Chrétiens de Taghlib. Hadith 1
L'impôt imposé aux chrétiens taghlibites
عن زياد بن حدير قال : " بعثني عمر رضي الله عنه إلى نصارى بني تغلب، و أمرني أن آخذ منهم نصف عشر أموالهم، و نهاني أن أعشر مسلما أو ذا ذمة يؤدي الخراج."
Abū Bakr al-Bayhaqī, al-Sunan al-kubrā, M. ʿAṭā, ed. (Beyrouth, 2003), IX, 365.
Zayād Ibn Ḥudayr a dit : « ʿUmar me dépêcha auprès des chrétiens taghlibites et m’ordonna de prélever une demi-dîme sur leurs biens. Il m’interdit de prélever la dîme d’un musulman ou d’un dhimmī qui payait l’impôt foncier. »
Cl. Gilliot, « Ṭabarī et les chrétiens taglibites », in Memoriam Professeur Jean-Maurice Fiey o.p., Annales du Département des Lettres Arabes (Beyrouth, 1992),145-159.
Cette tradition apporte quelques précisions concernant l'impôt que versaient les chrétiens de Taghlib sous le règne de ʿUmar I (634-644). Il s'agit d'une demi-dîme (niṣf al-ʿushr). Deux catégories en étaient exemptées : les chrétiens qui se convertissaient à l'Islam et les dhimmīs soumis à l'impôt foncier (kharāğ).
La taxe versée par les chrétiens taghlibites fait l’objet de plusieurs traditions divergentes. En effet, si ici il est question d’une demi-dîme, dans d’autres récits on parle d’une dîme aumônière (ṣadaqa) doublée ou d’un dixième de l’or et de l’argent en possession des dhimmīs. Cette divergence s’explique en partie par le statut particulier dont bénéficiaient les Taghlibites à l’époque du Calife ʿUmar I. Celui-ci, voulant empêcher toute alliance entre eux et l’ennemi byzantin, leur concéda quelques privilèges particuliers, notamment fiscaux. Les sommes qu’ils devaient verser n’excédaient pas celles que payaient les musulmans dans le cadre de l’aumône légale, ce qui était de nature à choquer la communauté. La discordance des traditions reflète probablement cette situation exceptionnelle.
Laurence Foschia : relecture
Jessie Sherwood : traduction
Notice n°1118, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait1118/.