< Notice 73>

Bréviaire cistercien (partie d’hiver)


Identification

Référence : Tournai , Musée du grand séminaire , cod. 13 .

Usage : Cistercien, ordre

Datation : Champagne ou Bourgogne ? vers 1280-1290 (entre 1265 et 1294).

Post : 1275

Ante : 1294

Description

Codicologie

Parchemin, 232 f., 82 x 57 mm. 1 binion (f. 1-4 : gardes anciennes ajoutées au xve s.), 1 quaternion (f. 5-12), 2 octavions (f. 13-44), 10 senions (f. 45-163 : f. 134 bissé), 1 octavion (f. 164-179), 2 senions (f. 180-203), 1 cahier de 17 f. (octavion à la fin duquel a été encarté le f. 220), 1 cahier de 3 f. (ternion dont les 3 premiers f. ont été coupés), 1 cahier de 3 f. (f. 224-226 : ternion dont les 3 derniers f. ont été coupés), 1 cahier de 5 f. (f. 227-231 : le premier f. a été coupé. Des ruptures du texte entre les f. 227/228 et 229/230, révèlent la perte d’un ou plusieurs des bifeuillets composant ce cahier). — F. 5-11 (just. 65 x 45 mm) : à longues lignes, 34 par page (calendrier) ; 2 col., 35 l. par page (prescriptions générales). F. 13-104, 210-211 (just. 57 x 37 mm) : à longues lignes, 25 par page. F. 105-209v (just. 55 x 34 mm.) : 24 longues lignes par page. F. 211v-220 (pas de réglure) : 26 à 30 longues lignes par page. F. 221-230 (just. 66 x 45 mm) : 32 à 36 l. par page sur 3 col. (f. 221-228), 34 l. sur 2 col. (f. 228v-229), 30 longues lignes (f. 229v-230). Réglure à la mine de plomb. Piqûres. Pas de réglure pour les f. 211v-220. Feuillets blancs non réglés : f. 1-4 (feuillets de garde anciens en parchemin), 12v, 220v, 230v-231v. — Foliotation originale en chiffres romains dans le coin supérieur gauche au verso des feuillets, à l’encre brune rehaussée de rouge pour le temporal (I-CXXVIII = f. 13v-139v : pas de saut dans la foliotation ancienne, le f. 134 étant bissé), rubriquée et d’un plus gros module pour le sanctoral et le commun des saints (I-LXXX = f. 140v-219v). Foliotation moderne continue à la mine de plomb (celle suivie dans cette notice). — Minuscule gothique textualis libraria. Intervention d’une seconde main, peut-être légèrement plus tardive, aux f. 217v-220. — Initiale ornée haute de 9 lignes (f. 13 : début du temporal) ; initiales « puzzle » rouges et bleues, filigranées de rouge et de bleu, hautes de 2 à 4 lignes (sections du bréviaire et du psautier, début de certains offices, début des homélies), parfois remplacées par de simples initiales filigranées de même taille ; initiales filigranées hautes de 2 lignes, alternativement rouges à filigrane bleu clair, et bleues à filigrane rouge (en général au début des capitules, collectes, lectures et évangiles de matines) ; initiales de couleur rouge, plus rarement bleues, ou capitales rehaussées de rouge, hautes d’une ligne, pour signaler le début des autres pièces liturgiques ; pieds-de-mouche rouges hauts d’une ligne. — Couvrure en veau, de couleur framboise à l’origine d’après la couleur du rabat subsistant et quelques traces sur les plats [xve s.], estampée au filet et petits fers (lis cantonés d’étoiles à cinq branches, cervidé ?). Rabat de fermeture appartenant plat inférieur, avec pertuis jumelé dans le plat pour le passage d’une lanière. Traces de deux agrafes métaliques sur la plat inférieur, et dont la rouille a rongé les f. 229 à 231.

