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أبو يوسف، كتاب الخراج، الجزية[4]

Auteur

Abū Yūsuf Yaʿqūb

Titre en français

Abū Yūsuf, K. al-kharāğ. La taxe de capitation (ğizya)

Titre descriptif

Procédure pour la collecte de lağizya

Type de texte

Traité d'impôt

Texte

وينبغي مع هذا أن تختم رقابهم في وقت جباية رءوسهم حتى يفرغ من عرضهم ثم تكسر الخواتيم كما فعل بهم عثمان بن حنيف إن سألوا كسرها

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū Yūsuf, Kitāb al-kharāğ (Beyrouth, 1979), 127.

Datation

  • Entre 786 et 798

Traduction française

Il faut en outre que tu leur apposes un sceau sur la nuque lors de la perception de la capitation et jusqu’à ce que tous aient été passés en revue, sauf à rompre ensuite ces sceaux sur leur demande, ainsi que fit ʿUthmān b. Ḥunayf.

Source traduction française

E. Fagnan, Le livre de l’impôt foncier (Kitāb el-kharādj) (Paris, 1921), 195.

Résumé et contexte

Dans ce texte, le cadi Abū Yūsuf conseille au calife Hārūn al-Rashīd (786-809) de faire apposer un sceau sur la nuque du dhimmī lors de la collecte de la ğizya. Ce procédé semble avoir été utilisé par certains percepteurs pour distinguer les contribuables ayant déjà versé la taxe obligatoire de ceux qui ne s’en étaient pas encore acquittés. Fait de plomb, de terre cuite ou de toute autre matière, le sceau servait donc de quittance certifiant le paiement de l’impôt.

Signification historique

La pratique consistant à utiliser des sceaux pour marquer certaines catégories de personnes n’est pas une invention des musulmans. D’autres avant eux y avaient déjà recours. On sait en effet que les Assyriens, les juifs et les Romains stigmatisaient leurs esclaves en leur apposant des sceaux. Il en va de même pour les Byzantins dont l’administration musulmane s’est inspirée dans bien des domaines, notamment dans celui du fisc. Selon les sources arabes, ce fut le second Calife ʿUmar I (634-644) qui donna pour instruction à ses représentants en Irak d’employer les sceaux comme moyen de recenser les dhimmīs redevables de la ğizya. Les successeurs de ʿUmar ne semblent pas avoir généralisé ce procédé puisque les historiens n’en rapportent l’usage qu’à certaines époques et de manière non systématique. On sait néanmoins que d’autres formes de sceaux ont parfois été utilisées pour identifier les non-musulmans, comme ce fut le cas en Égypte sous le règne du calife umayyade Sulaymān b. ʿAbd al-Malik où le gouverneur fit imposer aux moines chrétiens le port de bracelets en fer sur lesquels étaient gravés leurs noms ainsi que les noms des monastères dont ils étaient issus. L’utilisation des sceaux par les autorités musulmanes est souvent citée par les chercheurs contemporains pour illustrer la discrimination que subissaient les dhimmīs vivant en terre d’islam. Toutefois, comme le souligne A. Fattal, cette pratique n’a pas toujours constitué un acte déshonorant à l’égard des non-musulmans.

Traductions

  • A. Ben Shemesh, Taxation in Islam III (Leiden, London, 1967), 93.

Etudes

  • A. Abel, "La djizya: tribut ou rançon?", Studia Islamica 32 (1970), 5-19.
  • Cl. Cahen, "Fiscalité, propriété, antagonismes sociaux en Haute-Mésopotamie au temps des premiers ʿAbbāsides, d'après Denys de Tell-Mahré", Arabica 1(1954), 136-152.
  • D. C. Dennett, Conversion and the Poll Tax in Early Islam (Cambridge, 1950).
  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1986), 289-291.
  • F. Løkkegaard, Islamic Taxation in the Classic Period (Copenhagen, 1950).

Mots-clés

capitation ; Impôt ; Sceau ; Taxe ; ğizya

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Jessie   Sherwood  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°30363, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait30363/.

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