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al-Kāfī fī fiqh ahl al-madīna [Abū ʿUmar Yūsuf b. ʿAbd Allāh b. ʿAbd al-Barr al-Qurṭubī, al-Kāfī fī fiqh ahl al-madīna, (Riyad, 1980), II, p. 770.]

Auteur

Ibn ʿAbd al-Barr al-Qurṭubī Abū ʿUmar Yūsuf b. ʿAbd Allāh

Titre en français

Association économique intercommunautaire

Titre descriptif

Un musulman et un non-musulman peuvent-ils s’associer dans un travail commun ?

Type de texte

Avis de juriste

Texte

ولا بأس بمساقاة الذمي في مساقاة أو في شيء من الإجارات والأعمال

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū ʿUmar Yūsuf b. ʿAbd Allāh b. ʿAbd al-Barr al-Qurṭubī, al-Kāfī fī fiqh ahl al-madīna, (Riyad, 1980), II, p. 770.

Datation

  • Précisions : Fin du Xe et début XIe siècle

Aire géographique

Traduction française

Il n’y a pas de mal (lā ba’sa) à passer un contrat de musāqāt avec un non-musulman ou n’importe quelle autre forme de contrat de location de services ou de travaux.

Source traduction française

M. Hendaz

Résumé et contexte

Dans ce texte, Ibn ʿAbd al-Barr (m. 1071), présente le cas de l’association d’un musulman et d’un non-musulman dans une affaire commerciale commune. Il s’agit ici d’une forme particulière de location appelée musāqāt. Ce terme technique, tel que le définit Ibn ʿAbd al-Barr (II, p. 766), désigne la convention par laquelle un propriétaire concède la jouissance d’une plantation (palmeraie, vigne, …) à un cultivateur pour une période, afin que ce dernier s’en occupe moyennant un partage de la récolte dans la proportion convenue entre les parties contractantes. Ainsi, d’après Ibn ʿAbd al-Barr, un musulman peut louer ses plantations à un non-musulman afin de les entretenir en compensation d’une partie de la récolte.

Signification historique

Dans ce passage, le juriste andalou Ibn ʿAbd al-Barr (m. 1071) apporte des éclaircissements sur les libertés et les contraintes économiques entre musulmans et non-musulmans en terre d’Islam. Le libre exercice d’activités commerciales semble être la règle de base de son analyse. Cet exemple en est l’illustration parfaite. De plus, la tournure utilisée par Ibn ʿAbd al-Barr donne à croire que la musāqāt avec les non-musulmans ne pose aucun problème. Or, dans la Mudawwana (Beyrouth : 1994, III, p. 575), Ibn al-Qâsim (m. 806) précisait, deux siècles avant, que cette possibilité était fonction de l’usage de son salaire (une partie des récoltes ici) qui sera fait par le chrétien. En d’autres termes, si le chrétien transforme ladite récolte en vin, la musāqāt ne sera alors plus permise. Cette précision n’apparaît pas dans les propos de l’imam Mālik (m. 795) et repris ici par Ibn ʿAbd al-Barr. Nous est-il permis de penser qu’Ibn ʿAbd al-Barr ne partageait pas l’avis d’Ibn al-Qâsim ? Difficile de l’affirmer, même si penser le contraire est tout aussi impossible. Toujours est-il que les propos de notre auteur laisse envisager une cohabitation interconfessionnelle étroite et dénote la relative confiance qui régnait entre ces commerçants de religions différentes.

Etudes

  • Ch. Pellat, Ibn ʿAbd al-Barr, EI2, III, 695.

Mots-clés

Association commerciale ; chrétiens ; Vin

Auteur de la notice

Mohamed   Hendaz

Collaborateurs de la notice

David   Peterson  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°254399, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait254399/.

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