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תקנות קנדיאה[E. Artom and U. Cassuto, eds., Taqqanot Qandiya ve-Zikhronoteha (Jerusalem, 1943).]

Auteur

Elijah Capsali et al.

Titre en français

Taqqanot Qandiya (Les ordonnances de Candia)

Titre descriptif

Ordonnance selon laquelle quelqu'un ne doit pas acheter quelque chose aux servants ou aux servantes des gentils (au cas où l'objet est volé)

Type de texte

Taqqana

Texte

גדר שלא לקנות מאומה מעבדים ושפחות של גוים

ראה ראינו שבקהלתנו נתנהג מנהג קשה וזר השכל מרחיקו והמדע דוחקו שאין אדם מאתנו נוסר מעצמו להישיר מעקשו לכן הואלנו --- עצמנו ולהזכיר לראוים למען היות מי''י ומישראל נקיים ונסיר פוקת המכשול פן שול ישול שום אחד מקהלנו גזרנו ופסקנו שלא יורשה לקנות כל מאומה משאת מאומה הן מאיש הן מאשה ונערים ועבדים ושפחות של גוים או אפילו מבני חורין שום חפצים בזול פחות משוויו אפילו מיהודי כשירגיש בו שהוא גנוב או גזול על מנת להרויח בו ובדרך זה ---- ---- קהלתנו כבודה בת מלך פנימה בתולת בת ישראל ולמה יאמרו הגוים איה אלהיהם של אלה היהודים האמללים הלא גם המה חברי גנבים הלא גם היהודים הולכים נגד רצון השם בגנוב וגזול לרמאות לקנות בזול וללכת נגד אדנות ירום הודה להחזיק בממון של אחרים וגם הם היהודים כמונו שאר העמים למדו לטרוף טרף אדם אכל האם עם י''י אלה למה מארצו יצאו וזה הוא חלול השם בין האומות ובכל יום השרים המה ועבדיהם ואמהותיהם מעלילים על אנשי קהלנו וכשיפסידו שום חפץ בבתיהם יאמרו כי אליהם דבר יגונב ותקל אוזני היהודים שמץ מנהו ויביאו היהודים לפני השררה להוכיחם על פניהם ולהענישם ולביישם כבושת גנב כי ימצא אוי לאותה בושה איו לאותה כלימה. והיותר החרמנו שיתנו הגוים חרמות בבתי כנסיות מי שיודע מהחפצים שנגנבו שיודה ובדרך הזה היודים הם לעולם נחשדים כגזלנים וכגנבים בעיני יושב הארץ ומבאישים ריחנו באלה המעשים המגונים ושם שמים מתחלל ברבים וזהו עון פלילי. ולכן אנחנו גוזרים על קהלנו שלא יורשה שום יהודי הן איש הן אשה הן קטן הן גדול מהיום הזה והלאה לקנות שום חפץ כסף או זהב או נחשת ברזל או עופרת או בדיל או בגד או כלי עור או מרגלית או אבן יקרה נופך ספיר ויהלום או בגד משי או פשתן או צמר וכל מששוה כסף ג' גדולים ומעלה בתוך הקהל יהיה אסור לקנות מכל הנזכרים ואם ירצה לקנות יקנה מהשוק ומאנשים סוחרים בעלי חנויות מוחזקים לאנשים טובים. ואם ח''ו ימצא כל אשר יעבור על תקנותנו ויקנה דבר גזול והוא ידע ואשם יתחייב הקונדושטבלו אשר ימצא אז בקנס ברכה במקום חרם למסור האיש [ההוא] או האשה ההיא שהם חברי גנבים ביד האדנות להחזיר החפץ שקנו אל בעליו ולא יחמול הקונדושטבלו ולא יכסה על עושי הנבלה הזאת בגלל שהעיזו פניהם לגרום חשד דבה על בתולת ישראל אשר כלה יפה רעיתי ומום אין בה. וזה גזרנו על הקונדושטבלו שלא יעלים עינו מהנבלה הזאת בשבועת התורה שאמרה לא תחוס עינך עליו ובערת הרע מפני חנופה או קורבה או אהבה או רדיפת שלמונים ולא ימסור הנבל שעשה הרעה ביד האדנות אז שבעה טובי הקהל אשר הם ממונים אז יתחייב להוכיח הקונדושטבלו ברבים בבית הכנסת ולומר על פניו כי עבר על ברכה במקום חרם כל עוד שלא יודיע [36] לאדנות או לבעל הדבר האבוד בקנס חיוב שבועתם ובשמרם תקנתנו זה אז יהיו נקיים מי''י וגם מישראל

Langue

Hébreu

Source du texte original

E. Artom and U. Cassuto, eds., Taqqanot Qandiya ve-Zikhronoteha (Jerusalem, 1943), no. 43, pages 34-36.

Datation

  • Date fixe : 1363
  • Précisions : C'est une ordonnance parmi un grand nombre qui furent promulguées au printemps 1363 comme faisant partie d'une réforme communale plus étendue.

