Edition
Édition des mentions d’obits dans le calendrier (f. 2-7v). On
distingue l’intervention de cinq mains, sans doute peu de temps
après la copie du manuscrit.
- 1re main :
-
-
f. 2 (janv.) :
Le dix septiesme de ce mois present, se doibt
celebrer ung obit pour l’ame de feu Antheme
Peltier et sa femme.
-
f. 4v (juin) :
Le deuxiesme jour du mois present, se doibte
celebrer ung obit pour l’ame de feu Barbe
Ladam, paié trente pattars. — Le trentiesme
jour du present mois, se doibt celebrer un
obit pour l’ame de feu monseigneur mestre
Estienne Leduc, en son vivant chanoine de
Nostre Dame.
-
f. 5v (août) :
Le premier jour de ce mois present se doibt
celebrer un obit pou l’ame de Ursenet de
Pris et sa feme. — Encor ung obit se doibt
celebrer le Vsme jour de
ce present mois pour l’ame de feu mestre Jan
Guelnis [?].
- 2de main :
-
-
f. 2v :
Le 12 de fevrier, la translation de sainct
Barbe, se doibt canter la messe pour la
fondation de nostre mere Ledieu.
-
f. 5v :
Le 17 de mars, pour une vegille et recomandis
chanté en noz chapelle, et la grand messe en
[...]orez musique par les enfant de coeur il
leur faict faire de.
- 3e main :
-
-
f. 3 :
Le XIII jour en mars, se doibt celebrer ung
obit pour l’ame feu monseigneur mestre Jan
Remy, dict d’Escaudain, pour la fondation
duquel paye l’hospital Saint-Julien
[somme barrée et surchargée par une autre main
:] LX s. t. — Obitus domini
Joannis Remy
(13 mars) [mention
poursuivie par la 2e
main :] pour monsieur Jen.
- 4e main :
-
-
f. 5 :
Obiit pour Ursmer de
Priez et pour sa femme, perpetuelle
(31
juil.).
- 5e main :
-
-
f. 5v (août) :
Le dix septiesme jour du mois present, se
doibt celebrer un obit pour l’ame feu
monseigneur mestre Jan Pacault, en son temps
chanoine de Cambray, pour lequel l’office de
la petite assize de ladicte eglise paie sex
librez tourn. Et sont les lettres au ferme
de l’hopital Monseur Saint Julien dudict
Cambray.
Édition intégrale de la partie
« Cérémonial-coutumier » (f. 58-86v). On
notera un changement de main pour les f. 60 à 62v.
S’ensieult l’ordinaire del office divin.
- Premierement les heures de nostre Dame vous aves
a dire seloncq l’usaige de la saincte eglise
romaine, en variiant les matines seloncq les jour de
la sepmaine, comme il est noté en vos heures.
- Mais fault noter que depuis le dimenche de la
Septuagesime, en commenchant a complie du sapmedi
devant, on ne doibt point dire ‘alleluya’ au
commenchement des heures apres ‘Gloria
Patri’ ; mais en che lieu, on dist
« Laus tibi, Domine, rex eterne
glorie » ; jusques aux vespres du
sapmedi de Pasques, ou on le reprent.
- Item depuis le nuit de Pasques aux vespres
jusques au jour de la Trinité aux premieres vespres
exclusive, on dist ‘alleluya’ en la fin des
anthiennes, et en la fin del invitatore, et en la
fin des replicques dudit invitatore, et en la fin
des respons a matines, et de vespres quant il y a
respons, et en la fin des replicques des
respons ; mais jamais on ne dit ‘alleluya’
ai la fin des vers desdis respons, [f. 58v]
mais on le dit ainsi qu’il sont.
- Item en ce tamps, au millieu et en fin de tous
les verses des heures, on dit ‘alleluya’ ;
et apres ‘Salve regina’ de complie,
‘alleluya’ ; et ‘Dignare me’, ‘alleluya’ au
millieu et en la fin.
- Item tous les dimenches, les sapmedi, les festes
simple et double, on dit ‘Benedicamus Domino’ avecq
deux ‘alleluya’, et ‘Deo gratias’ avecq deux
‘alleluya’ aussi : « Benedicamus
Domino, alleluya, alleluya. Deo gratias, alleluya,
alleluya ». Mais les aultres jours a ung
‘alleluya’ aussi : « Benedicamus
Domino, alleluya. Deo gratias, alleluya. »
Et ce fait seulement aux ‘Benedicamus’ des vespres
et des matines, car aux ‘Benedicamus’ des aultres
petittes heures, on n’en dit nulz. Item en chapittre
aux graces et a ‘Benedicite’, on n’en dist
nulz ; samblablement au ‘Salve regina’ que
on dist apres les heures, on ne mue rienq.
- Quel que tamps que ce soit, ‘Te Deum’ jamais on
ne dist en jour ferial, excepté que, depuis le Noel
jusque aux octaves des Rois, on le dict tous les
jours [f. 59]. Item on ne le dit point en
l’Advent, ne depuis le Septuagesime jusques a
Pasques, s’il n’est double ou tout double ;
mais au lieu de ‘Te Deum’, apres que le tiers
respons des matines est dit tout hors avec ses
replicques, on reprent tout ensamble et recommenche
on derechief ledit respons jusques au vers
seulement : et c’est quant il est dimenche
ou simple, aultrement point. Samblablement on fait
le jour des Innocens quant il vient hors du
dimenche ; mais s’il est le dimenche, on
dist ‘Te Deum’ a matines. Et dist on tousjours
‘alleluya’ au commenchement des heures cedit jour,
soit dimenche ou non. Item les deux qui ont dit les
vers de la tierche responce recommenche ‘Felix’ au
lieu de ‘Te Deum’.
- Item noteres que depuis le jour des cendres
jusques au jour de Pasques, on dit vespres devant
diner, quelque jour que ce soit, ou fest, ou ferial
ou sollempnité, excepté seullement les dimenches ou
on dist nonne et vespres apres disner, comme hors de
Quaresme. Et puis notteres que quant on dist vespres
devant disner, on dist sexte [f. 59v] du matin
avecq tierche, et on dist vespres et nonne ensamble.
- Et notteres que se aucune feste double ou tout
double venoit depuis le merquedi de la bonne
sepmaine jusque a la Pasque close inclusive, vous la
transferes jusque apres Pasque close. Et neantmains,
quant aux festes gardees, soit en Quaresme ou
aultrement, vous les feres en vous confermant a
vostre eglise parochiale. Et pareillement il fault
faire se aucune feste double ou tout double venoit
endedens les octaves de Penthecouste. Touttesuoyes,
se en cedit temps nommet venoit ung simple ou
memore, on n’en fait riens pour ceste annee la. Et
affin que vous voz sachies regler quant a la
diversité et sollempnité de vostre office divin sur
vostre kalendier ordinaire, premierement il fault
scavoir que entre les festes de l’an, aucunes sont
mobiles, aucunes immobiles. Les festes mobiles sont
celles qui viennent maintenant hault, maintenant
bas, comme le Karesme, Pasques, le Ascention,
Penthecouste et le Sacre : et pour ce aussy
elle ne sont point nottees au kalendier et ne peult
estre [f. 60]. Les festes immobiles, ce sont
toutes le festes signees ou kalendier, qui ne se
muent point, mais demeurent tousjours stables sur
une lettre du kalendier, comme le Noel, les Rois, le
Saint Jehan Baptiste, et ainsy des aultres. Quant
aux festes mobiles, qui scet le Pasques il scet
tout, car elle sieuwent l’ung l’autre ; et
pour trouver le jour de Pasque, chascun an regardez
en vostre kalendier. Et pour savoir la solennitet
des festes mobilesa qui ne sont point ou
kalendier, primierement le blancq joeudy pour la
solennité de la Cenne et del institution du Saint
Sacrement, il est comme double depuis les primieres
vespres jusques a les secondes inclusivement. Item
le jour de Pasque et les deux jours aprez, il est
tout double et sera a ce jour et les deux ensuyans
notee la prelate a l’office. Le merquedy, il est
double et tous les jours des octaves comme simple.
