Code Théodosien
Remploi des pierres provenant de la destruction des temples
Idem [Arcadius et Honorius] AA. Asterio com(iti) Orientis. Quoniam uias pontes, per quos itinera celebrantur, adque aquaeductus, muros quin etiam iuuari prouisis sumptibus oportere signasti, cunctam materiam, quae oriunda dicitur ex demolitione templorum, memoratis necessitatibus deputari censemus, quo ad perfectionem cuncta perueniant. Dat. kal. nou. Caesario et Attico conss.
Th. Mommsen and P. Meyer, eds., Theodosiani libri 16 cum Constitutionibus Sirmondianis et Leges Novellae ad Theodosianum pertinentes, (Berlin, 1904, 4e réed.).
Les deux mêmes Augustes [Arcadius et Honorius] à Asterius comte d'Orient. Puisque vous avez signalé qu'il faut fournir des subventions pour les ponts et chaussées sur lesquels s'effectuent de très fréquents trajets, ainsi que pour les aqueducs et, de surcroît, les remparts, Nous décidons que la totalité des matériaux qu'on Nous dit devoir provenir de la démolition des temples soit affectée aux besoins susdits, pour que tous ces ouvrages atteignent leur complet achèvement. Donné aux calendes de novembre sous le consulat de Caesarius et Atticus.
L. Foschia
Cette constitution précise que les matériaux résultant de la destruction des temples païens doivent être réutilisés dans la construction publique et plus précisément afin de bâtir routes, aqueducs, ponts et murs de fortification.
Cette loi confirme la législation théodosienne (Théodose Ier) selon laquelle les temples devaient désormais être détruits (voir série de lois promulguées en 391). On nous dit implicitement que des temples étaient bel et bien démolis. Cela prouve que les constitutions antérieures avaient été effectivement appliquées même si nous ignorons si toutes les provinces de l'Empire avaient été pareillement concernées, ce dont on peut douter. Mais aucun détail n'est donné quant à la proportion de temples démantelés par rapport aux temples existants au moment de la publication du texte. Précisons d'ailleurs qu'une loi ordonnant la démolition des temples est encore promulguée par Arcadius et Honorius en juillet 399 (voir notice CTh 16.10.16). Le mois suivant, en août 399, c'est un texte ordonnant de ne pas détruire les temples qui est publié ! (voir notice CTh 16.10.18) Paradoxe qui rend bien compte des hésitations du pouvoir impérial dans ce domaine. C'est donc avec beaucoup de précautions qu'il faut interpréter notre texte à la formulation trompeusement limpide.
Adam Bishop : traduction
Notice n°238344, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait238344/.