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رفع الجزية عمن أسلم من أهل الذمة

Auteur

Abū Yūsuf Yaʿqūb

Titre en français

Interdiction de prélever la capitation des dhimmīs convertis

Titre descriptif

Les dhimmīs convertis à l'islam ne sont plus redevables de la ğizya.

Type de texte

Lettre

Texte

حدثَنِي شيخ من علماء أهل الكوفة قَالَ: جاءَ كتاب من عمر بن عبد العزيز رضِي اللهُ تعالَى عنه إِلَى عبد الحميد بن عبد الرحمن: "كتبت إلي تسألني عن أناس من أهل الحيرة يسلمون من اليهود والنصارى والمجوس وعليهم جزية عظيمة وتستأذنني فِي أخذ الجزية منهم، وإن الله جل ثناؤه بعث محمدا صلَّى اللهُ علَيهِ وسلَّم داعيا إِلَى الإسلام ولم يبعثه جابيا؛ فمن أسلم من أهل تلك الملل فعليه فِي ماله الصدقة، ولا جزية عليه، وميراثه لذوي رحمه إِذَا كان منهم يتوارثون كما يتوارث أهل الإسلام، وإن لم يكن لَه وارث فميراثه فِي بيت مال المسلمين الذي يقسم بين المسلمين، وما أحدث من حدث ففي مال الله الذي يقسم بين المسلمين يعقل عنه منه. والسلام. "

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū Yūsuf, Kitāb al-kharāğ (Beyrouth, 1979), 131-132.

Datation

  • Entre 786 et 798

Traduction française

Un vieillard parmi les savants de Kūfa m’a rapporté que ʿUmar b. ʿAbd al-ʿAzīz a écrit ceci à ʿAbd al-Ḥamīd b. ʿAbd al-Raḥmān: « Tu m'as interrogé au sujet d'habitants de Ḥīra, juifs, chrétiens et mages, qui professent [actuellement] l'Islam et sur qui pèse une lourde capitation, et tu me demandes l'autorisation de la percevoir. Or Allāh a envoyé Muḥammad en qualité de prédicateur de l'Islam, Il ne l'a pas envoyé en qualité de percepteur. L'adepte d'une de ces religions qui s'est converti doit payer la dîme aumônière (ṣadaqa) sur ses biens et ne doit pas de capitation personnelle; sa succession revient à ses parents s'il en a, et ces gens ont entre eux la même vocation héréditaire que les adeptes de l'Islam; à défaut d'héritier, la succession est versée au Trésor public musulman, qui opère la répartition entre les musulmans; le dommage que l'un d'eux vient à causer retombe sur les biens d'Allāh, qui sont répartis entre les musulmans et où est puisé, à la place du coupable, le montant de l'expiation ».

Résumé et contexte

Dans cette lettre, ʿUmar II répond défavorablement à une requête émanant du gouverneur de Ḥira, ʿAbd al-Ḥamīd b. ʿAbd al-Raḥmān, dans laquelle celui-ci demandait l’autorisation de continuer à prélever la taxe de capitation des dhimmīs convertis à l’islam. Le calife rappelle à son subordonné que les convertis doivent jouir des mêmes droits que les musulmans et que, par conséquent, ils ne sont redevables que de l’aumône légale.

Signification historique

Au VIIe siècle, l’impôt foncier (kharāğ) et la capitation (ğizya) payables par les populations non-musulmanes constituaient une part essentielle des ressources de l’Etat califal. Ces revenus ont considérablement baissé au cours des siècles qui suivirent. L’une des raisons expliquant une telle baisse est liée à la conversion progressive des dhimmīs. En effet, beaucoup de chrétiens qui jusque-là avaient choisi de conserver leurs religions se sont fait musulmans par conviction ou pour échapper aux dispositions fiscales, parfois très contraignantes. Le nombre de contribuables s’en est trouvé diminué et avec lui les recettes de l’Etat. Pour faire face à cette diminution, certains gouverneurs de provinces et agents du fisc exerçaient des pressions sur les communautés non-musulmanes afin qu’elles versent davantage d’impôts. D’autres sont même allés plus loin en imposant la ğizya aux convertis, ce qui est contraire à la loi musulmane. Le calife omeyade ʿUmar II a combattu ces pratiques abusives, comme il ressort de cette lettre ainsi que d’un autre document important que H. Gibb a présenté dans son article « The fiscal rescript of ʿUmar II », Arabica 2 (1955), 1-16.

Etudes

  • C. Cahen, "Fiscalité, propriété, antagonismes sociaux en Haute-Mésopotamie au temps des premiers ʿAbbāsides, d'après Denys de tell-mahré", Arabica 1(1954), 136-152.
  • D. Dennett, Conversion and the Poll Tax in Early Islam (Cambridge, 1950), 38.
  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1986), 28.
  • H. Gibb, "The fiscal rescript of ʿUmar II", Arabica 2 (1955), 1-16.
  • F. Løkkegaard, Islamic Taxation in the Classic Period (Copenhagen, 1950), 128-143.

Mots-clés

capitation ; Taxe ; ğizya

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Adam   Bishop  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°1110, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait1110/.

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