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Siete Partidas[VII.24.2]

Auteur

Alfonso X

Titre en français

Châtiment de la meurtre rituel des enfants chrétiens et ses conséquences

Type de texte

Code

Texte

Ley ij "En que manera deuen razer su uida los judios mientre biuieren entre los cristianos e quales cosas non deuen usar nin razer segund nuestra ley e que pena merescen los que contra esto fizieren" Mansamientre e sin mal bollicio deuen razer uida los judios entre los cristianos, guardando su ley e non diziendo mal de la fee de Nuestro Sennor Jhesu Christo que guardan los cristianos. Otrossi se deuen mucho guardar de non predicar nin conuertir a ningund Cristiano que se tome judio alabando su ley e denostando la nuestra. E qualquier que contra esto fiziere deue morir por ende e perder lo que ha. E porque oymos dezir que en algunos legates los judios fizieron e fazen el dia del uiernes Santo remembrança de la passion de Nuestro Sennor Jhesu Christo en manera de escarole, furtando los ninnos e poniendolos en Cruz o faziendo ymagenes de cera e crucificandolas quando los ninnos non pueden auer, mandamos, que si fama fuere daqui adelante que en algund logar de nuestro sennorio tal cosa sea y fecha, si se podiere aueriguar, que todos aquellos que se acertaren en aquel fecho que Sean preses e recabdados e aduchos antel rey, e despues que el sopiere la uerdad, deue los mandar matar auiltadamientre quantos quier que sean. Otrossi defendemos que el dia del uiernes Santo ningund judio non sea osado de salir de su barrio, mas que esten y encerrados fasta el sabado en la mannana. E si contra esto hizieren, dezimos que del danno e de la desonrra que de los cristianos rescibiessen, entonce non deuen auer ninguna emienda.

Langue

Espagnol

Datation

  • Entre 1256 et 1265

Aire géographique

Traduction française

Loi 2 "De quelle manière les Juifs doivent mener leurs vies pendant ils résident parmi les chrétiens et quelles choses leurs sont interdites de faire selon notre Loi ainsi quelle peine méritent les Juifs qui agirent d'une manière contraire a la loi"

Les Juifs doivent faire leur vie parmi les chrétiens docilement et sans trouble, en observant leur propre loi et sans mal parler de la foi de Notre Seigneur Jésus-Christ que les chrétiens observent. Du même il doivent prend grande soin de ne pas prêcher ou de convertir des chrétiens au judaïsme en louant leur propre loi et en décriant le nôtre. Et quiconque désobéit à cela, mourra à la suite et doit perdre tout ce qu'il a.

Et parce que nous avons appris que dans certains endroits, les Juifs ont fait,et continuent à mépriser le du souvenir de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ le Vendredi de la Passion en volant les enfants et en les mettant sur une croix, ou à sa place ils fabriquent images de cire afin de les crucifier lorsque les enfants ne sont pas disponibles, donc à partir de ce moment nous ordonnons que s'il est connu qu'une telle chose a eu lieu dans une partie de notre royaume, et s'il est possible de de déterminer les personnes impliquées dans ce fait, alors tous seront saisis, arrêtés et amenés devant le roi. Et dès qu'il aura déterminé la vérité de l'affaire, il doit ordonner les coupables d'être impitoyablement mis à mort. Du même nous défendons que le jour du Vendredi Saint aucun Juif sorte de leur quartier et en plus ils doivent rester enfermés jusqu'au la matin du Samedi. Dans le cas qu'ils fassent le contraire, nous ordonnons que il n'y aura pas de réclamation pour les dégâts produits par les Chrétiens.

