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Canoni concilii Westmonasterii[11 & 17]

Assemblée

Council of Westminster

Titre en français

Canons du concile de Westminster

Type de texte

Canon de concile

Texte

11. Laici ecclesias ad firmam non habeant. Iudei non recipiant fidelitatem a Christianis nec Christiani faciant. Christiani non fenerentur. ..... 17. Iudei non presumant amodo evacuare parrochias ecclesiarum per occupationes suarum domorum vel terrarum.

Langue

Latin

Source du texte original

D Whitelock, M. Brett & C. Brooke, eds., Councils and Synods with other Documents relating to the English Church, vol 1, AD 871-1204, part II: 1066-1204 (Oxford: Clarendon Press, 1981), 965-993

Datation

  • Date fixe : 05/1175

Aire géographique

Traduction française

11. Des laïcs ne doivent pas avoir d’église en bail. Les juifs ne doivent pas recevoir de serment de fidélité des chrétiens, ni les chrétiens les faire. Les chrétiens ne doivent pas pratiquer les prêts usuriers.

17. Les juifs ne doivent pas dorénavant prétendre vider les paroisses des églises pour les affaires de leurs maisons ou de leurs terres.

Source traduction française

C. Chauvin

Résumé et contexte

Ce sont deux des trente-sept canons proposés aux prélats assemblés au Concile de Westminster, en mai 1175, sous la présidence de l'archevêque Richard de Canterbury, et en présence du roi Henri II (voir l'article de l'auteur "Concile de Westminster"). Parmi les trente-sept, vingt-deux ont finalement été adopté par le concile : les deux canons concernant les juifs n'étaient pas parmi ceux-ci. Le premier interdit aux juifs de recevoir des serments d'allégeance de la part des chrétiens, et interdit aux chrétiens de jurer de tels serments. Le second leur interdit d'occuper des terres ecclésiastiques et de tirer des revenus des églises. Ces deux initiatives correspondent à la politique du pape d'interdire aux juifs d'exercer une autorité ou une domination sur les chrétiens ou sur les bien de l'Église.

Signification historique

Mary Cheney a démontré que les deux questions abordées dans ces canons avaient été soulevées dans une lettre adressée par le pape Alexandre III à l’evêque de Londres (Non sine multa admiratione) ; il y a clairement une tentative de faire appliquer les restrictions papales aux interactions entre juifs et chrétiens. Cependant cette tentative a échoué : le concile n'a pas adopté les canons présentés. Pourquoi cela ? On ne peut bien sûr que spéculer. Les juifs étaient en théorie directement soumis au roi, et peut-être le roi Henri II n'a-t-il pas souhaité que l'église leur impose des restrictions particulièrement sur les sujets (comme les relations féodales avec les chrétiens) qu'il peut avoir considéré au-delà de la juridiction de l'église. Peut-être les juifs ont-ils convaincu le roi ou l'archevêque de ne pas accepter ces restrictions. Dans tous les cas, cela montre clairement que les prélats étaient souvent incapables de proclamer et encore moins de faire appliquer les restrictions papales sur les contacts juifs-chrétiens. Cheney montre que dans plusieurs cas, Alexandre a envoyé des décrets aux prélats d'Angleterre après le concile de Westminster, montrant qu'il a continué à chercher à les faire appliquer en dépit de l'échec de les faire adopter par le concile.

Textes apparentés inclus dans le corpus

Manuscrits

  • BL MS Cotton Claud. A. iv, f. 195v-196, du XIVème siècle, contenant différents travaux, surtout des lois canoniques: extraits de Gratien, lettres du pape Alexandre III, différents conciles d'Angleterre.

Etudes

  • M. Cheney, "The council of Westminster 1175: new light on an old source", Studies in Church History 11 (1975), 61-8.

Mots-clés

fief ; Juifs/Judaïsme ; serment

Auteur de la notice

John   Tolan

Collaborateurs de la notice

Claire   Chauvin  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°252631, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252631/.

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