Et le Pasque close double. Et tout ainsy ferat on de
la Penthecouste comme de Pasque, excepté quand
l’octave, qui est le jour de la Trinité, est tout
double. Et par tous les octaves del Penthecouste
vous [f. 60v] direz a heure de tierce, ou lieu
de ‘Memento’, l’hymne ‘Veni Creator’ a notes, depuis
le jour jusque a samedy inclusivement. Le
commencheront solennellement a deux la chanteresse
et la soubchanteresse au mylieu de l’oratore, la
face tournee a l’autel droitte. Au commenchier les
soeurs se metteront a genoulx, face contre face, et
seront touttes a genoulx li primier vers en leur
plaace, et les chanteresses au mylieu. Et le primier
vers dit, vous voz leverez tous. Et les deux qui ont
commenchiet retourneront en leur lieu. Et ainsy,
face contre face, vous parferez jusques au derrain
vers, ou vous enclinez. Et a ‘Amen’, vous voz
leverez. En ceste maniere, vous ferez tous les jours
de laditte semaine. Et se prens l’heure de tierce
entre huyt et noeuf heures du matin, soit june ou
non.
- Item le jour del Ascension, il est tout double et
plaine octave ; le VIIIe jour, simple. Les Rogations se prendent
tousjours les trois jours prochains devant
l’Ascension. Et ces jours, a l’heure de tierce [f. 61] on dit le letanie, soit feste ou non,
en commmenchant a ‘Kyrie eleison’ devant ‘Pater
noster’ inclusif. Et les doit on dire au mylieu de
l’oratore, qui seront la chanteresse et
soubchanteresse, ou enjoindre a deux aultres
soeurs ; et doibvent les seursb,
tant que la letanie dure, estre droicte, la face
tournee vers l’autel, comme on fait au commenchement
des heures. Semblablement on dira la letanie le nuyt
de Pasque, et la nuyt de Penthecouste, et le jour
sainct Marc l’evangeliste, et touttes les fois que
on fait en la ville procession generale pour la paix
ou pour le temps.
- Item le jour du Sacrement, qui est tout double et
octave solennelle, tellement que tous jours il est
comme simple et le jour del octave comme double.
Auquel jour tousjours la sepmaniere fait l’office.
Et depuis la nuyt du Sacrement jusque al octave
inclusive, aprez ‘Salve regina’ vous chanterez
l’hymne ‘Pange lingua’. Et le commen[f. 61v]chera la chanteresse ou soubchanteresse en sa
place, la ou le coeur sera, en soy mettant a
genoulx, face contre face. Au second vers, les
soeurs se leveront et continueront droittes, face
contre face ; et au derrain ver,
inclination. Et a ‘Amen’, vous voz leverez. En ceste
maniere, depuis la ditte nuyt, en la fin des heures
petittes et grandes, devant le ‘Fidelium’, vous
direz a notte les vers ‘Tantum ergo’ et ‘Genitori’,
toutz a genoux, face contre face ; et a
‘Amen’, vous voz leverez et direz ‘Fidelium’. Ainsy
vous ferez devottement durant les octaves dudit
Sacre, tous les jours, a chascunne fois que
terminerez vos heures en coeur. Et aprez ‘Salve’,
‘Pange lingua’, comme dit est, en la reverence du
Sainct Sacrement, dont vous usez tout au long de
l’an. Item est a noter que l’hymne de ‘Pange lingua’
de complie se chante en la fin de ‘Salve’, sans
notte de complie, devant ‘Fidelium’ [f. 62] et
le ‘Pater noster’ et le ‘Credo’. On dit le verset a
deux, et en la fin ‘alleluya’, et au verset
‘alleluya’. L’oraison se dit au millieu devant le
pupittre.
- En aprez pour la solennité des festes, tant
mobiles que immobiles, scavoir est a noter que,
quand il n’y a riens au kalendier et qu’il n’est
octave ne riens, on l’appelle jour ferial et est le
plus commun. Et n’y a point de ‘Te Deum’ a matines.
Des aultres jours, il y a quatre diversites et
differens, c’est ac scavoir double ou tout
double, simple et memore.
- Quand il est double ou tout double, on laisse les
prostrations et discipline ordinaire. On dit ‘Te
Deum’, et le psalme de la foy a prime. La sepmaniere
ne fait point l’office aux vespres et as matines,
mais celle qui sera nottee des aynees. Et se dit on
l’office au millieu du coeur ; et on chante
touttes a deux et toujours au costé
dextre ; et celle qui fait l’office se
tenra au costé dextre en son lieu aussy a
‘Benedicite’ et aux graces, qui [f. 62v]
appartient a dire a celle qui fait l’office.
- Item les antiennes se leveront par les aynees par
l’injonction de la chantresse et soubchanteresse, en
commenchant a celle qui est aprez celle qui fait
l’office, et ou costé senestre, en commenchant a la
soumaistresse ou a celle qui est aprez elle. Et
celle qui fait l’office doibt lever et relever
l’antienne de ‘Magnificat’ et ‘Benedictus’ par
l’injonction del chanteres. Aux aultres petittes
heures, la sepmaniere fait l’office au costé ou est
le coeur, et dira les collectes aprez ‘Salve
regina’, meisme aux vespres et aux matines, combien
qu’elle ne face point l’office. Item l’hymne
‘Magnificat’ et ‘Benedictus’ se doibt lever a deux,
qui font les chanteres, au mylieu du coeur droittes.
- Item le ‘Salve’ apres complies se doibt lever a
deux, asscavoir chantes [sic] et
soubchanteresse, au mylieu, droittes, tournee vers
l’autel, et les soeurs a genoulx, face contre
face ; et se leveront a ‘regina’ et
continueront droittes. Samblablement on fera tous
les jours, et la chanteres ou [f. 63]
soubschantre le commenche droitte, seule la face
tournee vers l’autel.
- Avecq tout chela, quant il est tout double, on
nottera a l’office le prelate, se il se peult faire
et se dires l’office plus atraict. Et pour le
sollempnité aux premieres vespres, apres le capiteau
dit, on prent le tiers respons des matines avecq ses
réplicques : et se doibt lever ledit
respons a quattre. Et doibt estre la chanteresse
diligente del enjoindre devant la fin de la darraine
psalme, prendant deux d’ung costé, et deux de
l’autre, et les deux plus josnes se tiendront
devant. Et peult le chantre estre une des quattre et
doibt suppler la faulte des aultres. Et est bien a
noter, quant il vient deux ou trois tout double,
l’ung apres l’autre, le respons se dira aux
premieres vespres du premier tout double, et non
point aux aultres vespres des autres tout double.
