Valentinianus II
Code Théodosien
Sur l'alytarque des jeux olympiques d'Antioche
Impp. Gratianus Val(entini)anus et Theod(osius) AAA. Pancratio com(iti) r(erum) p(rivatarum). Et mori ueteri et constitutis nos maiorum accessisse cognoscas. Et alytarchae urbis Antiochenae plantandi plures, excidendae unius cupressi iubemus tribui facultatem. Dat. XV kal. iul. Thessal(onicae) Ausonio et Olybrio conss.
Th. Mommsen and P. Meyer, eds., Theodosiani libri 16 cum Constitutionibus Sirmondianis et Leges Novellae ad Theodosianum pertinentes, (Berlin, 1904, 4e réed.).
Les empereurs Gratien, Valentinien et Théodose Augustes à Pancratius, comte des biens privés. Sache que Nous avons suivi tant les anciennes coutumes que les ordonnances de nos ancêtres : Nous ordonnons que l'alytarque de la ville d'Antioche reçoive le droit de planter plusieurs cyprès mais d'en couper un seul. Donné le 15 des calendes de juillet à Thessalonique sous le consulat d'Ausonius et Olybrius.
R. Delmaire et al., eds., Les Lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II, 312-438, Vol. II : Code théodosien I-XV, Code justinien, Constitutions sirmondiennes (Paris, 2009), 229.
L'alytarque, l'un des trois superviseurs et organisateurs des jeux olympiques d'Antioche, reçoit à travers cette constitution, le droit de couper un cyprès et un seul parmi ceux qui s'élevaient à Daphnè (cité située à une dizaine de kilomètres d'Antioche) où se trouvait le sanctuaire d'Apollon : c'est dans ce sanctuaire que se déroulaient les finales des compétitions olympiques.
D'après R. Delmaire (voir bibliographie ci-dessous), l'arbre concédé à l'alytarque devait servir à orner le stade lors de jeux. O. Pasquato pense en revanche (Spettacoli, 55-56) qu'il devait être destiné à être vendu pour compenser les frais d'organisation, ce qui est peu probable selon nous. Nous savons par Libanios que les cyprès de Daphnè étaient fréquemment menacés d'être coupés par certains gouverneurs (Or. I, 255, 262). Agissaient-ils ainsi en vue de les vendre ? Notre loi date de 379. Or, en 395/400, il sera interdit de couper les cyprès (CJ XI.78.1), même pour l'alytarque (CJ 11.78.2, en 427/438). L'auteur byzantin Malalas, dont les écrits sont toujours à interpréter avec grande précaution, indique que la fonction d'alytarque fut créée à Antioche l'année 211 de notre ère (Chronographia, p. 286 B). Il était, avec le grammateus et l'amphitaleus, l'un des trois organisateurs des jeux olympiques qui avaient lieu dans cette même cité tous les quatre ans. Il avait pour insignes une stola blanche brodée d'or, une couronne de pierreries, des sandales blanches et un sceptre d'ébène. En 465, la charge fut transférée au bureau du comte d'Orient (CJ 1.36.1), ce qui prouve que les jeux olympiques d'Antioche, qui étaient d'abord et avant tout une très grande cérémonie religieuse païenne, avaient toujours lieu à cette date-là. R. Delmaire montre (Les lois religieuses..., note 1, p. 228) qu'ils étaient d'ailleurs encore célébrés au début du VIe siècle (Sévère d'Antioche, Hymnes 269-271 = Patrologia Orientalis VI, p. 34 et VII, p. 716-718 ; Homélies cathédrales 18, 26, 54, 75, 91, 95 = Patrologia Orientalis XXXVII, p. 18 ; XXXVI, p. 540-552 ; IV, p. 45-55 ; XII, p. 131 ; XXV, p. 25. Voir aussi bibliographie à la fin de cette notice).
Adam Bishop : traduction
Notice n°238347, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait238347/.