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كتاب حبيب بن مسلمة لأهل طفليس

Auteur

Al-Balādhūrī, Ahmad b. Yaḥyā

Titre en français

Traité de paix passé entre Ḥabīb b. Maslama et les habitants de Tiflīs

Titre descriptif

La protection accordée à la population de Tiflīs (Géorgie)

Type de texte

Traité de paix

Texte

بسم الله الرحمن الرحيم. هذا كتاب من حبيب بن مسلمة لأهل طفليس من منجليس من جرزان القرمز بالأمان على أنفسهم وبيعهم وصوامعهم وصلواتهم ودينهم على إقرار بالصغار والجزية على كل أهل بيت الدار وليس لكم أن تجمعوا بين أهل البيوتات تخفيفًا للجزية ولا لنا أن نفرق بينهم استكثارًا منها ولنا نصيحتكم وضلعكم على أعداء الله ورسوله صلى الله عليه وسلم ما استطعتم وقرى المسلم المحتاج ليلة بالمعروف من حلال طعام أهل الكتاب لنا وإن انقطع برجل من المسلمين عندكم فعليكم أداؤه إلى أدنى فئة من المؤمنين إلا أن يحال دونهم وإن أنبتم وأقمتم الصلاة فإخواننا في الدين وإلا فالجزية عليكم وإن عرض للمسلمين شغل عنكم فقهركم عدوكم فغير مأخوذين بذلك ولا هو ناقض عهدكم‏.‏ هذا لكم وهذا عليكم‏.‏ شهد الله وملائكته وكفى بالله.

Langue

Arabe

Source du texte original

Balādhurī, Futūḥ al-buldān, ʿAbd Allāh A. al-Ṭabbāʿ ed. (Beyrouth, 1987), 283-284.

Datation

  • 9ème siècle

Aire géographique

Traduction française

Au nom d'Allāh, le Compatissant, le Miséricordieux. Ceci est un écrit de Ḥabīb b. Maslama aux habitants de Ṭaflīs (Tiflis) de Manğalīs, de Ğurzān al-Qurmuz, [leur octroyant] la sécurité (amān) pour leurs personnes, leurs églises, leurs monastères, leur culte et leur religion, en échange de l'obéissance (al-ṣighār) et de la ğizya, celle-ci consistant en un dinar à la charge de chaque maison habitée. Vous ne devez point combiner les maisons entre elles dans le but de réduire la ğizya, comme il ne nous appartient point de diviser les maisons afin d'en augmenter le nombre. Il vous incombe aussi de nous conseiller et de nous aider, dans la mesure de vos moyens, contre les ennemis d'Allah et de son Envoyé, et aussi de donner l'hospitalité au musulman dans le besoin et de le nourrir, pendant une nuit, des aliments ordinaires des Ahl al-Kitāb (Gens du Livre), pourvu qu'ils nous soient légalement permis. Et si l'un des musulmans se trouve coupé de ces derniers, vous devrez le ramener auprès du plus proche groupe de croyants, hormis cependant le cas où cela vous sera impossible. - Si toutefois vous consentez à revenir à l'obéissance d'Allah et à célébrer la (notre) prière, vous devenez ainsi nos frères dans la religion. Sinon, c'est la ğizya qui vous est imposée. Et si, pour une cause quelconque, les musulmans cessent de vous aider, alors que vos ennemis vous subjuguent, vous n'en supporterez point la responsabilité et votre pacte n'en sera point résilié pour autant. C'est cela qui est en votre faveur, d'une part, et à votre charge, d'autre part. Allah et ses anges en sont témoins et il suffit qu'Allah en soit témoin.

Source traduction française

E. Rabbath, Les chrétiens dans l’Islam des premiers temps. II. La conquête arabe sous les quatre premiers califes (11/632-40/661)(Beyrouth, 1985), 628-629 (Traduction modifiée).

Résumé et contexte

Ce texte conservé par al-Balādhūrī (m. 892) dans son K. Futūḥ al-Buldān (La conquête des pays) est un traité de paix passé entre les musulmans et les habitants de Tiflis qui est l’ancien nom de Tbilissi, la capitale actuelle de la Géorgie. On y trouve mentionnées les clauses définissant les droits et les devoirs de la population non musulmane de cette région du Caucase. Ainsi, s’agissant de la capitation (ğizya), le traité stipule qu’elle est prélevée à raison d’un dinar par maison habitée et qu’il n’est permis ni aux dhimmīs ni aux musulmans d’en modifier injustement le calcule. Par ailleurs, les dhimmīs versent la ğizya en contrepartie de la protection dont ils bénéficient. C’est pourquoi aucun paiement ne leur sera réclamé si, pour une raison quelconque, les musulmans se trouvaient dans l’incapacité de leur assurer cette protection.

Signification historique

La conquête du Caucase a commencé sous le règne de ʿUmar I (634-644) et s’est poursuivie sous son successeur, ʿUthmān b. ʿAffān (644-656). Les principales villes du pays furent prises entre 640 et 649, date à laquelle une trêve de 3 ans fut conclue entre les musulmans et Byzance. En 653, un chef militaire nommé Théodore Rechtouni négocia un traité de paix avec Muʿāwiya b. Abī Sufyān. Voir également l'entrée "Traité de paix passé entre Ḥabīb b. Maslama et les habitants de Dabīl (Arménie)"

Etudes

  • G. Asatrian, H. Margarian, "The Muslim Community of Tiflis (8th-19th Centuries)", Iran & the Caucasus, 8/1 (2004), 29-52.
  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1986), 51.
  • V. Minorsky, « Tiflīs », in Encyclopaedia of Islam II, 478-479.
  • E. Rabbath, Les chrétiens dans l’Islam des premiers temps. II. La conquête arabe sous les quatre premiers califes (11/632-40/661)(Beyrouth, 1985), 628-629.

Mots-clés

monastère ; église ; ğizya

Auteur de la notice

Ahmed   Oulddali

Collaborateurs de la notice

David   Peterson  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°238378, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait238378/.

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