Aire géographique

  • Crète
  • Candia (Héraklion moderne), Crète

Traduction française

Nous vîmes clairement que dans notre communauté il existe un usage sévère et étrange. Le bon sens s’en éloigne et la connaissance le rejette. Que personne d’entre nous ne se contraint de changer les endroits tortueux en plaine 1. Par conséquent, nous sommes d’accord de nous 2 et de rappeler cela aux personnes concernées pour que nous soyons innocents devant Dieu et nous démonterons l’ensemble des pierres d'achoppement (la réutilisation créative du paraphrase de Ruth 2 :17) de quelqu’un de notre communauté. Et nous décrétâmes et décidâmes que personne ne soit autorisé de rien acheter 3[ou de faire] un prêt quelconque (Deutéronome 24:10) 4 d’un homme ou d’une femme, d’un enfant, d’un servant ou d’une servante des gentils, ou même des personnes libres, tout produit à un prix inférieur à son coût ou même d’un juif s’il s’inquiète que cet objet puisse être volé ou pillé pour l’obtenir et comme ça ----- 5notre communauté, « Toute resplendissante est la fille du roi» (Psaume 45 :14) «la vierge fille d’Israël » (peut-être une allusion aux Lamentations 2 :13 qui se réfère à «Vierge, fille de Sion ». Il porte, évidemment, sur l’innocence idéalisée des juifs). Et pourquoi les gentils doivent-ils dire: “Où est Dieu ? » (Psaume 79:1) de ces juifs misérables? Ne sont-ils pas les amis des voleurs? Les juifs, ne vont-ils pas contre la volonté de Dieu en volant et pillant pour tromper les autres et pour acheter à bas prix et aller à l'encontre des autorités [de Venise] que leur gloire se révèle pour saisir l’argent des autres? Et ces juifs sont comme nous-mêmes, le reste de la nation, et ils apprirent à déchirer sa proie; Il dévora des hommes (Ezéchiel 19:3). « C'est le peuple de l'Éternel, c'est de son pays qu'ils sont sortis » (Ezéchiel 36:20). C’est la profanation du nom de Dieu parmi les nations et chaque jour les ministres (il n’est pas clair si ça soit une référence aux officiels du gouvernement ou d'une manière plus générale à l’élite Latine) et leurs esclaves, hommes et femmes (Cette phrase avec le mot “eved” pour un home esclave et le mot “amah” pour une femme esclave provident de la Bible. Consultez, par exemple, Lévitique 25:44) diffament les membres de notre communauté, et quand ils perdent quelque chose de leurs maisons ils dissent que cela leur fut volé et les oreilles de juifs en entendent des chuchotements (jeu de mots Job 4:12). Ils amènent les juifs devant les autorités [de Venise] pour les reprocher au visage et pour les punir et les humilier comme pour la honte d’un voleur qui fut attrapé. Malheur à cet embarras, Malheur à cette honte. Et de plus, nous interdîmes (c’est une réutilisation dans un contexte absolument différent de Samuel I 15:15, où les mêmes mots signifient “et le reste nous déclarâmes, comme les gentils le feront6 que ceux qui connaissent des objets volés doivent confesser parce que à cause de cela les juifs sont toujours soupçonnés d’être voleurs et pillards aux yeux des citoyens et notre odeur devient rance suite à ces actes scandaleux et le nom du ciel est profané publiquement et c’est un péché criminel. Nous déclarons donc que personne, quel que soit son sexe, âgé ou jeune, à partir de maintenant ne peut acheter aucun objet en argent, or ou en cuivre, en fer ou en minerai brut [ou: en terre] ou en étain ou en textile ou en cuir ou perle ou en pierres précieuses, turquoise, saphir ou diamant ou le tissu de soie ou lin ou laine ou aucune autre chose équivalant à trois grossi de l’argent (La monnaie de Venise utilisée en Crète, parallèlement aux hyperpera) ou encore plus. Dans la communauté il sera interdit d’acheter d’un de ces connus et si quelqu’un veut acheter [ces objets], il doit les acheter au marché ou chez un commerçant, car les des propriétaires de boutiques sont des hommes bons. Et si, Dieu nous en garde, le condestabulo évite de voir et il ferme ses yeux afin de ne pas voir le mal soit à cause de la flatterie ou l’intimité ou l’amour ou pour un pot-de-vin et il ne dénonce pas le méchant qui fit ce mal aux autorités, sept homes bons de la communauté qui sont désignés à ce moment-là sont obligés de reprocher le condestabulo publiquement dans la synagogue et lui dire au visage qu’il dépassa le principe de « la bénédiction au lieu de l’excommunication » (Les bénédictions sont prononcés pour un homme publiquement dans la synagogue quand il monte à la Torah et l’excommunication était prononcée également pendant les offices publiques dans la synagogue) quand il ne notifia pas à la Signoria ou la personne qui avait perdu l’objet sous la peine d’une amende. Par leur serment et leur observation de cette notre ordonnance ils seront innocents devant Dieu et aussi devant Israël.

1 . Le paraphrase d’Ésaïe 42 :16

2 . Un mot ici dans le manuscrit n’est pas lisible

3 . (ou sinon « de toutes les nations ». C’est une interprétation suggérée par Artom et Cassuto. Consultez TQ 35 n. ligne 5).

4 . Il n’est pas clair ce que cela veut dire dans ce contexte. Probablement, cela signifie que si un juif achète quelque chose ou octroie quelque prêt en échange d’un gage, il ne doit rien accepter de ce qui semble d’être volé.

5 . (Deux mots ici dans le manuscrit sont illisible)

6 . (La signification de cette phrase n’est pas claire. Soit c’est une faute du copiste, soit elle signifie, comme Artom et Cassuto suggèrent, « Nous devons imposer l’excommunication dans la synagogue ce qui se fait sur le fondement de l'ordonnance des gentils »)

Source traduction française

N. Koryakina

Mots-clés

commerce ; droit juif ; Juifs/Judaïsme ; marchand ; quartier juif ; réputation ; Vol

Auteur de la notice

Rena   Lauer

Collaborateurs de la notice

Nadezda   Koryakina  :  traduction

Claire   Chauvin  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°252267, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252267/.

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