune de ses auteurs médinois de la première époque. C’est-à-dire, les auteurs de la fin du VIIIe et IXe siècles.
Porc ; sauf-conduit (amān) ; vente ; Vin
Farid Bouchiba : relecture
David Peterson : traduction
Notice n°254392, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait254392/.