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عهد سراقة بن عمرو لأهل أرمينية

Auteur

Ṭabarī, Muḥammad b. Ğarīr

Titre en français

Traité de paix passé entre Surāqa b. ʿAmr et les habitants de l'Arménie

Titre descriptif

Pacte de protection conclu lors de la conquête de l'Arménie

Type de texte

Traité de paix

Texte

بسم الله الرحمن الرحيم. هذا ما أعطى سراقة بن عمرو عامل أمير المؤمنين عمر بن الخطاب شهر براز وسكان أرمينية والأرمن من الأمان، أعطاهم أمانا لأنفسهم وأموالهم وملتهم، ألا يضاروا ولا ينتقضوا. وعلى أهل أرمينية والأبواب الطراء منهم والثناء ومن حولهم فدخل معهم أن ينفروا لكل غارة وينفذوا لكل أمر ناب أو لم ينب رآه الوالي صلاحا على أن توضع الجزاء عمن أجاب إلى ذلك إلا الحشر والحشر عوض من جزائهم ومن استغنى عنه منهم وقعد فعليه مثل ما على أهل أذربيجان من الجزاء والدلالة والنزل يوما كاملا، فإن حشروا وضع ذلك عنهم وإن تركوا أخذوا به. شهد عبدالرحمن بن ربيعة وسلمان بن ربيعة وبكير بن عبدالله وكتب مرضي بن مقرن وشهد.

Langue

Arabe

Source du texte original

Ṭabarī, Tārīkh al-rusul wa l-mulūk (Le Caire, 1980), IV, 156-157.

Datation

  • 9-10ème siècle

Aire géographique

Traduction française

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Ceci est la sauvegarde (amān) que Suraqa b. ʿAmr, gouverneur du Commandeur des Croyants, ʿUmar b. al-Khaṭṭāb, a accordé à Shahrbarāz, aux habitants de l'Arménie, et aux Arméniens [dans al-Bāb]. [Il leur accorde] la sécurité pour leurs personnes, leurs biens et leur religion afin qu’ils ne soient lésés et que rien ne leur soit enlevé. [Ce qui suit est exigé] des populations de l'Arménie et d’al-Abwāb, de ceux qui viennent de régions éloignées et de ceux qui sont locaux ou qui les entourent ou les ont rejoint: ils doivent participer à toute expédition militaire, et effectuer toute tâche, réelle ou potentielle, que le gouverneur juge être la bonne, à condition que ceux qui consentent à cela soient exemptés du tribut, mais [ils accomplissent] le service militaire. Le service militaire est exigé d’eux au lieu du versement du tribut. Mais ceux d'entre eux dont on n’a pas besoin pour le service militaire et qui restent inactifs sont soumis aux mêmes obligations fiscales que les habitant de l'Azerbaïdjan [en général]. [Cela inclut l’obligation] de guider [les musulmans] et de leur offrir l'hospitalité pour une journée entière. S’ils effectuent leur service militaire, ils sont exemptés de [tout] ceci. S'ils abandonnent [l'accord], ils seront punis. ʿAbd al-Raḥmān b. Rabīʿa, Salmān b. Rabīʿa et Bukayr b. ʿAbd Allāh étaient témoins. Marḍī b. Muqarrin l’a rédigé et a été témoin.

Source traduction française

A. Oulddali

Résumé et contexte

Si l’on en croit al-Ṭabarī (m. 923) ce traité aurait été conclu lors de la conquête de l’Arménie par les armées musulmane en l’an 22/642. L’accord comporte les garanties habituellement accordés aux habitants des villes conquises, telles que la protection de personnes et des biens et le libre exercice du culte. Il y a cependant un point qui distingue ce traité des autres. Il s’agit de la clause concernant la taxe de capitation (ğizya). Celle-ci n’est pas exigée des Arminiens qui acceptent de combattre aux côtés des musulmans et qui ont la capacité de le faire. Le gouverneur musulman de l’Arménie aurait donc remplacé l’obligation de verser la ğizya par un devoir de servir comme soldat dans l’armée. Cette mesure mérite d’être soulignée, car la capitation est souvent considérée comme une condition impérative de la dhimma.

Signification historique

L’histoire des conquêtes musulmanes qui se sont déroulées au cours de la première moitié du VIIème siècle nous est en grande partie connue à travers des chroniques composées à partir de la fin du IXème siècle. Le fait que ces sources ne soient pas contemporaines des évènements qu’elles relatent conduit les historiens à s’interroger sur la crédibilité des informations par elles fournies. C’est ainsi que certains historiens remettent en cause l’authenticité des traités de conquête mentionnées par les chroniqueurs musulmans tels qu’al-Balādhurī (m. 892) et al-Ṭabarī (m. 923). Ils voient en ces documents sinon une forgerie, du moins le fruit de manipulations plus au moins importantes. D’autres auteurs tiennent une position moins radicale. Pour eux, les récits de conquête peuvent être une source d’information s’ils sont pris avec les précautions d'usage.

Etudes

  • D. Dennett, Conversion and the Poll Tax in Early Islam (Cambridge, 1950), 116.
  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1986), 51.
  • L. Joseph, L'Arménie entre Byzance et l'Islam, depuis la conquête arabe jusqu'en 886 (Paris, 1919),34.
  • M. Levy-Rubin, Non-Muslims in the Early Islamic Empire. From Surrender to Coexistence (Cambridge, 2011), 50-62.
  • E. Rabbath, Les chrétiens dans l’Islam des premiers temps. II. La conquête arabe sous les quatre premiers califes (11/632-40/661)(Beyrouth, 1985), 626.

Mots-clés

capitation ; conquête ; ğizya

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

Adam   Bishop  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°238386, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait238386/.

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