- Item l’antienne de ‘Magnificat’ et ‘Benedictus’ se
doibt dire tout hors devant le ‘Magnificat’ et le
‘Benedictus’, et aussy apres. Item, quant il est
tout double, le invitatore ‘Ave Maria’ se lieve a
quattre [f. 63v], qui seront notee a la table.
Et le premer vers du ‘Venite’ diront les deux plus
aynees, et les deux aultres du second vers et en fin
consequamment. Item le tiers respons des matines se
doibt lever a quattre, et le vers ‘Ora pro populo’
et ‘Gloria’ a quattre. Et seeront celles qui aront
chanté le invitatore qui seront nottee a la table.
Quant il est simple, on laisse les prostrations et
disciplines ordinaires et les sept psalmes et
letanie de Quaresme apres matines. On dist le
‘Venite’ au milieu du coeur. On dist ‘Te Deum’ a
matines et le psalme de la foy a prime. Quant il y a
notté memore, on ne mue riens du commun, synon que
on dist ‘Te Deum’ a matines. Hors d’Avent et
Karesme, en toutes aultres choses, on fait comme ung
jour ferial.
- Item est a notter, quant en Karesme aulcunesfois
ung sainct vient avecq ung aultre sus une lettre, et
en che cas du second qui est notté memore, on n’en
fait riens ; mais, en che lieu, qui veult
par devotion, il peult saluer ledit saint de trois
‘Pater noster’ et ‘Ave Maria’, en soy recommandant a
sa [f. 64] bonne grace et protection, sans
estre a chela obligiet.
- En apres notteres que, tous les dimenches de l’an,
on fait comme simple, et samblablement tous les
samedi, en commenchant a vespres du venredi. Et fait
on en toutes choses et de luminaire comme il est
notté en ung simple.
- Sont excepté tous les samedi de Quaresme et les
Quattre Temps, et des vigilles a junes. Esquelz
samedi on fait comme ung aultre jour ferial voire
s’il n’estoit simple ou double. Toutevoyes, le
samedi apres le Penthecouste, combien qu’il soit
Quattre Temps, on fait comme simple, a cause des
octaves sollempnelles.
- En apres du luminaire : en feste double
et tout double, aux vespres et matines, on doit
alumer deux chandelles sur l’autel. Mais aux aultres
petites heures, il ne fault riens alumer, si non a
complie une chandelle sur l’autel ; et des
aultres a ‘Salve regina’, a volenté, non point sur
l’autel.[f. 64v]
- Quant on dist messe la ou les soeurs font l’office
et que on essance nostre Seigneur, tout le coeur se
doibt mettre a genoulx ; excepté se la
sepmainiere devoit commenchier ‘Deusd in
adjutorium’ ou dire les collecte, elle seulle
demeure droitte.
- En simple, as vespres et matines samblablement une
chandelle sur l’autel ; as aultres heures
riens, synon que a complie on peult alumer une d’ung
costé ou de l’autre, ou plusieurs, non point sur
l’autel, la messe syeuwant les vespres, et plustoz
plus que mains, car sans lumiere on ne doibt dire
jamais ne commenchier messe ne heures, ne en jour
ferial ne en aultre, que il n’y ait lumiere ardant
tout au mains en la lampe.
- Apres, quant aux octaves, est assavoir que quattre
sont octaves sollempnelles, cest assavoir le Noel,
Pasques, Penthecouste et le Sacre, ou tous les
jours, ou tout au mains, il est comme simple. Les
aultres octaves sont appellee grandes octaves, comme
le Saint Augustin, le Saint Jehan
Baptiste : et esquelles samblablement le
[f. 65] VIIIe jour il
est comme simple. Et les aultres jours en dedens
l’octave, on dist ‘Te Deum’, on ne dist point les
psalmes et les letanies nee on ne fait
nulles prostrations aux heures, ne de disciplines
ordinaires apres complie, et on ne dist nulles
vigilles en coeur.
Des anniversaires et obseques pour les trespasses.
- Est assavoir que, se le jour ou chiet aucun des
anniversaires qui sont signés ou kalendier est
samedi, les vigiles se diront le dimenche apres
disner ou le lundi. Car quant il est samedi ou nuit
de feste, on ne dit jamais nulles vigilles, et se
diront les vigilles de ces anniversaires avecque
aulcune sollempnité : tellement que on
alumera une candeille sur l’autel, et tousjours le
verset du troisisme respons de chascune nocturne se
dira a deux, et l’une sera celle qui aura dit la
lechon, et l’autre celle a qui le chantre ou
soubchantre enjoindera. Du residu on fera a maniere
acoustumee, excepté que le ‘Magnificat’ et [f. 65v] ‘Benedictus’ se lieve a deux, et le
vers du desrain respons a deux, en disant ‘Creator
omnium rerum’ avecq les deux acoustumés, c’est
assavoir ‘Tremens factus’ et ‘Dies illa’.
Samblablement vous feres pour le pere ou mere de
aucune soeur professe trespassé, pour le doyen de
chrestiennetet, pour le curé et visiteur trespassés
et a tout les demi double. Mais pour vostre evesque
et pour maistresse ou aucune soeur professe ou
novisse trespassés, vous ferez sollempnité plus
grande, car vous chanteres a deux au millieu de
l’oratore comme en double, et fera l’office la
prelate : luy enjoindra et se tendra au
costé dextre apres la maistresse. Etf toutes
les antiennes se leveront en commenchant au plus
aynees desoubz celles qui fait l’office. Et les
verses des noctur[n]es se diront a deux. Et tout les
respons se diront a deux, autant que faire se porra
: l’une seera celle qui chante la leichon
precedente, l’autre celle a qui la chantre
enjoindra. Et le desrain respons se levera a
quattre, et le vers dudit respons se dira a deux,
comme on fait a ‘Venite’. Des matines et le desrain
vers se dira a quattre touttes [f. 66] ensamble
: et celle qui dit le IXe lechon qui fait l’office ne sera point l’une
de ces quattre, mais la lechon ditte, se retourne en
son lieu. A laudes on recommenche a lever les
anthiennes a la plus aynee, comme il est dit.
- Item les vigilles qui sont sollempnelles, le
‘Venite’ se dit a quattre ; pour le pere ou
mere d’une soeur, il se dit a deux ; pour
ung anniversaire, il n’y a point de ‘Venite’.