Relevé

  • Ce bréviaire, remarquable par sa taille minuscule, est à l’usage cistercien, d’après les fêtes présentes dans le calendrier et le sanctoral. La mention du nombre de messes prévues pour certaines fêtes est typique de cet usage, de même que les jours de commémoraisons générales des défunts portées au calendrier (18 sept. et 20 nov.). La plupart des obits, que la main primitive y a aussi inscrits, provient de Cîteaux, où ils sont célébrés à la même date, et est commune à l’ensemble de l’ordre1.
  • Trois d’entre eux toutefois se démarquent de l’obituaire de l’abbaye chef d’ordre. L’obit de Richard Cœur de Lion est noté au 26 mars et non au 1er avril (f. 5), ce qui n’a pas grande signification puisqu’il est, en réalité, censé être célébré le mardi après l’octave de Pâques. Celui de Gautier de Chartres (f. 9) au 10 décembre est probablement la cause de l’attribution de ce bréviaire, avancée par Faider et Van Sint Jan, au monastère cistercien de Preuilly : Gautier († 1234) en fut en effet le prieur avant de devenir abbé de Fontaine-Jean en 1209, de Pontigny en 1215, puis évêque de Chartres en 1218. Certes son obit figure dans les documents nécrologiques de Preuilly, mais au 15 octobre2. Rien ne permet donc de lier spécialement le présent bréviaire à cette abbaye cistercienne, pas plus qu’avec celles de Fontaine-Jean et de Pontigny, dont il n’a été conservé aucun obituaire médiéval. Faider et Van Sint Jan (cf. bibliographie ci-dessous) ont voulu prouver l’usage de Preuilly par la présence dans le sanctoral de l’obit de Philippe, comte de Boulogne (f. 179v, 19 janv.). Or sa célébration a été ordonnée pour l’ensemble de l’ordre au plus tard en 12572. Enfin, l’obit d’un prétendu Renard dans le calendrier au 21 avril (f. 5v) ne fournit pas de nouvel indice. D’ailleurs, il est peut-être dû à une mauvaise lecture du nom du cinquième abbé de Cîteaux, dominus Fastradus, marqué à la même date dans l’obituaire de l’abbaye-mère.
  • Comme souvent chez les cisterciens, aucune fête locale ne permet de préciser l’usage particulier d’une maison, sauf l’anniversaire de la dédicace, marqué au 16 octobre (f. 8v) : malheureusement, ce dernier ne correspond pas aux quelques dates de dédicaces connues pour les abbatiales de l’ordre. Seules les charges de Gautier de Chartres à Preuilly, Fontaine-Jean et Pontigny, auxquels il a légué une partie de ses biens, permettent de supposer un lien avec ces monastères champenois et bourguignons.
  • Parmi les règles de comput insérées au début du volume (f. 10r°a-10v°a), celle traitant des années bissextiles donne comme exemple les années 1265, 1266, 1267 et 1268 (f. 10r°b, cf. édition ci-dessous). Cet indice décisif pour la datation est corroboré par la chronologie de l’institution des fêtes dans l’ordre cistercien. Celle des Onze mille vierges au 21 octobre (f. 8v) n’a été pourvue, comme c’est le cas ici, d’une deuxième messe qu’en 12623. En revanche, le sanctoral ne contient pas d’histoire propre pour saint Guillaume de Bourges (f. 173, 10 janv.) et le calendrier ne mentionne pas deux messes pour la fête de saint Pierre de Tarentaise. Ce bréviaire est donc antérieur à ces aménagements, qui datent tous deux de 1294. Entre ces deux bornes (1265 et 1294), le style des filigranes correspond plus précisément à la seconde moitié de la fourchette chronologique. Certes, les motifs en « œufs de grenouille » agglutinés dans des spirales apparaissent vers le milieu du siècle ; mais le même enlumineur néglige d’achever la boucle supérieure des antennes marginales, auparavant en forme d’épingle à cheveux, et ce relâchement dans la décoration filigranée n’est observé qu’à partir de la décennie 12804.
