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שאלת עוד רופא ישראל[1:120]

Auteur

Adret, Solomon ben Abraham (Rashba)

Titre en français

Encore une question sur un medecin juif

Titre descriptif

Un medecin juif, peut-il soigner la stérilité d'une femme non-juive?

Type de texte

Responsum

Texte

שאלת עוד רופא ישראל מהו לעשות רפואה לנכרית כדי שתתעבר או לא. מי דמי להא דתנן בת ישראל לא תילד את הנכרית מפני שמגדלת בן לעבודה זרה או לא. תשובה אף במילדת אסיקנא דבשכר מותר משום איבה. דגרסינן התם בת ישראל לא תילד את הנכרית. ורמינהו יהודית מילדת ארמית בשכר אבל לא בחנם! אמר רב יוסף בשכר שרי משום איבה. וכל שכן רופא שמרפא לכל ואם אינו מרפא אתהן הויא להו איבה טפי. ואני ראיתי את הרב רבינו משה ב"ר נחמן ז"ל שנתעסק במלאכה זו אצל הנכרית בשכר

Langue

Hébreu

Source du texte original

Teshuvot ha-Rashba (Jerusalem, 2000), via The Responsa Project of Bar-Ilan University.

Datation

  • Entre 1235 et 1270
  • Précisions : R. Moshe ben Nahman (le rabbin mentionné dans ce texte) partit de Catalogne en Palestine en 1267 et il mourut là-bas trois ans plus tard environ. On peut dire probablement que ce responsum fut composé avant 1270. Autrement, l'auteur aurait pu ajouter l'eulogie "que sa mémoire soit bénie."

Aire géographique

Traduction française

Encore une question sur le médecin juif. Est-il autorisé de soigner une femme non-juive pour qu’elle puisse concevoir ? Y-a-t-il une analogie avec ce que nous avons étudié, à savoir qu’aucune femme juive n’est autorisée à fournir des services de sage-femme pour une femme non-juive (Mishnah, ʿAvodah Zarah 2:1), parce que la dernière élèvera un enfant pour l’idolâtrie, ou pas ? Réponse. Il est permis ainsi de fournir des services de sage-femme contre rémunération en raison de l’hostilité laquelle ait qui pourrait être provoquée par le refus de fournir un tel service. Nous avons étudié qu’aucune femme juive ne doit fournir des services de sage-femme pour une femme non-juive (Ibid). Au contraire, une femme juive peut fournir des services de sage-femme pour une femme étrangère à titre payé, mais non pas gratuitement ! R. Joseph dit que le paiement est permis pour éviter l’hostilité (le Talmud de Babylone, ʿAvodah Zarah 26:1). D'autant plus qu’un médecin juif qui soigne tout le monde peut provoquer l’hostilité s’il ne soigne pas de femmes non-juives. J’ai vu rabenu Moshe fils du R. Nahman qui s’occupait de ces services à titre payé en soignant une femme non-juive.

Source traduction française

N.Koryakina

Résumé et contexte

Ce texte discute les limites de soins médicaux appropriés qui puissent être fournis par les juifs pour leurs patients non-juifs. Un avis rabbinique sur les services des sages-femmes fut pris pour exemple de raisonnement pour définir une loi sur les fonctions des médecins juifs.

Signification historique

La question qui se pose ici concerne les soins médicaux fournis par un médecin juif pour ses patients non-juifs afin de soigner la stérilité. Selon la tradition juive, un traitement comme celui-ci fut considéré problématique de crainte qu’il puisse mener à la naissance d’un enfant non-juif qui pratiquerait l’idolâtrie. Cependant, des médecins juifs furent autorisés à soigner la stérilité des patients non-juifs pour éviter l’hostilité envers le médecin qui refuserait de fournir des soins médicaux (et par conséquent envers tout le peuple juif). On trouve ici la même attitude ambivalente envers cette question qui fut montrée ainsi dans le Talmud, où l’on voit en même temps une interdiction de fournir des services qui peuvent mener à la naissance d’un enfant qui sera élevé pour pratiquer l’idolâtrie et une permission de fournir des services de sage-femme à titre payé pour éviter des réactions hostiles de la part de la population non-juive. La patiente mentionnée dans ce texte était probablement chrétienne. Selon quelques ouvrages rabbiniques (ceux de Maïmonide, par exemple), les musulmans n’étaient pas considérés comme idolâtres, et leurs enfants n’étaient pas censés être élevés dans l’idolâtrie. Ce responsum montre que vers la fin du 13e siècle l'obstétrique était considérée comme un domaine séparé et différent du travail d’un médecin. Des informations importantes sont fournies sur les activités médicales de R. Moshe ben Nahman’s (1194 – 1270). Nous n’avons pas beaucoup de preuves de ses occupations avant la dispute de Barcelone (1263), bien qu’il soit reconnu que R. Moshe étudia et pratiqua la médecine. Le texte de Rashba contient quelque détail sur le travail et les patients de Nahmanide.

Etudes

  • Y. Assis, "Jewish physicians and medicine in medieval Spain", Medicine and Medical Ethics (Jerusalem: Magnes Press, Hebrew University, 1996), 33-49.
  • L. García-Ballester, "Ethical problems in the relationship between doctors and patients in fourteenth-century Spain : on Christian and Jewish practitioners", Medicine and Medical Ethics (Jerusalem: Magnes Press, Hebrew University, 1996), 11-32.
  • R. Jütte, Contacts at the bedside : "Jewish physicians and their Christian patients", In and Out of the Ghetto (Cambridge: Cambridge University Press, 1995), 137-150

Mots-clés

; Juifs/Judaïsme ; médecins

Auteur de la notice

Nadezda   Koryakina

Collaborateurs de la notice

Adam   Bishop  :  relecture -corrections

Comment citer cette notice

Notice n°252456, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252456/.

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