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al-Muqaddimāt al-mumahhidāt [Abū al- Walīd Muḥammad b. Aḥmad b. Ibn Rušd, al-Muqaddimāt al-mumahhidāt, éd. M. Haǧǧī, (Beyrouth, 1988), II, p. 490.]

Auteur

Ibn Rušd

Titre en français

Spoliation des biens

Titre descriptif

Protection de la propriété individuelle des biens appartenant aux non-musulmans

Type de texte

Avis de juriste

Texte

فسواء غصب مسلم من مسلم، أو ذمي من ذمي، أو مسلم من ذمي، أو ذمي من مسلم، لقول رسول الله صلى الله عليه وسلم-: «من ظلم ذميا أو معاهدا لم يرح رائحة الجنة، وإن رائحة الجنة لتوجد من مسيرة خمسمائة سنة».

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū al- Walīd Muḥammad b. Aḥmad b. Ibn Rušd, al-Muqaddimāt al-mumahhidāt, éd. M. Haǧǧī, (Beyrouth, 1988), II, p. 490.

Datation

  • Entre 1123 et 1126

Aire géographique

Traduction française

Qu’il s’agisse d’un musulman ayant spolié (ġaṣaba) les biens d’un musulman ; d’un ḏimmī ayant spolié les biens d’un autre ḏimmī ; d’un musulman ayant spolié un ḏimmī ou un ḏimmī ayant spolié un musulman, tout cela est équivalent. Ceci en vertu de la parole du Prophète – paix et bénédictions de Dieu sur lui - : « Celui qui se rend coupable d’une injustice à l’endroit d’un ḏimmī ou de celui qui est lié par un pacte (mu‘āhid), ne sentira pas l’odeur du paradis alors que son parfum s’exhale à une distance de cinq cent années ».

Source traduction française

M. Hendaz

Résumé et contexte

Ibn Rušd al-Ǧadd, consacre, dans ses Muqaddimāt, un chapitre complet à l’étude de la spoliation intitulé « Le livre de l’usurpation (kitâb al-ġaṣb) ». Comme dans de nombreux cas et selon son approche didactique habituelle, Ibn Rušd donne la définition de la spoliation et ses différentes formes tout en expliquant qu’aucune d’entre elles n’est licite. Il va même jusqu’à excommunier tout musulman qui affirmerait le contraire. Ensuite, il établie une parfaite égalité entre les biens appartenant à un musulman ou à un non-musulman, que l’auteur du délit soit ou non musulman. Dans un sens comme dans l’autre, cette violation formelle nécessite, selon lui, réparation et correction. Pour Ibn Rušd, ce qui permet aux non-musulmans de se prévaloir de ce droit (la protection de leurs richesses) est un texte scripturaire dénonçant toute forme d’iniquité à l’égard des ressortissants juifs ou chrétiens ou encore de ceux qui sont liés aux musulmans par un traité de paix (‘ahd).

Signification historique

Cet extrait montre à quel point Ibn Rušd (m. 1126) est consciencieux face à la question de la responsabilité civile et pénale des citoyens. Il dénote, en outre, une ferme volonté de délimiter le principe de l’inviolabilité de la propriété individuelle. Principe qui garantit ainsi la protection des biens des personnes quelque soit leur religion. Si sur le plan théorique le discours d’Ibn Rušd reste cohérent, il est difficile d’affirmer dans quelle mesure ces dispositions ont été respectées.

Etudes

  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1995), 144-158.
  • J. D. Latham, « Ibn Rus̲h̲d », EI2, XII, p. 398.
  • Vincent Lagardère, Les Almoravides. Le djihâd andalou (1106-1143) (Paris, 1999), p.107.

Mots-clés

dhimmī ; pacte ; propriété ; spoliation (ġaṣb)

Auteur de la notice

Mohamed   Hendaz

Collaborateurs de la notice

Anna   MATHESON  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°268580, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait268580/.

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