  • F. 5-9 : Calendrier cistercien, incomplet des deux premiers mois par lacune matérielle. Cuberti ep., comm. (20 mars) ; O[bit] Richardus rex Anglorum (26 mars) — f. 5v : O[bit] dominus Renardus et ceteri parentes ejus (21 avr.) ; Roberti abb. xii lect., due misse (29 avr.)5 ; Hic fiat festum sancti Petri, xii lect. (30 avr.)6f. 6 : Petri ep. et conf., xii lect.]7 (8 mai) ; Servacii ep., comm. (13 mai) — f. 6v : Obit Symon comes Montis Fortis, uxor ejus et liberi eorumdem (27 juin) — f. 7 : O[bit] Margarita comitissa Blesensis (12 juil.) ; O[bit] Philippus rex Francorum et Hyldeburgis uxor ejus (14 juil.) ; Margarethe virg., comm. (20 juil.)8f. 7v : Dominici conf., xii lect. (5 août)9 ; Sancte corone xii lect., due misse (11 août)10 ; O[bit] Th[eobaldus] rex Navarre (13 août) ; Bernardi abb., xii lect., due misse (22 août)]11f. 8 : Commemoratio fratrum et familiarum defunctorum, collecta ‘Deus venie’ (18 sept.) — f. 8v : Francisci confessoris, xii lect. (4 oct.)12 ; O[bit] rex Castelle, uxor ejus et liberi eorum (6 oct.) ; Dedicatio ecclesie xii lect., due misse (16 oct.)13 ; Undecim milia virgines, xii lect., due misse (21 oct.)14f. 9 : Malachie episcopi, xii lect. (5 nov.) ; O[bit] Ludovicus rex Francorum (7 nov.) ; Emundi ep. et conf., xii lect., due misse (16 nov.) ; Anniversarium parentum nostrorum, collecta ‘Deus cui’ (20 nov.) ; O[bit] Blancha Francie regina et Robertus filius ejus (28 nov.) — f. 9v : O[bit] Johenna comitissa, Guillelmus et Ferandus comites Flandrie (5 déc.) ; O[bit] Innocentius papa, Stephanus et Renus cardinales (8 déc.) ; O[bit] Galterius Charnotensis episcopus (10 déc.).
  • F. 10r°a-10v°b : Règles de comput (cf. édition ci-dessous).
  • F. 11r°a-11v°b : Bénédictions de matines. Hee sunt benedictiones que debent dici vel dari omnibus dominicis et festis duodecim lectionumSi non legatur lectio euvangeliif. 10r°b : Hee sunt benedictiones a festo omnium sanctorum usque ad Pascha privatis diebus dicanturf. 11v°a : Isti sunt versus de benedictionibusDiebus estatis versus de benedictionibusDe benedictionibus hyemis versus.
  • F. 11v°b : Quibus diebus ardeant tres lampades et quibus in capitulo habeantur sermones (cf. édition ci-dessous).
  • F. 12 : Invocations à la Vierge ajoutées par une autre main de la fin du xve s. ou du xvie s.] (cf. édition ci-dessous).
  • F. 13-140 : Temporal d’hiver. Sabbato ante primam dominicam Adventusf. 34 : Noël — f. 53 : In epyphania Dominif. 86v : Sabbato ante Septuagesimamf. 96v : Feria quarta in capite Jejuniif. 138 : Sabbato in vigilia Paschef. 140 : Explicit de tempore.
  • F. 140-208 : Sanctoral d’hiver (y compris celui de Noël) et offices du commun des saints intercalés. Isti sunt versus ad commemorationem dicendi in natalici[is] apostolorum... : versets et mémoires — Agricole et Vitalis [27 nov.] — f. 143 : In natali apostolorumf. 176 : In natali s. Guillelmi [10 janv.]15f. 179 : O[bit] Philippus comes Bononie, uxor ejus et liberi eorum [19 janv.] — f. 191v : Juliani ep. [29 janv.] — In purificatione beate Marie Virginisf. 192 : In omnibus solempnitatibus sancte Marief. 200v : Vedasti et Amandi [6 fév.] — f. 201 : Sotheris virg. [10 fév.] — f. 207v : Cuberti ep. et conf. [20 mars] — In commemoratione unius martyris et fin du commun des saints — f. 208 : Isti sancti non debent nominari in collectis.
  • F. 208-211 : Exorcisme du sel et de l’eau. Exorcismus salisf. 209v : Antiennes d’aspersion.
  • F. 211-217 : Sanctoral d’hiver (suite). In solempnitate s. Benedicti [21 mars] — f. 217 : Tyburcii, Valeriani et Maximi [14 avr.].
  • F. 217v-220 : In conceptione beate Marie, ajout d’une main du xiiie ou xive s.
  • F. 221r°a-228v°b : Psautier abrégé (cursus monastique), sans ordinaire de l’office, mais contenant les cantiques bibliques, le ‘Te Deum’ et le symbole de saint Athanase, incomplet de la fin par lacune matérielle. Incipit liber hymnorum vel soliloquiorum prophete David de Christo.
  • F. 228r°a-228r°c : Office des morts à l’usage cistercien, incomplet du début par lacune matérielle.
  • F. 228-230 : Prescriptions diverses (funérailles, messes de défunts, etc.), cf. édition ci-dessous).

