Code Théodosien
Interdiction du paganisme
Idem AAA. Euagrio P(rae)f(ec)to Augustali et Romano Com(iti) Aeg(ypti). Nulli sacrificandi tribuatur potestas ; nemo templa circumeat, nemo delubra suscipiat. Interclusos, sibi nostrae legis obstaculo profanos aditus recognoscant adeo, ut, si quis uel de diis aliquid contra uetitum sacrisque molietur, nullis exuendum se indulgentiis recognoscat. Iudex quoque, si quis tempore administrationis suae fretus priuilegio potestatis polluta loca sacrilegiis temerator intrauerit, quindecim auri pondo, officium uero eius, nisi conlatis uiribus obuiarit, parem summam aerario nostro inferre cogatur. Dat. XVI kal. iul. Aquil(eiae) tatiano et Symmacho conss.
Paulus Meyer + Theodor Mommsen, eds. Theodosiani libri 16 cum Constitutionibus Sirmondianis et Leges Novellae ad Theodosianum pertinentes, (Berlin, 1905).
Les trois mêmes Augustes (Gratien, Valentinien et Théodose) à Évagrius préfet augustal et à Romanus comte d'Égypte. Que l'on n'accorde à personne la possibilité de sacrifier, que nul ne fasse le tour des temples ou n'honore les sanctuaires. Que tous sachent que l'obstacle de Notre loi ferme les accès profanes des lieux sacrés au point que, si quelqu'un entreprenait quelque chose de contraire à cette interdiction au sujet des dieux et de leurs rites, il doit savoir qu'il ne bénéficierait d'aucune mesure d'indulgence. De même, si un juge, durant le temps de son administration, se fiait au privilège de sa charge pour pénétrer en sacrilège téméraire dans ces lieux souillés, lui-même sera forcé de payer quinze livres d'or à Notre trésor, et son bureau une somme égale, s'il ne s'y est pas opposé de toutes ses forces. Donné le 16 des calendes de juillet à Aquilée sous le consulat de Tatianus et de Symmachus.
Foschia, Laurence, Le polythéisme grec dans l'Antiquité tardive : étude des cultes et sanctuaires de Grèce continentale (fin du IIIe-VIIe siècle). Thèse de doctorat inédite soutenue à Paris IV en 2006. À paraître chez Brill (Leiden-Boston).
Le rôle joué par Évagrius, préfet augustal, et Romanus, duc d'Égypte, dans l'interdiction du paganisme en Égypte, est signalé par plusieurs auteurs, dont Sozomène est le plus détaillé : à la suite de troubles entre chrétiens et païens, dénoncés par ces deux hommes à l'empereur (VII, 15, 5), celui-ci donne l'ordre d'honorer les chrétiens tués et de détruire les temples, causes de désordres (VII, 15, 7-8). Même récit avec quelques variantes chez Rufin, Hist. eccl. II, 22 ; Eunape, Vie des Soph. VI, 11, 2 (où Evagrius est nommé Evethios) ; Socrate, Hist. eccl. V, 16, 10 ; Nicéphore Calliste, Hist. eccl. XII, 25 ; PLRE I, Evagrius 7 et Romanus 5.
lieux de culte ; paganisme ; sacrifice ; temple
Notice n°30320, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait30320/.