Description
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Grégoire XI (1370-1378)
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6 mai 1375
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Avignon
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Bulle
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Reg. Vat., t. cclxvii, fol. 22
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Wadding, An. min., ad ann. 1375 n. xx (in ext.)
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Eubel, Bull., t. vi, n. 1382 (in ext.).
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Jean-Marie Vidal, Bullaire de l’Inquisition française au XIVe siècle et jusqu'à la fin du Grand Schisme, Paris : Letouzey et Ané, 1913, n. 286, p. 407-408
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ACTION DE GRÉGOIRE XI contre les Vaudois de la Provence, de la Savoie et du Dauphiné (1375-1376)Nos 286-308. Voir l’Introduction. p. lvii-lxv.
Le pape étend la juridiction de l’inquisiteur de Provence et de Dauphiné1 sur la province de Tarentaise, où nul inquisiteur ne pénètre. -
Dilecto filio.. inquisitori heretice pravitatis in Arelaten., Aquen., Ebredunen. et Viennen. civitatibus, diocesibus et provinciis, et certis aliis partibus deputato, salutem, etc. — Fidedignis relatibus dolenter audivimus quod in provincia Tarantasien., limitibus tue Inquisitionis contigua, sunt nonnulle persone utriusque sexus infecte labe heretice pravitatis ; et quod hoc ex eo maxime accidit quia in illa provincia nullus est inquisitor pravitatis eiusdem. Nos igitur volentes in hac parte prout expedit providere, civitatem, diocesim et dictam provinciam Tarantasien., si nullus sit inquisitor in eis, prefate Inquisitioni adicimus per presentes, volentes ac statuentes quod in eisdem civitate, diocesi et provincia tuum officium, sicut in ceteris partibus tibi decretis, debeas exercere. Nulli ergo, etc. — Datum Avinioni, ii nonas maii, anno quinto.
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1. François Borrel se trouvait déjà à la tête de l’Inquisition de Provence lorsque Grégoire XI fut élu pape. Ce moine était originaire de Gap. Sa ville natale lui doit la restauration de ses franchises. Il professa la théologie durant plusieurs années, à Avignon d’abord, puis à Marseille et ailleurs. Le 5 mai 1364, Urbain V ordonna à François de Cardilhac, régent de théologie à Avignon, de lui conférer le titre de maître en théologie, s’il l’en jugeait digne, avec l’usage des privilèges accordés aux professeurs de l’Université de Paris. Reg. Supplic., t. xl, fol. 150 v°. Sa célébrité reste attachée à son œuvre d’inquisiteur, qui fut, on le sait, subordonnée à la direction souveraine et très active de Grégoire XI. Voir Introduction, p. lxi-lxiv. Nous publierons en appendice, d’après un parchemin des archives du Vatican, le texte d’une sentence prononcée par cet inquisiteur contre une femme accusée d’hérésie et reconnue, en fin de compte, coupable seulement d’avoir négligé la fréquentation des sacrements. Borrel reçut sa purgation canonique et lui imposa de communier aux quatre fêtes de Noël, de la Pentecôte, de l’Assomption et de la Toussaint pendant plusieurs années de suite. Elle devait se présenter à la sainte table nu-pieds, sine camisia, un cierge à la main et, après avoir reçu la communion, expliquer à haute voix à la foule que c’était en expiation de ses négligences passées qu’elle était obligée de communier de cette sorte. Elle dut également payer les frais du procès.
On lira aussi dans l’Appendice des lettres de l’archevêque d’Embrun, Pierre Amelii, où il est question de l’activité inquisitoriale de notre religieux.
François Borrel fut maintenu en charge par Clément VII, en 1380. Il provoqua de nombreuses conversions et condamna beaucoup d’hérétiques. Cent cinquante auraient été brûlés, à Grenoble, en un seul jour de l’an 1393, par son ordre. Lea, Hist. de l’Inq., t. ii, p. 183-184. En cette même année, l’inquisiteur paraît dans les documents, avec le titre de provincial des franciscains de Provence. Antoine Alhaudi, qu’il se choisit lui-même pour successeur à l’Inquisition, est confirmé par le pape dans cette charge le 1er juin de cette année (n. 325). Le 6 juin suivant, Borrel reçoit le mandat de conférer la maîtrise en théologie à Antoine Barles, frère mineur. Eubel, Bull., t. vii, n. 884.