Edition

F. 10r°a-10v°b : Règles de comput.

  • V. Adventum Domini non est celebrare decenbris [sic]
  • V. Post trinas nonas vel quintas ante kalendas
  • V. x ii xiiii
  • Quinque bis, inde dyas, bis vii
  • xx quatuor
  • Bis deca. terra.
  • Quicumque vult presentem scire regulam que ostenditur in hoc versu debet primo considerare que sit littera dominicalis, deinde per quot luna currat, per i, vel per ii, vel per iii, sive per iiii  ; et postquam invenerit, computabit ab illa die ubi luna debet esse prima in primo mense, scilicet in januario quinque bis quod idem est quod decem ; et dominica sequenti habebit Septuagesime diem. Etsi contingerit ut numerus super litteram eveniat dominicalem, sequentem accipiat dominicam accipiat [sic]. Item oportet dyas, idest duo ab illa die, scilicet de luna, currit in mense sequenti, qui et februarius dicitur : et sequenti dominica Quadragesime diem habebit. Et si finis numeri super litteram dominicalam [sic] adveniat, sequentam [sic] accipiat. Item computabit bis vii, idest quatuordecim a die quo currit in alio mense, qui est martius [sic] : et dominica sequenti diem paschalem habebit. Similiter si numerus super litteram dominicalam [sic] cadat, sequentam [sic] accipiat : et sic de Rogationibus et Pantecostem [sic] que sequitur. Qui postquam diem [f. 10r°b] Pasche habuerit computabit bis deca, quod et xx, a die qua luna currit in alio mense, qui est aprilis : et sequenti dominica diem Rogationum habebit. Iterum numerabis tetra, quod idem est quod quatuor, a prima die qua luna currit mense sequenti, qui est mayus : et dominica sequenti Pantecostes [sic] diem poterit obtinere. Explicit.
  • Item aliter : si velis scire terminum a Pascha usque ad Ascensionem, numerabit a die Pasche quadragesima dies usque ad Ascensionem, ita ut uniuscujusque festivitatis diem computes. Extende decem, et tunc habebit Pantecostes [sic] diem.
  • Quando bisextus habetur ?
  • Notandum quod, quando bissextus debet haberi, illa littera que post bissextum dominicalis debet esse primo mense quavis non currat adhuc, tamen debet computando reputari.
  • Quando bisextus habetur ?
  • Quando poteris numerum ab incarnatione Domini in quatuor partibus partiri equalibet [sic], bissextum habebis. Verbi gratia, anno Domini millesimo duocentesimo lx v, tunc non est, nec sexto, nec septimo. Octavo habetur, et sic de quatuor annis in quatuor anni habetur, quia tunc potest numerus ab incarnatione Domini in quatuor partibus paribus semper equalibet [sic] impartiri.
  • Quare bisextus habetur ?
  • Nota quod in anno bissextili sunt trecenti xlv dies et vi [f. 10v°a] hore : et ex hiis horis in quatuor annis computamus diem unum.
  • Quare fit bisextus ?
  • Et quia si non computaremus in quatuor annis, admitteremus diem unum, et in viii duos, et sic paulatim admitteremus tempus pa[...]. Hec est causa.
  • Interrogatio.
  • Si interrogatus fueris quota fuerit luna in preterito anno, a presenti die quo interrogatus fueris scito quota sit luna ipso die, et adde novemdecim. Et si amplius triginta sic erint, tolle triginta et quot remanent ipsa fuit etas lune. Item si interrogatus fueris quota erit luna in alio futuro videlicet anno, scito quota sit luna ipso die et adde super undecim. Et si super triginta fuerint, tolle novemdecim, et quot remanerit talis erit luna in futuro anno.