- Item est a noter que aux vigilles, quelque
sollempnelles qu’elle soient, on ne relieve point
les anthiennes au millieu du coeur, mais on
commenche les psalmes au millieu du coeur comme aux
heures, et les hymnesg a deux. Et a touttes
vigilles, soyent sollempnelles ou aultres, tousjours
on se doibt lever a la troixesme anthienne de
chescune nocturne et incliner parfont au ‘Pater
noster’, et puis se seoir. Samblablement apres le
darrain respons, quant on resume et reprent ‘Libera
me’, on se doit lever et, a la psalme de ‘Miserere
mei Deus’ se raseoir jusques [f. 66v] ‘Laudate
Dominum de celis’. Es vigilles solempnelles, celle
qui fait l’office doibt lever et relever l’antienne
de ‘Benedictus’. Laquelle dite, a ‘Pater noster’ est
inclination parfonde. Et samblablement a la premiere
collecte apres l’office, se aulcunes heures ne
s’ensieult, on dit ‘Salve regina’, comme apres les
heures qui seront comme sont services et obseques.
- Item est a noter que depuis le ‘Pater noster’
devant ‘Lauda’ apres ‘Magnificat’, on seera
prosternee jusques apres le premiere
collecte ; et pareillement au ‘Pater
noster’ devant ‘De profundis’ ens es jours ferial.
- Item est a noter que ceste sollempnité vous tenres
seullement au premieres vigilles que vous dires pour
vostre evesque et les deux aultres, quant vous estes
tenue de dire pour luy selonc vos constitutions.
Vous les dires sans sollempnitet, comme vous faittes
une fois la sepmaine. Item noteres que quant vous
avez dit une fois la sepmaine les vigilles pour qui
que che soit, vous [f. 67] n’estes point tenue
de en dire plus nulle pour ceste sepmaine, se che
n’estoit pour une soeur ou confrere nouvellement
trespassés.
- Samblablement le jour de la Toussain, apres disner
vous dires vespres des mors apres graces ;
et apres vespres ordinaires, vous dires vigilles
pour les trespassés, et les dires en telle
sollempnitet comme vous faittes pour une seur
nouvellement trespassee. Est a notter que, quant on
dist vigille pour aulcuns nouveau trespassés, on
dist comme pour une soeur :
sollempnellement.
- Et le jour des ames, devant disner vous dires
commendasses celles qui le scevent, ou les vigilles
a noef lechons a part. Et pareillement vous feres au
service d’une soeur. Et se dient en la maniere qui
s’ensieult : tout le couvent ensamble dist
‘Subvenite’ jusques a ‘Chorus angelorum’. Lequel se
dit par les deux chantres au millieu du coeur, et le
couvent repete ‘Offerentes eas’. Et puis celle qui
fait l’office dit les oroisons au pupitre, sans dire
nulle ‘oremus’, synon la ou [f. 67v] il sont
escript au livre dessus le pupittre. Les oraisons
ditte, le chantreh du dextre coer
dira au millieu du coeur ‘In exitu’. Et pareillement
dira ‘Dilexi’ et ‘Miserere mei Deus’, et enjoindera
l’antienne a l’une des josnes. Est a noter que,
quant les vigiles sont sollempnelles, les
comma[n]dasses ensieuwent les vigilles, excepté que
on enjoint les antiennes a une des josnes. ‘Chorus’,
qui se dit en la fin des psalmes, tout le couvent le
dit ensamble aux deux premieres oroisons ‘Tibi,
Domine, commendamus’ et ‘Misericordiam’. Les soeurs,
qui aront la face tournee a l’autel, comme au
‘Venite’ et as aultres oroison, elle seront face
contre face. Et quant il n’y a point de
sollempnitet, la chantre commenche, touttes en leur
place dedens les fourmes, mais les oroisons se dient
tousjours au milieu et se terminent du tout l’heure
de prime devant que on commenche les commendasses.
Et n’y a point de ‘Salve regina’ en la fin.
- Et est a noter que aux vigilles il y a trois
diversités, c’est assavoir double, demi double et
simple. Simple, c’est quant comme on dist toutte les
sepmai[f. 68]nes ordinaires ; demi
double, pour ung pere ou mere des soeurs trespassés
ou anniversaires ; doubles, c’est pour
l’evesque ou visiteur, doyen, pere confesseur,
professes et novisses, et au jour de tous les sains
pour les ames.
- Item que la maistresse peult bien dispenser de
dire les vigilles ordinaires en ung jour double ou
aultre, selonc que bon lui samble, combien que de
ordinaire il ne se doibt dire, se ce n’est pour
aucune cause ou pour ce qu’il seroient tant de
feste. Neantmains, il est a notter que, quant il
advient que on dist les vigilles sur ung
jouri de double, elle ne
doibvent point ensuir la solempnité de la feste,
mais selonc ung jour ferial, excepté que on ne fait
point de prostration.
S’ensieult la maniere que on doibt tenir quant on doibt
baillier a une soeur l’extreme onction en maladie non
contagieuse.
- Les soeurs doibvent estre presentes et esparses
par les parois de la chambre. Et au partir, la
maistresse doibt illecq laissier bonnes gardes.
Quant ce vient que le malade approche [f. 68v]
l’eure de la mort, on doibt avoir une grosse
escallette de bois et aller sonner au loncq du
cloistre et en dortoir et es gardins. Et adont les
soeurs, oyant ce son, elle doibvent partir du lieu
ou elle sont, et aller hastivement et sans ordre a
la morante en disant et repliquant « Credo,
credo ». Et quant elle sont la venue, elle
doibvent prier Dieu ; et aucune a cela
deputee parler a le malade s’il est besoing. Se
c’est en temps du disner au commenchement, les
soeurs layront le disner ; se c’est au
millieu, celle qui devera sonner l’escallette
atendera la fin, se faire se peult, ou ce nom
[sic], elle se leveront et iront a la morante. Se
le morant demeure longuement en la transse, une
partie des soeurs s’en iront faire che qu’elle aront
a faire, et l’autre partie demoura avoecq le
malade : et ainsy, l’une apres l’autre,
assisteront a la malade. Quant la maladie est
contagieuse, l’assamblee des soeurs et oroisons se
fera en la chapelle.
- Item est a noter que, se on fait l’office divin,
on ne le doibt pas laissier du tout, mais on peult
[f. 69] prendre une partie des seurs et
aller a la morante ; et le demourant
expedira l’office plus que une aultre fois. Et
depuis que le malade est trespassee, on ne doibt
point laissier de prier pour elle, en ordonnant
aulcune qui demeurent en la chambre, s’il n’est que
la maladie soit contagieuse : adont elle
yront en aultre lieu. Et telle priere doibt on
continuer tant que on le portera en terre. Quant il
advient que une soeur trespasse de nuit et que les
soeurs sont en dortoir, on les doit faire lever pour
prier pour le trespassant et aler en la chappelle
ensamble et meisme, quant la maladie n’est point de
peste, elle doibvent estre en la chambre de la
malade et la prier Dieu pour elle.
- Notes : quant une soeur trespasse au soir
et que on veult attendre a le mettre en terre jusque
a lendemain, puisque ce n’est point maladie
contagieuse, apres qu’elle est ensevelie et mise a
point, on le doit mettre en la biere et le porter en
la chappelle. Et doibvent aler les soeurs qui sont a
ce deputee prier l’ame d’icelle a la [f. 69v]
chapelle.
- Item est a noter : quant on dit aucun
suffrage pour les trespassés, soit ung ‘Miserere’ ou
ung ‘De profundis’, soit pour une soeur nouvelle
trespassee ou aultre personne, on ne doibt dire que
une oroison, ou trois, sans en dire deux.