Source traduction française

Bueno

Résumé et contexte

La construction légal des Siete Partidas était influencé par l'ancienne législation et les événements du passé. Le code fut modelé selon les prescription ecclésiastiques, notamment en ce qui concerne aux rapports entre les Chrétiens et les Juifs , par la législation wisigothique ainsi que per les controverse autour le Talmud en Espagne. 1 Dans cette loi s'agit d'articuler la coexistence des Juifs parmi les Chrétiens et de protéger le culte chrétienne de la supposée traditionnelle malveillance des Juifs. Dans la loi il est interdit aux juifs de convertir des chrétiens au J judaïsme, sous peine de mort et la perte des toutes la propriété des juifs impliqués. Du même elle rappelle les anciens textes et légendes dans lesquelles différentes crimes et aberrations contre les chrétiens leur ont était attribuées comme le séquestre et crucifixion des enfants chrétiens le Jour du Vendredi Saint en mémoire de la Crucifixion de Christ. Pour ce raison la loi détermine la nécessité de fermer les portes des juiveries afin d'éviter des conflits. Les juifs devraient rester dans leurs quartiers du vendredi soir jusqu'au matin du Samedi.2

1 . Robert I. Burns, "Jews and Moors in the Siete Partidas of Alfonso X the Learned: a background perspective", in Medieval Spain: Culture, Conflict and Coexistence, edited by Roger Collins and Anthony Goodman (Gordonsville: Palgrave), 48-51;Dwayne E. Carpenter, Alfonso X and the Jews: An Edition of and Commentary on Siete Partidas 7.24 “De los judos” (Berkeley: University of California Press, 1986),3-5.

2 . M.José Sánchez Usón, "El niño-mártir Dominguito de Val a la santidad a través de la leyenda", Muerte, religiosidad y cutura popular : siglos XIII-XVIII , coord. E. Serrano Martín ( Madrid, Instituto Fernando el Católico, 1994), 119-150

Signification historique

Malgré l'existence de ce régulation il faut dire que les juifs pendant la période d'Alphonse X étaient protégés et privilégiés par le Roi. Les lois que se sont compilés dans ce Code ne furent pas appliqués jusqu’à leur promulgation en 1348.

Le texte rappelle la vielle accusation de meurtre rituel contre les juifs pour justifier les mesures adoptés. Il s'agit d'une allégation selon laquelle les Juifs assassineraient des enfants non juifs à des fins rituelles, pour se souvenir de la Crucifixion de Jésus Christ. Plus tard, cette motivation rituelle est abandonnée et le meurtre serait dû à la nature diabolique des Juifs. Il s'agit d'une des allégations antisémites les plus anciennes de l'histoire, dont la première connue est dû a Apion un écrivant égyptien selon Flavio Josefo, mais que ne fut pas répandu e Europe jusqu'au XIIe siècle. 1

Dans la Péninsule Ibérique le seul cas connu pendant la période d'Alphonse le X fut le cas d'un enfant de Saragosse, Dominguito del Val, qui aurait été enlevé et crucifié par des Juifs qui lui auraient ensuite arraché le cœur. Dominguito, canonisé, a été fêté le 31 août avant que l'Église catholique réexamine les faits et supprime ce culte. Du point de vue historique, on ne sait même pas si le jeune Dominguito a existé et si la légende n'a pas été créée de toutes pièces. Peu d’informations sont connues de cette affaire, à l’exception des écrits du roi Alphonse X de Castille, qui relate l’affaire mais en indiquant qu’il n’en a eu connaissance qu’indirectement dans l'Estoria General de España « Nous avons entendu dire que quelques cruels Juifs, en souvenir de la Passion de Notre Seigneur ont, le Vendredi saint, enlevé un enfant chrétien et l’ont crucifié. »2 L'accusation de déicide et d'assassinat définissait une des critères de définition dans les représentations des Juifs dans l'Espagne médiéval. 3 L'existence de ce cas dans la tradition du XIIIe siècle se reflète dans la construction légal des Siete Partidas, avec l'ordre d'enfermer les juifs le soir du Vendredi Saint jusqu'au Samedi matin afin d'éviter les conflits, et ce même idée fut aussi répétée dans les rapports des Cortes jusqu'au XVe siècle.

En dehors la péninsule Ibérique les accusations de meurtre rituel sont bien connues, le première cas en Europe fut celui de Guillaume de Norwich en 1144 en Angleterre et se sont multipliées dans toute l'Europe. En Castille, ces cas ne sont pas fréquent; il faut attendre jusqu'au à la fin de XVe siècle pour trouver le cas du Saint Enfant de La Guardia, dans lequel deux Juifs et trois conversos (Juifs convertis au christianisme) sont accusés du meurtre de Christophe (ou Cristóbal) de Tolède, un enfant chrétien de quatre ans. L'affaire du Saint Enfant de La Guardia est une première dans l'Inquisition espagnole, qui ne s'en prend plus uniquement à des convertis, mais aux Juifs eux-mêmes donc huit personnes ont été exécutés. 4

1 . A. Ehrman, "The origins of the Ritual Murder accusation and blood libel",Tradition: A Journal of Orthodox Jewish ThoughtVol. 15,. 4 (1976), pp. 83-90.