F. 11v°b : Quibus diebus ardeant tres lampades, et quibus in capitulo habeantur sermones.

  • Tres lampades accendi debent a vigilias, ad missam et ad vesperas natalis Domini, Apparitionis, Pasche, Ascensionis, Panthecostes, omnium sollempnitatum beate Marie, nativitatis sancti Johannis Baptiste, natali apostolorum Petri et Pauli, in sollempnitate sancti Benedicti, omnium sanctorum, dedicationis ecclesie. In commemoratione omnium fidelium defunctorum, ad vigilias eorumdem et ad missam tantummodo accendutur.
  • Sermo.
  • In hiis etiam diebus, exceptis festis transpositis et excepta commemoratione defunctorum, habentur sermones in capitulo. Quod preter hoc in dominica prima adventus Domini et in dominica Palmarum. Quando festivitas sancti Benedicti et Annunciationis dominice post Pascha celebratur, iterum utendi sunt sermones in capitulo.
  • Explicit.

F. 12 : Invocations à la Vierge ajoutées par une autre main de la fin du xve s. ou du xvie s.] :

  • Alma Virgo virginum, intercedat pro nobis ad Dominum.
  • Sancta Dei genitrix sit nobis auxiliatrix.
  • Sancte Marie intercessio fiat peccatorum nostrorum remissio.
  • Maria, stella maris, perducat nos ad ortum salutis.
  • Oret voce pia pro nobis Virgo Maria,
  • Que peperit Christum, cetum custodiat istum.
  • Filius perpetue Virginis, det nobis castitatem mentis et corporis.
  • Ab illo mereamur benedici, qui de Virgine dignatus est nasci.
  • Oret pro famulis sancta Maria suis.
  • Ab hoste maligno eripiat nos Dei genitrix Virgo.
  • In omni tribulatione et angustia succurat nobis Virgo Maria.
  • A[d] societatem civium supernorum perducat nos regina celorum.

