Code Théodosien
Interdiction de nouveaux travaux de construction sauf pour les temples
Idem [Iulianus] A. Secundo P(raefecto) P(raetori)o. Prouinciarum iudices commoueri praecipimus ut nihil se noui operis ordinare ante debere cognoscant quam ea conpleuerint quae a decessoribus inchoata sunt, exceptis dumtaxat templorum aedificationibus. Dat. III kal. iul. Constantino A. VII et Constantio C. conss.
Th. Mommsen and P. Meyer, eds., Theodosiani libri 16 cum Constitutionibus Sirmondianis et Leges Novellae ad Theodosianum pertinentes, (Berlin, 1904, 4e réed.).
L'empereur Julien, Auguste, à Secundus, préfet du Prétoire d'Orient. Nous prescrivons d'avertir les gouverneurs des provinces pour qu'ils sachent qu'ils ne doivent prendre aucune disposition au sujet d'ouvrages neufs avant d'avoir terminé ceux qui ont été commencés par leurs prédécesseurs, à la seule exception des constructions de temples. Donné le 3 des calendes de juillet sous le consulat de Constantin Auguste pour la 7e fois et Constance César.
L. Foschia
Cette loi ordonne aux gouverneurs de province de ne pas entamer la construction de nouveaux édifices publics avant d'avoir terminés les travaux déjà commencés par leurs prédécesseurs « à la seule exception des constructions de temples ». La fin de la phrase est particulièrement intéressante mais totalement ambigüe : doit-on comprendre qu'il ne faut pas terminer les travaux commencés quand il s'agit de temples ou bien qu'on peut entamer de nouvelles constructions uniquement dans le cas de temples ? Tout dépend en fait de la datation de cette loi.
D'après les lois qui précèdent dans le CTh, il s'agirait d'une loi de Constantin Ier. Mais la date consulaire est fautive. Nous avons en effet ici un exemple des erreurs, volontaires ou involontaires, qui émaillent un corpus comme le CTh notamment en ce qui concerne les datations. Ici, cette erreur prend tout son sens. Car si l'on situe, en suivant la date consulaire, ce texte sous Constantin, il n'est rien d'autre qu'une invitation à ne pas achever la construction des temples païens en cours de construction ; le texte dirait : il faut achever les travaux de construction commencés par nos prédécesseurs sauf ceux qui concernent des temples. Une telle interprétation pourrait expliquer pourquoi cette constitution a été conservée dans le CTh. Ici, cette erreur de datation reste inexplicable. Elle ne peut en tout cas pas provenir, comme l'indique Roland Delmaire dans son édition du texte (voir bibliographie ci-dessous) d'une mauvaise lecture ou d'une confusion (Mamertino et Neuittae conss en 362). Julien règne du 3 novembre 361 au 26 juin 363 : cette constitution ne peut donc être datée que de l'année 362. Sur le destinataire, Saturninius Secundus Salutius, préfet d'Orient entre 361 et 367, on se reportera aussi à CTh 9.16.7.
Adam Bishop : traduction
Notice n°238343, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait238343/.