- Item il est de bonne coustume que, au revenir de
l’enterrement d’une seur, on dira en coeur hault,
les soeurs estant droite, coer contre coer, le
‘Miserere’ et le ‘De profundis’, en la fin
‘Requiem’, « Kyrieleyson, Christeleyson,
Kyrieleyson », « Pater noster...
Et ne nos », et le couvent :
« Sed libera... » ; ‘A
porta inferi’, ‘Requiescant in pace’, ‘Domine
ex[audi]’ ; « oremus » et
les oroisons acoustumees au livre de l’enterrement,
trois ou une seloncq sa devotion. Et pareillement
quant on reviendra de la messe du service de
l’eglise en l’oratoire, coer contre coeur.
S’ensieult la maniere de dire les heures en trois jours de
tenebres [f. 70].
- Premier est assavoir que le jour du blancq
joeudi, pour che qui est double, on laisse les
prostrations tout che jour la, commenchant le
mercredi a vespres, et ne dist on point de
‘Miserere’ jusques aux matines du vendredi. Il n’y a
point de ‘Fidelium’ tout ces jours la et ne se
commenche l’office de tenebres jusques aux matines
du joeudi, excepté que le merquedi on ne chante
point a complie ‘Salve regina’, mais lire seullement
comme as aultres heures.
- Item le jour du blancq joeudi, on dist les sept
psalmes seullement avecq l’antienne ‘Respice’ en la
fin, sans dire ‘Gloria Patri’. En disant les sept
psalmes, les seurs seront prosternees sur les
petittes formes. Item a l’office des tenebres, on
dist ‘Confiteor’ a prime et au commenchement de
complie. Le jour du blancq joeudi et le jour du bon
venredi et le saint samedi, il n’y a nulle
discipline ordinaire ces trois jours la. Et doibt on
dire ces trois jours la l’office attrait et
discrettement. Et combien qu’il n’y ait nulle
discipline ordinaire, neantmains on fait les
prostrations du temps de Quaresme [f. 70v] en
ensievant la maniere des aultres heures, non point
en tant que ce sont jour ferial, mais pour ce que ce
sont jour de humiliation. Et les filles seculieres
ou les tablier doibvent aler a la sainte communion a
ce jour du blancq joeudi pour la sollempnité de
Pasques.
- Quant on fait la cheime [sic], les soeurs
doibvent estre deux coeur comme en chappittre, et
commenchier au dextre coeur a la plus aynee, et
consequamment a senestre. La lizeresse a millieu du
chapittre commenchant ‘Jube, Domine’, et la
sepmainiere dira ‘Noctem quietam et finem’, et la
fin sera par ‘Tu autem’, et le couvent ‘Deo
gratias’. La prelate fait l’office de
l’ablution ; la soubsmaistresse porte le
bachin ; le mere Marthe Laygnier, en
l’absense de plus aisnee, et deux aultres soeurs des
moyenne pour disposer le tout. Et pareillement quant
on a fait a celles qui sont assizes, celles qui ont
fait les offices yront seoir, et y aura touttes
nouvelles officieres, excepté que la prelate fait
encore l’ablution a ycelle. Et se fait la
soubmaistresse seulle : se lieve et fait
l’ablution a la prelate seulle[f. 71]ment. Les
novisches y sont present, mais il n’y a nulles des
tablier ne seculieres. Et jette on l’eauwe sur les
deux piés, qui sont joints ensamble, et faire une
croix sur les deux, et les baisier, et samblabement
les mains.
S’ensieult l’office es jours des tenebres.
- Premier pour les matines, vous dires les quinze
degrés. Et apres icelles psalmes, tout ensieuwant,
vous dires pour les laudes ‘Laudate Dominum de
celis’ et ‘Benedictus Dominus’ ; en la fin
‘Christus factus’, et puis le ‘Pater noster’ et
‘Miserere mei, Deus’. Ce dit, la sepmainiere se
lieve et, tournee et la face vers l’autel, dit
‘Respice’ : et ainsy se termine chascune
heure synon le jour du blancq joeudi. La prelate
fait l’office a cause qu’il est double, mais sans
aller au millieu du coeur. Ne il ne le fault point
notter a la table, ne aussy ne fault il noter es
jours des octaves, qui sont comme double, combien
que tout se fait ainsy comme double, excepté que on
ne mette point des nouvelles officieres, car la
sepmainiere en fait l’office [f. 71v].
- Et au lieu des petites heures, c’est assavoir
prime, tierche, midi et nonne, on dira tout d’ung
tenant au matin as heures de prime, commenchant a
‘Beati immaculati’ jusques ‘Tua non sum
oblitus’ ; en la fin ‘Christus factus est’,
le ‘Pater noster’, ‘Miserere’ et ‘Respice’.
- Item pour vespres, vous dires ‘Deus, Deus meus,
respice in me’ jusquesj a ‘Dominus
illuminatio’, qui sera le commenchement de complie,
jusque a ‘In manus tuas’, et se termineront comme
dessus est dist. Celles qui ne scevent ces psalmes
diront les heures comme par avant en Quaresme a par
soy. Le ‘Miserere mei, Deus’ se dist aux matines du
joeudi seullement, et non as aultres heures, a cause
qu’il est double jusques aux matines du venredi.
- Item est assavoir que on tenra telle maniere a
l’office divin, comme il est dit par avant en aultre
jour de Quaresme, commenchant a ‘Pater noster’ et le
‘Credo’, et tournee la face vers l’autel et faisant
le signe de la croix devant son pis. Une des [f. 72] josne commenchera ‘Christus factus
est’, et le chanteresse ou soubschanteresse dira le
psalme ‘Ad Dominum cum tribularer’. Le coeur ou
l’office sera commenchié demoura droitte, et l’autre
sera asize, et consequamment, l’ung apres l’autre.
En la fin, tout les deux coer, droit, diront
« Christus factus est pro nobis obediens
usque ad mortem, mortem autem crucis ».
Puis se pro[s]terneront les seurs et diront ‘Pater
noster’ et ‘Miserere mei’, et la sepmainiere droite,
la face vers l’autel, en disant ‘Respice’. Et n’y a
point de ‘Salve regina’.
- Item a grasce, a la benediction de la table, aux
oroisons de chapittre, on dit es dis jours de
tenebre comme paravant, excepté que on ne dit nul
‘Gloria Patri’.
- Item le jour des chendres, on doibt dire les sept
psalmes et le letanie ung peu devant nonne, soit
feste ou non, avecq les prostrations comme un jour
ferial. Le letanie se dit au pupitre d’une seur
jusque au derrain ‘Agnus Dei’ seullement. Et s’il
advient que le jour saint Mathias ou [f. 72v]
aultre eschiet audit jour des cendres, on ne laisse
point a dire ce que dessus est dit. Le jour de
l’annunciation de nostre Dame en Quaresme, on dit
les heures a l’usaige des Advens, excepté les
‘alleluya’.
S’ensieult la maniere comment vous debves faire vostre table
de sepmaine en sepmaine.
