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Siete Partidas[VII, 25, 2.]

Auteur

Alfonso X

Titre descriptif

Interdiction des conversions forcées au Christianisme.

Type de texte

Code

Texte

Como los Christianos con buenas palabras, e non por premia, deuen convertir los Moros

Por buenas palabras e convenibles predicaciones, deven trabajar los Christianos, para fazerles creer la nuestra Fe, e aduzirlos a ella, e non por fuerça, nin premia; ca si voluntad de nuestro Sennor fuese de los aduzir a ella, e de gela fazer creer por fuerça, él los apremiaria si quisiese, que ha acabado poderio de lo fazer, mas el non se paga del seruicio que fazen los ommes a miedo, mas de aquel que se faze de grado e sin premia ninguna: e pues el non los quiere apremiar ni fazer fuerça, por eso defendemos, que ninguno no los apremie, nin les faga fuerza sobre esta razon. E por si aventura, algunos dellos de su voluntad nasciese que quissieren ser christianos, defendemos otrossi, que ninguno non sea osado de gelo vedar, nin gelo contrallar en ninguna manera. E si alguno contra esto fiziese, deue rescebir aquella pena que diximos en el Titulo ante desta Ley que fabla como deuen ser escamentados los Judios que embargan o matan a los de su Ley que se tornan Christianos.

Langue

Espagnol romance

Source du texte original

Las Siete Partidas, Partida VII, titulo XXV, ley II

Datation

  • Entre 1256 et 1265

Aire géographique

Traduction française

Que le chrétiens doivent convertir les musulmans par de bonnes paroles et non par la contrainte. C'est par de bonnes paroles adéquates et de prédications que (les chrétiens doivent faire en sorte) de convertir les musulmans pour leur faire croire notre foi et les y conduire, et non par force ni par contrainte. Car si la volonté de Notre Seigneur était de les y conduire et de les y faire croire par force, il emploierait la force s'il le voulait, car il en a parfaitement le pouvoir, mais il ne se satisfait pas du service que les hommes lui rendent par peur, mais de celui qui lui rendu de bon gré et sans aucune contrainte, et puisqu'il ne veut pas les contraindre ni leur faire violence, par cette raison nous défendons que quiconque les contraigne ni leur fasse violence pour cette raison. Et si le désir de devenir chrétien devait surgirait entre eux, nous interdisons à toute personne de refuser de donner son assentiment ou s'y opposer de quelque manière que ce soit. Quiconque viole cette loi recevra la sanction que nous avons mentionnée dans le titre précédent, qui traite de la façon dont doivent être punis ceux qui interfèrent avec ceux qui appartiennent à leur religion qui par la suite deviennent chrétiens.

Source traduction française

Bueno

Résumé et contexte

Les Siete Partidas sont un corpus législatif élaboré en Castille sous le règne d'Alphonse X le Sage avec l'objectif d'uniformiser la législation à l'intérieur du royaume. Le code fut désigné à l'origine sous les vocables Livre des Lois, il reçoit, au XIVe siècle, le nom sous lequel il est désormais connu du fait de sa structure en sept sections. Cette somme juridique est sans aucun doute une des tentatives les plus abouties d'embrasser l'ensemble des événements et activités de la vie des hommes au Moyen Âge.La rédaction de ces textes est l'œuvre d'un groupe de juristes castillans, sous le contrôle personnel du roi, élaborée entre 1256 et 1265, bien qu'il existe des controverses quant aux dates et même quant à la paternité réelle du corpus.

Les chapitrés XXIV et XXV de la septième partie de ce code sont dédiées à définir le statut légal, politique et social des juifs et musulmans qui habitaient sous domination castillane. La loi II du chapitre XXV traite spécifiquement le cas de la conversion de musulmans. Cette loi reflète la doctrine de l'Eglise, ou la conversion forcée des juifs or des musulmans n'était pas admise. En origine la doctrine fut établie explicitement par Isidore de Séville dans les Conciles de Tolède et la même idée fut suivie par l'archevêque Jiménez de Rada, comte tenu de la conversion forcée en tant que contrat secundum sciantiam. .

Signification historique

Dans la période d'Alphonse le X le Sage les juifs et musulmans étaient autorisés à vivre selon "leur lois"avec un statut particulier en tant que communauté séparée et tolérée similaire a la conduction des dhimmis en terre d'Islam. Dans les Siete Partidas, les musulmans étaient autorisés à vivre parmi les chrétiennes à condition de respecter la religion de ces dernières et de pratiquer avec discrétion leur propre culte.

La conversion était une pratique habituelle dans l'Espagne médiévale , non seulement de l'islam au christianisme , mais aussi du christianisme au judaïsme ou à l'islam--conversion vue comme apostasie par Alphonse et sévèrement punie, comme on pouvons lire dans les Lois 5 , 6 et 8 du même titre XXV. Du point de vue chrétien la conversion est un processus qu'implique d'un changement de la nature avec des effets puissants dans la vie civil du sujet, tels de la nullité du mariage qui existait avant la conversion, l'acquisition de la liberté ou la possibilité d'hériter. La conversion était une forme de réinsertion sociale et d'intégration du sujet dans un nouveau structure non seulement politique , mais aussi spirituel, et pour protéger les convertis les abus et les violences contre les nouveaux chrétiens étaient durement punis. Bien que la loi castillane interdisait la conversion forcée, le degré de mise en œuvre de la norme est inconnu.

Ce politique de conversion sans force changerait vers le fin du XIVe et début du XVe siècle, dans un première moment travers des multiples campagnes de prédication afin d'animer les conversions massives de juifs et musulmans comme les prédications de Vicente Férrer, et plus tard travers de décret d'expulsion des Juifs de 1492 dans lequel la conversion était obligatoire afin de rester dans le pays, ainsi que dans le Décret de 1502, où le Rois Catholiques ordonneront la conversion des musulmans de Grenade.

Liens

Textes apparentés inclus dans le corpus

Etudes

  • A. I. Bagby, "The Moslem in the Cantigas of Alfonso X El Sabio", Kenctuky Romance Quaterly, 20 (1973), 173-207-
  • R. I. Burns, "Jews and Moors in the Siete Partidas of Alfonso X the Learned: a background perspective", in Medieval Spain: Culture, Conflict and Coexistence, edited by Roger Collins and Anthony Goodman (Gordonsville: Palgrave), Macmillan, 2002)
  • Dwayne E. Carpenter, Alfonso X and the Jews: An Edition of and Commentary on Siete Partidas 7.24 “De los judios” (Berkeley: University of California Press, 1986),
  • A. García-Gallo, "La obra legislativa de Alfonso X. Hechos e hipótesis", Anuario de Historia del Derecho español, nº 54 (1984), 97-162.
  • A. Liuzzo Scorpo, Friendship in Medieval Iberia: Historical, Legal and Literary Perspectives, Asghate, London, 2014, 160-173.
  • C. Lowney, A Vanished World: Muslim, Christians and Jews in Medieval Spain (New York, Oxford University Press, 2006)
  • A. Novikoff, "Between Tolerance and Intolerance in Medieval Spain: a Historiographic Enigma", Medieval Encounters, 11 (2005), 7-36.
  • H. Salvador Martínez, La convivencia en la España del siglo XIII.perspectivas alfonsíes, (Madrid, Ediciones Polifemo, 2006)

Mots-clés

conversion

Auteur de la notice

Marisa   Bueno

Comment citer cette notice

Notice n°272604, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait272604/.

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