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تعامل النساء مع التجار من المسلمين والذميين

Auteur

Al-Wansharīsī Aḥmad b. Yaḥyā

Titre en français

Est-il permis à une femme musulmane de rencontrer des marchands musulmans et dhimmīs et de traiter avec eux?

Titre descriptif

Fatwa relative aux femmes qui effectuent des transactions commerciales avec des hommes musulmans et dhimmīs

Type de texte

Fatwa

Texte

و سئل الشيخ أبو القاسم بن سراج ... و كذلك جوابكم في مسألة وهي الرجل من المسلمين ومن أهل الذمة يَتَصَدّون لبيع السلع من النساء في الدور أو لتعديل الحوائج مثل المغزل وغيره وقد تخرج إليهم المرأة لتُباشِر البيع وهي مكشوفة الوجه وخُصوصا في زمن الحر وقد تدفع عوضا مما تشتريه شيئا من مال زوجها بِبَخسٍ من الثمن من الزرع وغيره و لا تُؤمن الخلوة و خصوصًا في القائلة، فهل يُسوغ تقديم مثل هؤلاء للبيع من النساء أم لا؟ تفضلوا بالجواب و السلام عليكم. فأجاب: ... أما المسألة الثانية فاشتراء المرأة وبيعها من الرجال أو استيجارها إياهم في عمل و مباشرة ذلك بنفسها للضرورة والحاجة إذا لم يقع فساد ولا تهمة ولا خَلوة ولا ميل لشهوة فاسدة جائز. ولا يضر كشف وجهها و يديها بذلك كما تكشفهما في الصلاة...أما إن وقعت خَلوة فذلك ممنوع... و كذلك إن وقع إكثار من جلوس النساء للصُنّاع وطول مقام من المرأة لغير فائدة أو في أوقات يُخاف فيها التطرق إلى الفساد مثل أوقات القائلة وغفلة الناس أو يكون المكان خاليا أو خَلوة في منزل الصانع ولا يكون مع زوجة ولا مع من لا يتعرض لفساد بحضرته فممنوع يجب على من وَلّاه الله أمر المسلمين من الحكام المنع من ذلك وتغييره...

Langue

Arabe

Source du texte original

Al-Wansharīsī, al-Miʿyār (Rabat, 1981), V, 197-198.

Datation

  • 15ème siècle
  • Précisions : Cette fatwa du juriste Abū al-Qāsim Ibn al-Sirāğ (ou al-Sarrāğ, m. 848/1444) est conservée dans le Miʿyār d’al-Wansharīsī (m. 914/1508).

Traduction française

Le Sheikh Abū al-Qāsim Ibn Sirāğ a été interrogé sur […] Pourriez-vous [également] nous donner votre opinion sur la question suivante : des musulmans et des dhimmīs se rendent dans les maisons pour vendre des marchandises aux femmes ou pour réparer des objets tels que les rouets, etc. Il arrive que, pour effectuer de telles transactions, la femme sorte et se présente à ces hommes à visage découvert, surtout pendant les chaleurs. Il arrive aussi qu’elle règle ses achats en cédant à vil prix des biens de son mari tels que les grains, etc. Et on n’est pas à l’abri d’une rencontre en tête à tête (khalwa) [entre ces hommes et ces femmes], en particulier en milieu de journée (i.e., lors de la sieste du midi). Faut-il, oui ou non, permettre à ces hommes de vendre aux femmes ? Il a répondu : […] Il est permis à la femme de commercer avec les hommes, de les employer et de traiter elle-même avec eux en cas de besoin, si cela n’entraîne ni acte répréhensible ni soupçon, ni rencontre en tête à tête [dans un endroit désert], ni désir illicite. Il n’y a pas de mal à ce qu’elle découvre son visage et ses mains comme pendant la prière […]. Ce qu’est interdit c’est de s’isoler en tête à tête (khalwa). C’est également illicite que la femme s’assoie avec les artisans (ṣunnāʿ) et qu’elle s’attarde [avec eux] sans raison, surtout pendant les moments où il est plus facile de céder aux tentations illicites, comme en milieu de journée lorsque les gens sont inattentifs. Il en va de même pour les rencontres en tête à tête dans les endroits déserts ou dans la maison de l’artisan quand celui-ci n’est pas en compagnie de sa femme ou d’une autre personne en présence de laquelle il ne saurait commettre un acte illicite. Ceux à qui Dieu a confié le commandement des musulmans doivent interdire de telles choses et faire en sorte qu’elles cessent […]

Source traduction française

A. Oulddali

Résumé et contexte

Ce texte est extrait d’une longue fatwa rendue par le juriste mālikite Abū al-Qāsim Ibn al-Sirāğ (ou al-Sarrāğ, m. 848/1444) et dans laquelle celui-ci répond à trois questions qui lui ont été adressées. L’une de ces questions porte sur les marchands et les artisans ambulants, musulmans et dhimmīs, qui se rendent dans les maisons pour vendre leurs marchandises ou proposer leurs services. Ces hommes traitent parfois avec les femmes lesquelles se présentent à eux sans voile. L’auteur de la question se demande s’il n’était pas plus prudent d’interdire cette pratique. Dans sa réponse, ibn al-Sirāğ rappelle qu’il est permis aux femmes de faire du commerce avec les hommes et d’avoir des employés et des associés de sexe masculin. Ces relations commerciales sont licites à condition de ne pas s’y livrer à des actes prohibés. Il est important de remarquer que le juriste de Grenade ne fait aucune distinction entre les marchands musulmans et leurs homologues dhimmīs. Le fait que les femmes reçoivent chez elles des hommes non-musulmans dans un but commercial ne semble pas être une pratique étrangère à ses yeux. On peut en déduire que les contacts de ce genre étaient chose courante dans son pays.

Signification historique

Voir http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait268748/.

Traductions

  • V. Lagardère, Histoire et société en occident musulman au Moyen Âge. Analyse du Miʿyar d’al-Wanšarīsī (Madrid, 1995), 198 (traduction partielle)

Etudes

  • M. Abitbol, ed., Communautés juives des marges sahariennes du Maghreb (Jérusalem, 1982).
  • M. Cohen, Sous le croissant et sous la croix. Les juifs au Moyen âge (Paris, 2008), 215-216.
  • S. Fellous, ed., Juifs et musulmans en Tunisie. Fraternité et déchirements (Paris, 2003).
  • S. Goitein, A Mediterranean Society, the Jewish communities of the Arab world as portrayed in the documents of the Cairo Geniza, t. II, The community (Berkeley, 1999), 296.
  • S. Goitein, "Artisans en Méditerranée orientale au haut Moyen âge », in Annales. Histoire, Sciences Sociales 19/5 (1964), 860.

Mots-clés

commerce ; dhimmī ; Femmes ; relations sexuelles

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Adam   Bishop  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°268809, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait268809/.

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