F. 228-230 : Prescriptions diverses.

  • Pro presenti defuncto.
  • Inclina, Domine, aurem tuam ad preces nostras, quibus.
  • Ad inunguandum [sic] infirmum.
  • Ad inunguandum [sic] infirmum nostrum pulsatur campana semel, quam dici potest unum ‘Pater noster’, et iterum. Et tunc induit se abbas vel cantor vel [...].
  • Quomodo sepeliatur defunctus.
  • Si ab initio none usque ad principium laudum obierit aliquis, omni die quo jejunamus tam estate quam hieme, dicta missa, post primam sepeliatur [f. 228v°a]. Si ab initio laudum usque ad finem prime transierit, post tertiam tumuletur. Si missa usque ad tertiam, post sextam sepeliatur. Si ab initio tertie usque ad sextam, ita ut ante sextam missam habere possit, ante nonam sepeliatur. Si ante sextam missam habere non potest, sexta eam habeat, et inter nonam et vesperas sepeliatur. Si inter sextam et nonam, dicatur missa ante nonam, et nona, si neccesse est, differatur, et post secundam refectionem sepeliatur. Tempore Quadragesime, post nonam poterit dici missa, et post primam reffectionem sepelietur. Tempore ante quo non jejunamus, si a prandio usque ad laudes sequentis diei obierit, post primam, dicta missa, sepulture mandetur. Si a laudibus usque ad finem prime, dicta missa, post tertiam tumuletur. Si missa usque ad tertiam, ante sextam ; dicta missa, post nonam sepeliatur. Si vero a signo sexte hore usque ad refectionem, hora et missa celerius dicantur, et post missam reficiant fratres, et post nonam mortuus tumuletur. Si duo mortui diversis horis sepeliendi venerint, et missam specialiter habere poterint, hora qua secundus sepeliendus est similiter simul sepelientur, si convenienter fieri posset [f. 228v°b].
  • Item pro mortuo pulsetur signum quater. Et eundo dicatur ‘Credo in unum Deum’ ; eundo ante ad tumulum dicantur psalmi ‘In exitu’, ‘Confitemini Domino quoniam bonus’, ‘Quemadmodum’, ‘Memento, Domine, David’, ‘Domine, probasti’, ‘Domine, clamavi’, ‘Voce mea’, ‘Ut quid’.
  • Vers. ‘In [Domino] confido [Resp.] quomodo’. ‘Memento, Domine’, ‘Domini voce’.
  • Postea vero dicatur oratio : ‘Clementissime Domine, qui pro nostra miseria ab impiorum manibus mortis supplicium pertulisti, libera animam ejus de inferno voragine, et de ministris tartare miserator absolve, et cuncta ejus peccata oblivione perpetua dele, eam ad lucem tuam angeli tradant paradisique ianuam introducant, ut dum corpusculum pulveri traditur ad eternitatem perducant. Domine miserere super peccatore.’
  • Pro anniversario.
  • Presta, Domine, quesumus, ut anima famuli tui vel famule tue, vel famulorum tuorum, quorum anniversarium depositionis, etc.
  • Quando commemoratio beate Marie intermittenda sit [f. 229r°a].
  • In vigilia nativitatis Domini intermittitur ad laudes usque in crastinum Epyphanie : et tunc ad laudes incipiatur. Similiter in cena Domini ad laudes intermittitur usque in quintam feriam post diem Pasche : et tunc ad laudes dicatur. In vigilia ascensionis Domini intermittitur ad vesperas. In crastino Ascensionis agatur. In vigilia Pantecostes ad vesperas intermittitur usque ad quina feria : et tunc ad laudes dicatur. In festo omnium sanctorum et in omnibus sollempnitatibus sancte Marie intermittitur et per octavas assencionis [sic] ejus non fiat propter propriam de octavis.
  • Quando ‘Gloria in excelsis’.
  • In vigiliis Pasche et Pantecostes et omnibus dominicis diebus et festis duodecim lectionum, extra Adventum et Septuagesimam, et per totam septimanam Pasche et Pantecostes, ad omnes missas, nisi sint pro defunctis, ‘Gloria in excelsis’ et ‘Ite missa est’ dicuntur, exceptis missis jejuniorum que dominica non eveniunt.
  • Quando ‘Credo’ dicatur.