- Et premierement vous regarderes de mettre autant
de ung coer comme tant etk de
vos seurs que elles soient egallement et que l’ung
des coeur soit aussi bien pourveult de seurs qui
scevent lire et chanter comme l’autre coer. En apres
quand vous feres vostre table, vous commencheres a
la plus anchienne du dextre coeur apres la
maistresse, a celle qui est ydonne pour faire la
sepmainiere, en descendant jusque a celle qui sont
encore novisses. Samblablement ainsy feres du
senestre cœur, de sepmaine en sepmaine, comme on
vous a devisé. Consequamment toutes les aultres
offices vous ordonneres l’une apres l’autre,
tellement que vous ne bailleres point deux fois une
office devant que son tour soit passé, c’est
assavoir jusque a tant que les aultres qui sont
ydonne a telle offiches ayent eult [f. 73] leur
sepmaine. Et par ainsy chascune seur se contentera
l’une de l’autre. Et regardes diligentement, quand
vous feres vostre table, soit de la sempaine ou pour
le feste, que vous ne notes une seur a pluiseurs
offices, lesquelles offiches puissent empeschier
l’une ou l’autre, comme se vous mettes une seur
liresse de la table celle ne porroit faire la
cuisine ou estre ostelaine. Aussy la cuyseniere ne
porroit faire l’offiche du refectoire ne estre
ostelaine, ne portiere bien bonnement pour ce tamps
la, et ainsy des aultres offiches. Et pourtant a
celle qui fera la table est de y prendre garde et
diligence.
- Item quant vous escripveres ou notteres une seur a
une office ou il y a deux seurs ensamble, nottes
comme en la table, c’est le ‘Venite’, les verses,
les respons. Vous feres s’il est possible que l’une
des seurs sera du dextre cœur, et l’autre du
senestre cœur. Item pour la queste du pain, vous le
feres seloncq le conseil de la maistresse :
une josne avecq une plus anchienne a volenté.
- Item vous metteres desormais la maistresse ens [f. 73v] es grandes solemmnités pour l’offiche,
et ne commenchera sinon les premieres vespres, les
matines et secondes vespres. Nottes que pour les
vigilles a IX lechons, fait a notter que a cause que
vous n’aves tousjours que trois lichons en vos
matines, pourtant vous notteres toutes les IX
leichons et lires en ceste maniere vostre table,
apres que on ara lut la liresse de la labeur. On
dira, pour les vigilles a IX leichons : la
premiere leichon, seur, etc., la seconde leichon,
ainsy consequamment, la IXe. La
sepmainiere vous porres prendre et exeripre celles
qui ont les deux premieres leichons des vigilles
selonc vostre bonne volenté, ou y mettre deux
aultres selonc que vous aves ou aures vos seurs en
multitude.
- Item quant vous vaires que vous n’aves point
gramment de seurs et qu’elles soyent aux mallades ou
en aultre empeschement, vous porres notter une seur
a pluiseurs offiches. Mais qu’elles n’empeschent
point l’une l’autre, comme dit est. Et aussy quant
il y aura aucune seur qui seront escripte a aucune
offiche, soit la sepmainiere, ou aux lechons ou
aultres, et qu’elles ne seront point [f. 74]
presentes pour excerser leur office, et sera a la
chantre a faire a songnier et penser de enjoindre
l’office ou la lechon a une aultre seur. Et celle la
recepvera en totte humilité : s’elle le
peult faire aultrement, elle s’escusera humblement.
- Item quant vous ares lut lel samedi
vostre table, on le portera en la chapelle affin que
une chascune seur puisse regarder celle qu’elle
doibt faire la sepmaine ; et le penderes a
ung petit clou deriere la chanteresse ou
soubschanteresse. Item nottes que la soubsmaistresse
ne doibt point estre escripte pour la sepmainiere,
mais aucuneffois le porres mettre en la table de
l’office de aucune feste des apostres ou aultres
sains, seloncq que bon semblera. Item vous fault
notter que, en la table des feste, vous porres
escribre aucuneffois deux seurs au troisiesmes
respons, ou mettre (comme je vous ay aultresfois
dit, et aussy je le vous baille par exemple et en
table que je vous ay envoiés), c’est de mettre,
apres che que on a dit, le tiers respons, vous
metteres en escript deux soeurs par leurs noms ou
tant seullement vous dires celle qui ont le ‘Venite’
ou ainsy [f. 74v] qu’il vous samblera bon.
- Item est a noter, quant a la lechon de table en
refector et qu’il eschiet le jour d’ung sainct sur
le jour du dimenche, puis que on en fait aulcune
chose a l’office divin, on doibt lire la legende du
saint de ce jour au disner et laissier l’evangille
du dimenche pour le lire sur ung aultre jour de la
sempaine. Au jour del assumption nostre Dame,
nonobstant que l’evangille de Marche soit
l’evangille propre dudit jour. Neantmains on list le
chapittre qui parle de l’assumption et loenge de la
Vierge Marie, et es jours de l’octave on list celle
de Marche et de Marie Magdelaine.
- Item quant les seurs reviengnent de l’eglise ou de
la ville, et que le derrain couvent a disné, elle ne
doibvent point disner au refectoire : elle
doibvent aller a la despense ou en quelque aultre
lieu a part et doibvent dire grasce et benediction
comme au refectoire. Pareillement celle qui disnent
ou souppent avecq les ostesses et a la chambre des
mallades, excepté celles qui sont sy grief [f. 75] mallade qui fault mengier sur leur
litz, celle diront grace telle qu’elle porront. Item
quiconques disne ou souppe en refectoire et elle
s’en parte devant le couvent, sy doit elle retourner
audit lieu pour dire ses graces, de quelle heure que
che soit. Pareillement au mallade, celles qui
poellent doibvent faire la benediction et les
grasces comme au couvent, sans faire devant les gens
seculiers. Ne aussy se doibvent faire en la chambre
des ostesses, puisqu’il y a personne seculiers.
Quant ce sont religieuses, cella est aultre chose.
Item on ne doibt faire nulle prostrations en
refectoire devant les seculiers, ne nulle aultre
penitanche.
- Item au jour des professions, puisqu’il y a
aulcune personne seculier ou refectoire, on ne doit
point donner congiet de parler a table au souper. Se
il n’y a nulz seculier, on porra donner aux seurs
recreation de parler a table. Et se il advient
aucuneffois, a la requeste de quelqung, que on donne
congiet aux seurs de parler, ce doibt estre sans
remuer ou grant noise, affin qu’ellez ne soient
scandalisee [f. 75v].
- Item quant les seurs vont dehors la ville, ellez
doibvent prendre leur benediction, qui est escript
aux tables. Il n’est pas de besoing que ce soit la
maistresse, mais on poelt prendre celle que on
trouvera la premiere, ou le dire l’une avoecque
l’autre. Et pareillement quant on retourne au
couvent.
- Item le tamps des Advens, depuis le premier jour
que on commenche ‘O sapientia’, on doibt dire
vespres plus solempnellement, singulierement le
‘Magnificat’ et l’antienne de ‘Magnificat’, et
alumer une chandeille sur l’autel a l’heure de
vespres.
- Item quant le nuit Saint Augustin vient sur ung
samedi qui est simple, on ne laisse point a faire le
simple du sapmedi pour la vigille de la feste de
saint Augustin.
