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استقاء اليهود من نهر يتطهر فيه المسلمون

Auteur

Al-Wansharīsī Aḥmad b. Yaḥyā

Titre en français

Faut-il empêcher les juifs de prendre de l’eau dans une rivière utilisée par les musulmans ?

Titre descriptif

Fatwa autorisant les juifs a prendre de l'eau dans une rivière utilisée par les musulmans

Type de texte

Fatwa

Texte

سئل اللخمي عن اليهود، هل يمنعون من الاستقاء من نهر في وسط بلد المسلمين الذين يتوضون فيه و يتطهرون و يغسلون ثيابهم. فأجاب : لا أعلم لمنع اليهود من الاستقاء من النهر و جها، لأن أعلى مراتبه أن تكون جرته نجسة و لا يتعذر النهر ولا ينجسه، أو يكون ثوبه نجسا والمسلمون يغسلون فيه نجاساتهم.

Langue

Arabe

Source du texte original

Al-Wansharīsī, al-Miʿyār, (Rabat, 1981), VIII, 433-34.

Datation

  • 11ème siècle
  • Précisions : Cette fatwa d'Abū al-Ḥasan al-Lakhmī (m. 478/1085) est mentionnée dans le K. al-Miʿyār d’al-Wansharīsī (m. 1508).

Traduction française

La question suivante fut posée à al-Lakhmī : faut-il interdire aux juifs de prendre de l’eau dans une rivière située un territoire musulman et dans laquelle les musulmans font leur ablutions rituelles, se purifient et lavent leurs vêtements ? Il répondit : « Je ne connais aucun motif valable pour interdire aux juifs l’utilisation de l’eau de la rivière. Car, dans le pire des cas, sa jarre (i.e. la jarre du juif) soit souillée, or cela ne saurait souiller l’eau de la rivière [au point] de la rendre impure. Il en serait de même pour ses habits s’ils étaient souillés, puisque les musulmans nettoient, eux-aussi, leurs impuretés [dans cette eau].

Source traduction française

A. Oulddali

Résumé et contexte

Dans la présente fatwa, on demande au juriste kairouanais al-Lakhmī (m. 478/1085) s’il faut interdire aux juifs l’utilisation d’une rivière dans laquelle se lavent les musulmans. Cette question est liée à celle de la pureté de l’eau ayant été en contact avec un non-musulman. Al-Lakhmī est formel : le fait que des juifs se servent de l’eau de la rivière ne la rend pas impure. En effet, la rivière n’est pas souillée davantage par les juifs que par les musulmans eux-mêmes. Aussi, les éventuelles impuretés engendrées par cet usage ne sont pas de nature à compromettre la pureté de l’eau. Il n’y a donc pas de raison d’empêcher les juifs d’accéder à la rivière.

Signification historique

La question de savoir s’il est permis aux dhimmīs d’accéder aux sources d’eau utilisées par les musulmans est abordée dans plus d’une fatwa. Voir par exemple :

http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252827/ ; http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait268747/.

Traductions

  • V. Lagardère, Histoire et société en occident musulman au Moyen Âge. Analyse du Miʿyar d’al-Wanšarīsī (Madrid, 1995), 311 (traduction partielle)

Etudes

  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1986), 144-50.
  • M. Cohen, Under Crescent and Cross. The Jews in the Middle Age (Princeton, 1994), 88-103.
  • K. Kchir, «Entre Šariʿa et pratiques : juifs et musulmans en Ifrīqiyya à travers la littérature juridique », in S. Fellous, ed., Juifs et musulmans en Tunisie. Fraternité et déchirements (Paris, 2003). 73-86.
  • J.M. Safran, “Rules of Purity and Confessional Boundaries: Maliki Debates about the Pollution of the Christian”, History of Religions 42 (2003), 197-212.

Mots-clés

dhimmī ; eau ; Juifs/Judaïsme ; pureté

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Anna   MATHESON  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°252308, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252308/.

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