  • In die nativitatis Domini, in Circoncisione et Epyphania, in die Pasche, Ascensionis et Pantecostes, et omnibus dominicis diebus, ad omnes missas, nisi sint pro defunctis, ‘Credo’ dicatur. Porro in invancione [sic] et exaltatione sancte crucis et in omnibus sollempnitatibus sancte Marie, et omnibus sollempnitatibus apostolorum et evangelistarum, in festo omnium sanctorum et sancte corone, et dedicatione ecclesie festi episcopatus tantum ad propriam missam ipsius sollempnitatis di[f. 229r°b]catur.
  • De rasuris.
  • Duodecim in ordine sunt rasure, videlicet in Adventu Domini, in nativitate Domini, in purificatione beate Marie, prima dominica mensis martii, in pascha Domini ad missam (?) Pasche, in Pantecostem, in nativitate beati Johannis Baptiste, in vigilia Magdalene, in vigilia assoncionis [sic] Virginis gloriose, in vigilia nativitatis ejusdem, in vigilia beati Dyonisii et Omnium Sanctorum. Et quando rasuram habuerint monachi, respondeant et conversi.
  • De minutionibus.
  • Hiis mensibus debent fieri minutiones : februario, aprili, septembri, quarta [feria] circa festum sancti Johannis Baptiste, quinta [feria] circa festum sancti Marchi.
  • Hore beate Marie in infirmitorio dicantur omni tempore, exceptis festivitatibus ejusdem et per octavas assoncionis [sic] ejusdem. In festo tamen sancti Bernardi cantantur, in diebus Pasche et Pantecostes et omnium sanctorum non dicantur. A vigilia vero nativitatis Domini usque in crastinum Epyphanie, exceptis festivitatibus sanctorum, non dicantur. Et post Circoncisionem officium defunctorum celebretur.
  • Quando tantummodo utimur cybo quadragesimali.
  • In toto Adventu, excepta prima dominica, secunda et tertia feria ante caput Jejunii, vigilia Pentecostes, jejuniis Quatuor [f. 229v] temporum in septembri, in vigilia sancti Johannis Baptiste, Petri et Pauli, Laurencii, asoncionis [sic] beate Marie, Mathei apostoli, Symonis et Jude, omnium sanctorum, Andree apostoli, quadragesimali tantum vescimur cibo. Hiis ergo diebus in hospiciis nostris, butirum, caseus aut ova nullatenus apponantur.
  • Quando fratres ad pacem et ad comunionem debent ire ?
  • In die natalis Domini, Cene, Pasche et Pantecoustes debent fratres pacem sumere et communicare, omni occasione remota, nisi forte abbas alicui prohibuerit. Omnibus vero dominicis diebus communicet qui voluerit. Sacerdotes tamen qui per septimanam cantant, si die dominico non cantant, in eorum sit potestate communicare vel non. Ceteris vero diebus, qui forte dominica non communicavit poterit communicare si voluerit.
  • Hee quatuor in veteris [sic] usibus.
  • De levioribus culpis.
  • Fratres qui in leviora culpa sunt extra refectorium commedant, in loco quo abbati visum fuerit. Qui post post [sic] refectionem servitorum, neque ad bib[...]eant cum aliis, neque illi qui pro [...] perdito in penitancia sunt. Sed post alios eant bibere in refectorium.
  • Ne quis abbas vel monachus infantem baptizare presumat.
  • Prohibetur ne quis abbatum nostrorum vel monachus infantulum babtizare audeat vel etiam in baptismo tenere, nisi in articulo mortis et presbiter defuerit, nisi maxima persona fuerit.
  • Quando debeant accendi quatuor lampades in oratorio. lxxvii cap.
  • De bibere post nonam. lxxxii cap.
  • Monachus vel conversus non debet minui (?), nisi ad abbatias ordinis nostri neque ad grangias, nisi gravis infirmitas [f. 230 : rupture de texte]
  • post nocturnos annonas (?) excutiant, et in festis transpositis omni tempore laborent.
  • Quando debent communicare conversi.
  • Conversi debent com[unic]are in hiis festivibatibus, videlicet in nativitate Domini, in purificatione beate Marie, in ce[n]a Domini, in Pascha, in Penthecostem, [in na]tivitate beate Marie et in sollempnitate omnium sanctorum.

