./.

نصارى تغلب[حديث 2]

Auteur

Bayhaqī Abū Bakr

Titre en français

Chrétiens de Taghlib. Hadith 2

Titre descriptif

Le traité de paix conclu par le califeʿUmar I avec les Taghlibites

Type de texte

Traité de paix

Texte

عن عمر أنه صالح بني تغلب على أن لا يصبغوا في دينهم صبيا، و على أن عليهم الصدقة مضاعفة، و على أن لا يكرهوا على دين غير دينهم.

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū Bakr al-Bayhaqī, al-Sunan al-kubrā, M. ʿAṭā, ed. (Beyrouth, 2003), IX, p. 363.

Datation

  • 11ème siècle

Aire géographique

Traduction française

ʿUmar a conclu un traité de paix avec les Taghlibites stipulant qu’ils ne feraient pas baptiser leurs enfants, qu’ils verseraient une dîme aumônière doublée et qu’ils ne seraient pas contraints d’embrasser une religion autre que la leur.

Source traduction française

Cl. Gilliot, « Ṭabarī et les chrétiens taglibites », in Memoriam Professeur Jean-Maurice Fiey o.p., Annales du Département des Lettres Arabes (Beyrouth, 1992),145-159.

Résumé et contexte

Avant l’avènement de l’Islam, la péninsule arabique comptait quelques tribus chrétiennes parmi lesquelles celle des Taghlibites (Banū Taghlib). Originaires de Nağd en Arabie centrale mais immigrés depuis le 6e siècle en haute Mésopotamie, ces chrétiens rompus à la guerre jouèrent un rôle important dans la conquête de la Syrie par les troupes musulmanes. Le Calife ʿUmar I (634-644), craignant leur ralliement aux Byzantins, conclut avec eux un pacte de paix.

Signification historique

Les chrétiens taghlibites occupent une place particulière dans l’histoire des dhimmīs et ce en raison du statut singulier qui leur accorda le deuxième calife ʿUmar I. Connaissant leur puissance, celui-ci renonça à leur imposer la taxe de capitation (ğizya), habituellement prélevée auprès des non-musulmans. Dès lors, seule une aumône (ṣadaqa) devait être prélevée d’eux, comme l’attestent plusieurs récits. Le traité de paix passé avec la tribu arabe de Taghlib comporte une autre condition spécifique que les historiens ne manquèrent pas de relever. Il s’agit de l’interdiction faite aux Taghlibites de baptiser leurs enfants. Cette stipulation pose problème, car elle remet en cause la liberté religieuse que la dhimma est supposée garantir. ʿUmar aurait-il voulu amener ces chrétiens à se convertir progressivement à l’Islam ? Certaines traditions semblent le confirmer. Une d’elles se trouve dans le K. al-Kharāğ d’Abū Yūsuf (m. 798). Zayyād b. Ḥudyr y déclare avoir reçu pour instruction, lorsqu’il était percepteur d’impôt, d’être intransigeant avec les Taghlibites. ʿUmar lui aurait dit à ce propos : « Ils sont arabes et ne sont pas de ceux qui qui ont un livre révélé, peut-être embrasseront-ils l’Islam ». Le fait que ces chrétiens étaient arabes pourrait donc avoir favorisé la prise de certaines mesures exceptionnelles à leur encontre dont celle interdisant le baptême. Une autre hypothèse semble, cependant, plus crédible. Elle consiste à affirmer que l’interdiction en question ne concernait en réalité que les enfants dont les parents s’étaient convertis à l’Islam. Comme le pense C. Gilliot, le pacte à l’origine pouvait stipuler que les enfants de ceux des Taghlibites qui étaient musulmans ne devaient pas être baptisés. Cette clause aurait donc subi des remaniements qui ont fait d’elle une règle applicable à tous les enfants de la tribu.

Editions

  • Abū Bakr al-Bayhaqī, al-Sunan al-kubrā, M. ʿAṭā, ed. (Beyrouth, 2003), IX, 363.

Traductions

  • A. Ben Shemesh, Taxation in Islam I (Leiden, Londres, 1967), 55.

Etudes

  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1958), 21-22.
  • C. Gilliot, « Ṭabarī et les chrétiens taglibites », in Memoriam Professeur Jean-Maurice Fiey o.p., Annales du Département des Lettres Arabes (Beyrouth, 1992), 145-159.
  • A. Noth, “Die literarisch überlieferten Vertrüge der Eroberungszeit als historische Quellen für die Behandlung der unterworfenen Nicht-Muslims durch ihre neuen muslimischen Oberherren”, in T. Nagel et al., eds., Studien zum Minderheitsproblem im Islam (Bonn, 1973), 282-314.

Mots-clés

baptême ; capitation ; chrétiens ; dîme ; pacte ; Tributaires ; ğizya

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Laurence   Foschia  :  relecture

Jessie   Sherwood  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°1064, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait1064/.

^ Haut de page