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al-Kāfī fī fiqh ahl al-madīna [Abū ʿUmar Yūsuf b. ʿAbd Allāh b. ʿAbd al-Barr al-Qurṭubī, al-Kāfī fī fiqh ahl al-madīna, (Riyad, 1980), II, p. 677.]

Auteur

Ibn ʿAbd al-Barr al-Qurṭubī Abū ʿUmar Yūsuf b. ʿAbd Allāh

Titre en français

Vente et achat du vin en terre d’Islam

Titre descriptif

Les effets de la vente et de l’achat du vin par un chrétien

Type de texte

Avis de juriste

Texte

وكل شراب أسكر كثيره لم يجز بيعه ولا شرابه ومن أراقه على مسلم فلا شيء عليه وهو في ذلك مأجور ومن أراقه على ذمي ضمنه عند مالك وخالفه عبد الملك في ذلك فقال لا ضمان عليه فيه وإذا باع نصراني خمرا من مسلم أدبا جميعا الا أن يشربها المسلم فيبلغ بأدبه الحد وإذا تقدم إلى النصراني ان لا يبيعها من مسلم فباعها منه عوقب فإن كان لم يقبض ثمنها أخذ الثمن من المسلم عند مالك وتصدق به عقوبة للنصراني لنقضه ما تقدم فيه إليه

Langue

Arabe

Source du texte original

Abū ʿUmar Yūsuf b. ʿAbd Allāh b. ʿAbd al-Barr al-Qurṭubī, al-Kāfī fī fiqh ahl al-madīna, (Riyad, 1980), II, p. 677.

Datation

  • Précisions : Fin du Xe-début du XIe siècle

Aire géographique

Traduction française

Toute boisson qui enivre en grande quantité est interdite à la vente et à la consommation. Celui qui renversera une de ces boissons appartenant à un musulman, nul grief ne lui sera fait. Bien au contraire, il en sera récompensé [auprès de Dieu]. En revanche, celui qui la déversera, alors qu’elle est la propriété d’un ḏimmī, sera tenu de l’indemniser, selon l’opinion de Mālik (m. 795). Contrairement [à ce dernier], ʿAbd al-Malik (m. 853) considère que l’on n’imposera pas le dédommagement. Si un chrétien vendait du vin à un musulman, ils devront être tout les deux corrigés (adab) sauf si le musulman le consomme auquel cas il (le musulman) encourra une peine. Si le chrétien a déjà été sommé de ne pas vendre du vin à un musulman et que malgré cela il lui en vend, il sera sanctionné. S’il n’a pas encore reçu le prix [de sa vente, cette somme] sera saisie du musulman, selon l’opinion de Mālik, et elle sera donnée en aumône en guise de punition pour le chrétien en raison du non respect de l’avertissement reçu [précédemment].

Source traduction française

M. Hendaz

Résumé et contexte

Dans le cadre des possibilités commerciales offertes d’abord aux musulmans, Ibn ʿAbd al-Barr (m. 1071) s’intéresse ici à la vente et à l’achat de vin entrepris par un non-musulman. La question sous-jacente soulevée par l’auteur, à ce sujet, concerne l’atteinte portée aux droits des non-musulmans à boire des boissons enivrantes. Aussi, explique Ibn ʿAbd al-Barr, un chrétien ne peut pas vendre de vin à un musulman sous peine de sanction, surtout s’il a déjà été mis en garde contre cela.

Signification historique

Dans ce chapitre, le juriste andalou Ibn ʿAbd al-Barr (m. 1071) apporte des éclaircissements sur les libertés et les contraintes économiques des chrétiens vivant en terre d’Islam. Le libre exercice d’activités commerciales semble être la règle de base de son analyse. En s’appuyant sur la position du père fondateur du mālikisme, l’imam Mālik (m. 795), notre juriste impose aux musulmans de rembourser le vin qu’ils auraient jeté ou versé par terre. L’idée maîtresse de son exposé montre, au fond, que même si les musulmans ne sont pas autorisés à consommer du vin ou à en vendre, rien ne leur donne le droit d’empêcher un chrétien de faire cela. La seule restriction à caractère punitif à ce sujet est que les musulmans ne doivent pas y prendre part.

Etudes

  • Ch. Pellat, Ibn ʿAbd al-Barr, EI2,

Mots-clés

chrétiens ; vente ; Vin

Auteur de la notice

Mohamed   Hendaz

Collaborateurs de la notice

Farid   Bouchiba  :  relecture -corrections

David   Peterson  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°254394, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait254394/.

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