- Item quant il y a aulcune filles seculieres
mallades pour morir, on ne les doibt point laissier
faire profession devant l’eage de XIIII ans acomplis
; mais on leur poeult bien bailler l’abit
de religion et les faire novisce, et leur poeult on
dire : « Mainte[f. 76]nant,
vous vous donnes totallement a Dieu et prenes Jhesus
pour vostre espeux, en luy priant qu’il vous veulle
accepter pour son espeuse. Et se vous vives ou
mores, vous le tenres a tousjours pour vostre
espeux. » Telle parolle ou samblable, sans
parler de nulz veulx. Apres la mort, on leur poelt
donner l’escpulaire.
- Item que on ne doit dire nulle heure sans sonner
deux signe, ou de la petitte cloche ou de la grande.
- Item nulle seur ne doibt estre en coeur en la
plache de la maistresse, ne de la soubsmaistresse.
Ne meismes la soubmaistresse, quant elle fait
l’office en coeur, ne se doibt tenir en la plache de
la maistresse.
- Item quant il y a chés a l’eglise, on ne doit
point sonner nulle cloches, meismes de la
benediction, ne le petitte clochette a Dieu lever,
combien quem les soeurs ayent le congiet d’oyr
messe. Il fault entendre que c’est quant il y a des
religieux qui ne sont point subget a Cambray. Et
fault [f. 76v] sonner les signes de l’offiche
et du refectoire avecq l’escallette de bos, et fault
dire l’office en bas son, comme les sept salmes en
Quaresme, et les fault dire sy long des rues que on
ne soit point oye comme en chapittre ou refectoire.
- Memore ce que on paye pour le service d’une
seur :
- premier pour le foosse, vii s. ;
- pour le service, xx
s. ;
- pour le cure qui baille le derrain
sacrement, iii
s. ;
- pour le clercq, xviii denier ;
- le luminaire, a devotion ;
- l’offrande, ung blancq pain et ung
coppon.
Et doibt la maistresse getter trois pallee de
terre en la fosse, et nulle des aultres seurs le
font synon elle ou le presidente. Et se tenra au
piet de la fosse, et les aultres seurs autour, asses
loing affin qu’elle se puissent mettre toutes en une
rondeur, jointtes l’une a l’autre.
- Memore quant on chante le hymne de saint Augustin,
les deux chantre doibvent commenchier au millieu du
coeur a genous, et toutes les seurs a genoux.
Laquelle finie, elle retourneront en leur place. Le
[f. 77] second vers se reprent au costé ou
on ne fait point l’office. Tous les deux coeurs
dient emsamble le premier vers. Finet, on dist a
chescun coeur vers apres vers, s’y n’est en cas de
peu de seur. Il fault entendre que, les jours
ferial, la chantre ou soubschantre le commenchera en
sa place, et se dira depuis le premiere vespres
jusques aux desrains jour de l’octave.
- Memore que a la nostre Dame de le Chandeliere, on
doibt dire l’office de complie comme tout le jour
sans dire ‘Sub tuum’ ne l’oroison ‘Beate et
gloriose’. Item a la vesture d’une fille a l’habit
de religion, il n’est pas besoing de muer
l’office ; mais a la profession, qui est
aultre chose, on peult faire double ou tout double,
selong que il semblera bon.
- Memore que en l’octave de la grande feste de saint
Augustin, on dist de bonne coustume ‘Post mortem’ ou
aultre antienne apres matines. Pareillement es deux
festes de la Translation apres les matines.
- Memore que il est coustume, quant on met ins [?]
[f. 77v] le Saint Sacrement le nuit du
Sacre a l’heure de vespres, apres que le derrain
signe de vespres est sonné et que tout le couvent
est assamblé pour chanter le ‘Pange lingua’, on
doibt sonner le grande cloche. Et pareillement le
derrain journ del octave, quant on
le remet apres complie, et non es autres jours, fors
que ainsy qu’il est de coustume pour le grant
‘Salve’.
- Memore que on doibt sonner le tymbre de refectore
tant que les derraines y soient entree et fait leur
inclination et, a leo fin du disner, tant que la
derraine soit issue hors de la table.
- Memore que on ne doibt jamais seoir devant la
grande table en refectoire, meismes es jours de
profession. Aux deux aultres tables on peult seoir
devant. Quant il y a peu de place, quant il
sourvient aulcunesfois des gens pour disner en
refectoire et quant tout ne peult estre en la grande
table assises, on les doibt assir aux deux aultres
tables, au deseure des seurs ; quant ce
sont petis enfans, a la senestre table, tousjours en
hault, deseure les seurs [f. 78].
- Memore des signe de la table. Premier on doibt
faire le signe, pour mengier, d’ung pain en buscant
sur la table. Apres que on a ung petit lut, et pour
roster la table, on doit busquier d’une saliere et
le second signe du pain. A collation, apres que on a
ung petit lut, on doibt faire le signe de la main
et, sur le fin, on lep doibt faire d’un gobelet,
affin que celles qui veullent encore boire, que ce
soit devant la fin et apres, ce doit faire le signe
en frappant sur la table. Comment on doibt
servir : on doibt commenchier a servir a la
plus josne de la senestre table jusque a
laq sousmaistresse, et puis
doibt raller au plus josne de la dextre table en
montant jusque a la maistresse. Laquelle est la
derraine servie et la premiere deservie, car on
doibt premier commenchier devant la maistresse en
revenant au long de la dextre table, puis a la
senestre. Premier on doibt oster le seel, apres les
trenchoirs, apres le pain, puis les kanettes, puis
les gobelés et les nappes, synon une que on doibt
laissier pour expedier la second convent. Mais quant
il y a des gens de dehors, on doibt tout oster. Item
on ne doibt envoyer aucune chose de une table a
l’autre, synon a celle qui siet a deux costé,
excepté la mais[f. 78v]stresse ou le
soubmaistresse, lesquelles poeullent donner ou
envoyer aulcune chose a celle qui bon leur samble.
Aussy on ne doibt parler d’une table a l’autre quant
y a congiet de parlerr
[f. 79].
[Table des dimanches de l’année liturgique.]
- Le premier dimenche apres la Trinité.
- Le second dimenche apres, etc.
- Le IIIe dimenche apres.
- Le XVIIe, etc. jusques au
premier dimenche des Advens, adoncq escripves ainsy.
- Le premier dimenche des Advens.
- Le IIe, le IIIe et le IIIIe.
- Le dimenche dedens les octaves de la nativité
nostre Seigneur : le sepmainiere.
- Le dimenche apres la circuncision nostre Seigneur.
- Le dimenche apres l’Epiphanie.
- Le dimenche premier apres l’octave de l’Epiphanie.
- Le IIe, le IIIe, etc. jusques au dimanche de la
Septuagesime, quant on laisse ‘alleluya’.
- Le dimenche de le Septuagesime.
- Le dimenche de la Sexagesime.
- Le dimenche de la Quinquagesime.
- Le premier dimenche de Quaresme.
- Le IIe, IIIe et le IIIIe.
- Le dimenche en la Passion.
- Le dimenche de la Pasque florie.
- Le dimenche de Pasques
- Le dimanche de ‘Quasi modo’ [f. 79v].