Historique

F. 5 : Ajout de la fête de saint Thomas d’Aquin au calendrier (7 mars : Thome conf., xii lect., i missa), instituée en 1324 dans l’ordre cistercien.

F. 4v : Fr. Guilelmus Portulanus me sibi vendicat. Sous cette inscription, de la même main, dans un écu sommé d’une couronne : Quod videri vis esto, 1567. Puis :

  • Defecit in dolore vita mea xxx,
  • vita ista est sicut omilia
  • [...]que cum dedicatione
  • incipit et cum dolore parturit.
  • Sic multi nunc delectantur
  • in ista vita et in fine dolebunt.
  • Eadem vita presens non est nisi
  • aliqua mutatio temporis.
  • Modo gaudent aliqui, modo flent
  • Visus volens [...]stebitur [...]

Étiquettes (ex-libris et cote) du séminaire épiscopal de Tournai sur la contregarde supérieure et le premier feuillet de garde (f. 1).

Bibliographie

Exposition des primitifs flamands et d’art ancien, Bruges, 1902, Manuscrits, p. 10, no 9.

Soil de Moriamé (E.-J.) et Hocquet (A.), Tournai. Exposition des arts décoratifs anciens et du livre, Tournai, 1930, p. 162, no 13.

Faider (J.) et Van Sint Jan (P.), Catalogue des manuscrits conservés à Tournai (bibliothèques de la ville et du séminaire), Gembloux, 1950 (Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de Belgique, 8), p. 218-219.

Lebigue (J.-B.) dans Séminaire de Tournai : histoire, bâtiments, collections, éd. Monique Maillard-Luypaert, Louvain, 2008, p. 107-108.

Photographies numériques en ligne et consultables gratuitement sur le site de l’Institut royal du patrimoine artistique de Belgique (Kikirpa).

Auteur de la notice

Notice rédigée le 2009-02-26 par Jean-Baptiste Lebigue (CNRS-IRHT).

Apparat critique

1 Cf. J. Molinier, Obituaires de la province de Sens, t. II, vol. 2, Paris, 1902 (Recueil des historiens de la France, Obituaires 1), p. 608-615 ; et B. Lucet, Les codifications cisterciennes de 1237 et de 1257, Paris, 1977 (Sources d’histoire médiévale publiées par l’Institut de recherche et d’histoire des textes), p. 224-225.

2 Cf. J. Molinier, Obituaires de la province de Sens, t. II, vol. 2, Paris, 1902 (Recueil des historiens de la France, Obituaires 1), p. 887.

2 Cf. B. Lucet, Les codifications cisterciennes de 1237 et de 1257, Paris, 1977 (Sources d’histoire médiévale publiées par l’Institut de recherche et d’histoire des textes), p. 225  d’après les statuts de 1239, no 9).

3 Pour toutes les datations des aménagements liturgiques cisterciens, cf. B. Backaert, « L’évolution du calendrier cistercien », dans Collectanea ordinis Cistercensium reformatorum, t. XII (1950), p. 81-93, et 302-315, et t. XIII (1951), p. 108-127.

4 Une notice abrégée présentant cette analyse a été publiée dans le catalogue dirigé par Monique Maillard-Luypaert, Séminaire de Tournai : histoire, bâtiments, collections, Louvain, 2008, p. 107-108.

5 Institution des deux messes pour cette fête en 1259 dans l’ordre cistercien.

6 Institution de cette fête en 1255 dans l’ordre cistercien.

7 Pas de mention des deux messes instituées en 1294 dans l’ordre cistercien pour la fête de saint Pierre de Tarentaise.

8 Institution de cette fête en 1260 dans l’ordre cistercien.

9 Institution de cette fête en 1255 dans l’ordre cistercien.

10 Institution de cette fête en 1241 dans l’ordre cistercien.

11 Pas de mention de l’octave instituée en 1295 dans l’ordre cistercien pour la fête de saint Bernard.

12 Institution de cette fête en 1259 dans l’ordre cistercien.

13 Cet anniversaire de décicace au 16 octobre ne correspond pas aux quelques dates connues pour des églises de l’ordre cistercien.

14 Institution des deux messes pour cette fête en 1262 dans l’ordre cistercien.

15 Office de la fête de saint Guillaume de Bourges sans histoire propre (instituée dans l’ordre cistercien en 1294).

Comment citer cette notice

Lebigue , Jean-Baptiste . " Bréviaire cistercien (partie d’hiver) ( Tournai , Musée du grand séminaire , cod. 13 )", dans , Jean-Baptiste   Lebigue , Benjamin   Suc , éds, Orléans : Institut de recherche et d’histoire des textes , 2006-2009 . (Ædilis, Publications scientifiques, 7). [en ligne :] http://www.cn-telma.fr/liturgie/notice 73 / .