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al-Muqaddimāt al-mumahhidāt [Abū al- Walīd Muḥammad b. Aḥmad b. Ibn Rušd, al-Muqaddimāt al-mumahhidāt, éd. M. Haǧǧī, (Beyrouth, 1988), II, p. 216.]

Auteur

Ibn Rušd

Titre en français

Relations commerciales entre musulmans et ḏimmī

Titre descriptif

Liberté de louer le bien d’un musulman

Type de texte

Avis de juriste

Texte

ويجوز أن يكري الرجل داره من مسلم ونصراني

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū al- Walīd Muḥammad b. Aḥmad b. Ibn Rušd, al-Muqaddimāt al-mumahhidāt, éd. M. Haǧǧī, (Beyrouth, 1988), II, p. 216.

Datation

  • Entre 1123 et 1126

Aire géographique

Traduction française

Il est permis qu’un homme loue sa maison à un musulman ou à un chrétien.

Source traduction française

M. Hendaz

Résumé et contexte

Ibn Rušd établit, en tête de cette section, que le contrat de location immobilière (kirā’) est permis. Qu’il soit conclu entre musulmans ou avec un chrétien (naṣrānī). Cette précision, concernant le chrétien, ne semble pas restrictive mais elle doit, très probablement, répondre au contexte socio-juridique d’Ibn Rušd. Ainsi, les juifs sont-ils concernés par cette législation. Néanmoins, ce principe général dépend, selon Ibn Rušd, d’un certain nombre de clauses qui se résument, somme toute, aux motivations de l’emploi du bien. De la sorte, le bail d’un logement ne pourra prendre effet s’il stipule ouvertement, par exemple, que le preneur chrétien y stockera du vin dans le but de le vendre. Ce contrat est donc caduc et doit être résilié. Dans le cas où rien, dans l’accord conclu, n’indique ce genre d’usage, prohibé par le droit musulman, mais qu’à terme le preneur du bail détourne l’utilisation à cet effet, si le bailleur ne s’y oppose pas il sera tenu alors de se débarrasser de la totalité du loyer perçu en l’offrant en aumône à des démunis.

Signification historique

Ibn Rušd (m. 1126), célèbre juriste andalou, montre à travers ce passage que les ḏimmī étaient libres d’exercer différentes sortes d’activités économiques. Les seules restrictions, au regard de cet extrait de texte, ne sont vraisemblablement pas liées intrinsèquement au statut de ḏimmī mais concerne en réalité le code du commerce auquel sont affiliés les musulmans. En effet, ce dernier prévoit que toute source de gain acquis au moyen de transactions illicites doit faire l’objet d’une purification notamment par le biais d’un don (ṣadaqa).

Etudes

  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1995), 144-158.
  • J. D. Latham, « Ibn Rus̲h̲d », EI2, XII, p. 398.
  • Vincent Lagardère, Les Almoravides. Le djihâd andalou (1106-1143) (Paris, 1999), p.107.

Mots-clés

chrétiens ; location

Auteur de la notice

Mohamed   Hendaz

Collaborateurs de la notice

Anna   MATHESON  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°254430, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait254430/.

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