2 . M.J. Sánchez Usón, "El niño-mártir Dominguito de Val a la santidad a través de la leyenda", Muerte, religiosidad y cutura popular : siglos XIII-XVIII , coord. E. Serrano Martín ( Madrid, Instituto Fernando el Católico, 1994), 119-150.

3 . P.Rodriguez Bernal, La imagen del judío en la España medieval. El conflicto entre judaísmo y cristianismo en las artes visuales góticas (Universidad Autónoma de Barcelona, Barcelona, 2009), 95-159.

4 . M.J. Sánchez Usón, "El niño-mártir Dominguito de Val a la santidad a través de la leyenda", Muerte, religiosidad y cutura popular : siglos XIII-XVIII , coord. E. Serrano Martín ( Madrid, Instituto Fernando el Católico, 1994), 119-150

Editions

  • Las Siete Partidas (Madrid, Lex Nova,1989)
  • Las Siete Partidas, ed. Alonso Dias de Montalvo (Sevilla, Ungut y Palomo,1491)
  • Las Siete Partidas.- BOE, 1999 (edición facisimilar de la edición de 1555, con glosas de Gregorio López)
  • Las Siete Partidas del Rey Don Alfonso El Sabio cotejadas con varios códices antiguos . Real Academia de la Historia, (Madrid : Imprenta Real, 1807)

Traductions

  • Las Siete Partidas, Vol. V, Underworlds: the Dead, the Criminal and the Marginalized. Traslated by S. Pearson, ed. R. I. Burns (University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 2001)
  • D. E. Carpenter, Alfonso X and the Jews: An Edition of and Commentary on Siete Partidas 7.24 “De los judios” (Berkeley: University of California Press, 1986),
  • Olivia Remie Constable, ed., “The Legal Status of Jews and Muslims in Castile: Siete Partidas (early fourteenth century)”, Medieval Iberia: Readings From Christian, Muslim, and Jewish Sources, translated by S. P. Scott (Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 2012), 399-406

Etudes

  • Robert I. Burns, "Jews and Moors in the Siete Partidas of Alfonso X the Learned: a background perspective", in Medieval Spain: Culture, Conflict and Coexistence, edited by Roger Collins and Anthony Goodman (Gordonsville: Palgrave),
  • Dwayne E. Carpenter, Alfonso X and the Jews: An Edition of and Commentary on Siete Partidas 7.24 “De los judios” (Berkeley: University of California Press, 1986),
  • A. Ehrman, "The origins of the Ritual Murder accusation and blood libel",Tradition: A Journal of Orthodox Jewish Thought Vol. 15,. 4 (1976), pp. 83-90.
  • F. Matteoni, "The Jew, the Blood and the Body in Late Medieval and Early Modern Europe", Folklore, 119, No. 2 ( 2008), pp. 182-200
  • P.Rodriguez Bernal, La imagen del judío en la España medieval. El conflicto entre judaísmo y cristianismo en las artes visuales góticas (Universidad Autónoma de Barcelona, Barcelona, 2009), 95-159.
  • H. Salvador Martínez, La convivencia en la España del siglo XIII.perspectivas alfonsíes, (Madrid, Ediciones Polifemo, 2006)
  • M.J. Sánchez Usón, "El niño-mártir Dominguito de Val a la santidad a través de la leyenda", Muerte, religiosidad y cutura popular : siglos XIII-XVIII , coord. E. Serrano Martín ( Madrid, Instituto Fernando el Católico, 1994), 119-150

Mots-clés

blasphème ; juiverie ; meurtre rituel

Auteur de la notice

Marisa   Bueno

Collaborateurs de la notice

Dwayne   Carpenter  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°238333, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait238333/.

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