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al-Muqaddimāt al-mumahhidāt [Abū al- Walīd Muḥammad b. Aḥmad b. Ibn Rušd, al-Muqaddimāt al-mumahhidāt, éd. M. Haǧǧī, (Beyrouth, 1988), II, p. 155.]

Auteur

Ibn Rušd

Titre en français

Relations commerciales entre musulmans et ḏimmī

Titre descriptif

Cadre légal des échanges commerciaux entre musulmans et non-musulmans

Type de texte

Avis de juriste

Texte

وقد اختلف فيما يتزينون به في كنائسهم وأعيادهم مثل الثياب، هل يجوز أن يباع منهم ذلك أم لا؟ على قولين؛ ففي سماع ابن القاسم من كتاب الجهاد تخفيف ذلك، وحكى ابن المزين عن أصبغ، أن ذلك لا يجوز؛ وجائز أن يعطوا ذلك في فداء المسلمين باتفاق.

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū al- Walīd Muḥammad b. Aḥmad b. Ibn Rušd, al-Muqaddimāt al-mumahhidāt, éd. M. Haǧǧī, (Beyrouth, 1988), II, p. 155.

Datation

  • Entre 1123 et 1126

Aire géographique

Traduction française

Il y a un désaccord [entre les juristes] au sujet du fait de la vente de ce qui permet d’embellir leurs églises ou leurs [ḏimmī] fêtes tels les vêtements. Est-il permis de leur vendre cela ou non ? Il y a deux avis [sur cette question]. D’après la recension d’Ibn al-Qāsim dans le chapitre du ǧihād, cela est sans gravité. Selon la recension d’Aṣbaġ d’après Ibn al-Muzayyin, cela n’est pas permis. Cependant, il est permis de le faire, à l’unanimité, quand il s’agit de libérer les musulmans contre une rançon.

Source traduction française

M. Hendaz

Résumé et contexte

Ibn Rušd (m. 1126) ne conçoit absolument pas la possibilité de se livrer à des transactions commerciales avec des belligérants (ḥarbī) en temps de guerre sauf s’ils entrent en terre d’Islam avec un pacte de protection (amān). Toutefois, Ibn Rušd donne quelques restrictions à cette exception. Il explique qu’il est strictement interdit de vendre tout ce qui pourrait contribuer à fortifier militairement ou même psychologiquement l’ennemi. Dans le même élan, il s’interroge sur ce qui ne semble pas constituer une menace pour la sécurité du territoire tels que les parures vestimentaires ou autres ornementations destinées à l’embellissement des églises ou des fidèles juifs ou chrétiens lors de leurs fêtes religieuses. En fait, Ibn Rušd ne semble pas prendre position sur cette question mais se contente uniquement de relater la divergence d’opinion de ses prédécesseurs à ce sujet.

Signification historique

Ibn Rušd, probably the greatest Mālikīte jurist of his time in the Muslim West, was a qāḍī l-ǧamāʿa ‘great cadi’ of Cordoba, the highest judicial position in al-Andalus, from 1117 to 1121. He was a man of great influence in the Almoravid dynasty, and he could not accept the idea of letting al-Andalus slip from Muslim hands. Alfonso I of Aragon (“the Battler”) had begun to gain ground with his campaigns and Ibn Rušd interpreted this as the result of betrayal by the Mozarabs. He decided in response to organise political and intellectual resistance to Alfonso, yet the Almoravids were defeated at the battle of Arnisol (Anzul) on 10 March 1126. After that betrayal, our Cordovan legal expert issued a fatwa depriving the Mozarabs of their right to protection. Even if coexistence with the Christian minority was not always easy, Ibn Rušd does not seem to have changed his point of view regarding general relations with ḏimmīs and, more specifically, regarding commercial ties.

Etudes

  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1995), 144-158.
  • J. D. Latham, « Ibn Rus̲h̲d », EI2, XII, p. 398.
  • Vincent Lagardère, Les Almoravides. Le djihâd andalou (1106-1143) (Paris, 1999), p.107.

Mots-clés

commerce ; dhimmī ; sauf-conduit (amān) ; église

Auteur de la notice

Mohamed   Hendaz

Collaborateurs de la notice

Anna   MATHESON  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°254426, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait254426/.

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