Mischneh Torah
Les chrétiens et les musulmans sont exclus des catégories juridiques des "descendants d'Abraham" et des "circoncis"
נדר מזרע אברהם מותר בבני ישמעאל ובני עשו ואינו אסור אלא בישראל שנ' כי ביצחק יקרא לך זרע והרי יצחק אמר ליעקב ויתן לך את ברכת אברהם:
נדר מן הערלים מותר בערלי ישראל ואסור במולי אומות העולם. נדר מן המולים אסור בערלי ישראל ומותר במולי אומות העולם. שאין הערלה קרויה אלא לשם גוים שנ' כי כל הגוים ערלים ואין כוונתו של זה אלא למי שהוא מצווה על המילה ולא למי שאינו מצווה עליה:
Moshe ben Maimon, Mishneh Torah, Frankel ed. (Jerusalem, 2005).
Si quelqu’un jure de ne pas tirer de bénéfice des descendants d’Abraham, il peut profiter des enfants d’Ismaël et de ceux d’Esaü, il ne lui est interdit que de profiter des Israélites. Car l'Écriture dit : «Car c`est d`Isaac que sortira une postérité qui te sera propre » (Gen. 21 :12), et Isaac dit à Jacob : «Qu`il te donne la bénédiction d`Abraham» (Gen. 28 :4). Si quelqu’un jure de ne pas tirer de bénéfice des non-circoncis, il n'est pas autorisé à profiter des non-juifs circoncis, mais il peut tirer bénéfice des Israélites non-circoncis. S’il jure de ne pas tirer de bénéfice des circoncis, il ne peut pas profiter des Israélites non-circoncis, mais il sera autorisé à tirer bénéfice des non-juifs circoncis, comme l'Écriture dit : «Car toutes les nations sont incirconcises» (Jer. 9 :25), et le vœu était destiné à imprégner seulement ceux à qui il avait été ordonné de se faire circoncire, et non pas ceux qui n’ont jamais reçu un tel commandement.
N.Koryakina
Maimonide ici paraphrase Mishnah Nedarim 3.11et le débat sur cette loi dans le Talmud de Babylone (Nedarim 31a-b). Il clarifie la loi en se référant spécifiquement aux descendants d’Ismaël et Ésaü, tandis que la Mishnah se réfère aux “nations du monde”. Lorsque le premier texte-preuve dans Hilkhot Nedarim 9.21 apparaît dans le Talmud, Maimonïde ajoute le seconde ainsi aux fins d’un éclaircissement. Le texte-preuve dans 9.22 apparaît dans la Mishnah. Cependant, Maimonïde ajoute la phrase de conclusion qui précise que le critère déterminant est, à savoir, si on commande de pratiquer la circoncision plutôt que si la personne est vraiment circoncise.
Ce texte affirme, sans réserve, des assertions classiques des rabbins sur ce que les chrétiens et les musulmans ne sont pas, sur le plan juridique, les descendants d’Abraham, et que la circoncision pratiquée par les musulmans ne constitue pas une réponse au commandement divin. Cependant, dans Hilkhot Melakhim 10.7-8 Maimonïde fait une affirmation originale et plus nuancée: puisque certains d’entre les musulmans sont les descendants de la dernière femme d’Abraham Keturah, les musulmans sont vraiment obligés de pratiquer la circoncision (voir plus loin le commentaire sur cette halakhah).
Nadezda Koryakina : traduction
Claire Chauvin : relecture
Notice n°243938, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait243938/.