- Le premier dimenche apres l’octave de Pasque.
- Le IIe, le IIIe et le IIIIe.
- Le dimenche dedens les octaves de l’Ascention.
- Le dimenche de la Penthecouste.
- Le dimenche de la Trinité.
- Le IIe, le IIIe, le IIIIe, etc.
[Début de l’office de complies et prières de complies, hors temps
de jeûne.]
- Quant il n’est point june, on commenche complie
par une josne en ceste maniere :
- « Jube, Domine, benedicere. » Et
le sepmaniere dit : « Noctem
quietam et finem perfectum tribuat vobis omnipotens
et misericors Dominus. » Et le couvent dit
« Amen ».
- « Sorores, sobrie estote et vigilate,
quia adversarius vester dyabolus, tanquam leo
rugiens, circuit, querens quem devoret. Cui
resistite, fortes in fide. Tu autem, Domine,
miserere nostri. » Et le couvent :
« Deo gratias ».
- Et le maistresse dit :
« Adjutorium nostrum in nomine
Domini. » Et le couvent :
« Qui fecit celum et terram. »
- Puis le ‘Pater noster’ et ce qui s’ensieult en le
fin de prime et au commenchement de complie.
- Le maistresse dit : « Confiteor
Deo et beate Marie et beato Augustino et om[f. 80]nibus sanctis, et vobis sorores, qu
peccavi nimis cogitatione, locutione, opere et
omissione. Mea culpa. Precor vos, orate pro
me », sans dire « Amen ».
- Le couvent respont :
« Misereatur tui omnipotens Deus et
dimittat tibi omnia peccata tua. Liberet te ab omni
malo, salvet et confirmet in omni opere bono et
perducat ad vitam eternam. » Et le
maistresse respont « Amen ».
- Et puis le couvent dist ainsy :
« Confiteor Deo et beate Marie et beato
Augustino et omnibus sanctis, et tibi mater, quia
peccavi nimis cogitatione, locutione, opere et
omissione. Mea culpa. Precor te, ora pro
me », sans dire « Amen ».
- Le maistresse respont :
« Misereatur vestri omnipotens Deus et
dimittat vobis omnia peccata vestra. Liberet vos ab
omni malo, salvet et confirmet in omni opere bono et
perducat ad vitam eternam. » Et le couvent
respont « Amen ».
- Quant une seur dist a par lui, elle dira
ainsy : « Confiteor Deo et beate
Marie et beato Augustino et omnibus sanctis, quia
peccavi nimis cogitatione, locutione, opere et
omissione. Mea culpa. Precor [f. 80v] te, ora
pro me », sans dire
« Amen »s.
- Quant une : « Beatam Virginem
Mariam et omnes sanctos, orare pro me »,
sans dire « Amen »t .
-
- « Misereatur mei omnipotens Deus
et dimittat michi omnia peccata mea. Liberet
me ab omni malo, salvet et confirmet in omni
opere bono et perducat ad vitam eternam.
Amen. »
- Quant on donne les disciplines ordinaires, le
couvent commenche a dire ‘Confiteor Deo’, etc., et
le sepmainiere, qui doit donner les disciplines, dit
‘Misereatur vestri’, etc. Et le couvent respont
« Amen ». Puis le sepmaniere
commenche le psalme de ‘Miserere mei, Deus’. Et le
couvent l’autre vers, en poursievant toute le psalme
et le terminant par ‘Gloria Patri’ et ‘Sicut erat’.
- Puis touttes ensamble dient hault
« Kyrieleyson, Cristeleyson,
Kirieleyson », et tout bas le ‘Pater
noster’. Apres, le sepmainiere dit :
« Et ne nos inducas in temp[f. 81]tationem » ; et le couvent
respont : « Sed libera nos a
malo ».
-
- V. « Salvas fac ancillas
tuas » [R.] « Deus meus,
sperantes in te ».
- [V.] « Domine, exaudi orationem
meam » [R.] « Et clamor
meus ad te venit ».
-
- « Oremus. Deus, cui proprium est
misereri semper et parcere,suscipe
deprecationem nostram, ut quos delictorum
cathena constringit, miseratio tue pietatis
absolvat. Per Christum Dominum nostrum.
Amen. »
A la benediction du disner.
- Quant il n’est point junne, les seurs en tire ou
refectoire une josne : ou millieu du
refectoire dit « Benedicite ». Et
l’epmainiere commenchant, le couvent dit :
« Oculi omnium in te sperant, Domine, et tu
das escam illorum in tempore oportuno. Aperis tu
manum tuam et imples omne animal benedictione.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto ;
sicut erat in principio, et nunc et semper, et in
secula seculorum. Amen. Kyrieleyson, Cristeleyson,
Kyrieleyson. » Et tout bas, en enclinant,
‘Pater noster’. Puis le sepmainiere toutte premiere
se dresche et dit : « Et ne nos
inducas in temptationem. » Et le couvent
res[f. 81v]pont : « Sed
libera nos a malo. » Et le
sepmainiere :
- « Oremus. Bene+dic, Domine, dona tua, que
de tua largitate sumus sumpture. Per Christum
Dominum nostrum. » Et en faisant sur
touttes les tables ensamble une fois le signe de la
croix. Et le couvent respont
« Amen ».
- Adont la liseresse, venant ou millieu du
refectoire, estant droitte, dira « Jube,
Domine, benedicere », puis s’enclinera
avecq le couvent. Et la sepmainere donra le
benediction sans faire le signe de la croix,
disant : « Mense celestis
participes, faciat nos rex eterne glorie. »
Et le couvent respont « Amen ».
- A graces, quant en la fin du disner le liseresse,
au signe de la cloque, ara dit « Tu autem,
Domine, miserere nostri », et le couvent
respont « Deo gratias », toutes se
leveront de la table et se metteront en orde,
comment firent a la benediction. Et le sepmainiere
commenchant, le couvent dira :
-
- « Confiteantur tibi, Domine,
omnia opera tua ; et sancti tui
benedicant tibi. Gloria Patri et Filio et
Spiritui Sancto ; sicut erat in
principio et nunc et semper, et in secula
seculorum. Amen. »
- Et le [f. 82] sepmaniere, seule tournant la
face vers l’ymage, dira :
-
- « Agimus tibi gracias, rex
omnipotens Deus, pro universis beneficiis
tuis. Qui vivis et regnas per omnia secula
seculorum. »
- Et le couvent respont
« Amen ».
- Puis, le sepmaniere commence le psalme de
‘Miserere mei, Deus’. Et le couvent, faisant
inclination au partir devant l’ymage, poursieut
l’ung des coeurs ung vers, et l’autre coeur l’autres
vers, en allant a la chapelle deux à deux. Et quant
la seront venue, au millieu enclinees, elle se
metteront coer contre coeur, et apres diront ‘Gloria
Patri’, ‘Sicut erat’ ensamble,
« Kyrieleyson, Cristeleyson,
Kyrieleyson », et ‘Pater noster’ tout bas.
En apres, le sepmaniere se dreschera, la face
tournee a l’autel, dira « Et ne nos inducas
in temptationem. » Et le couvent,
dreschiet, sans tourner vers l’autel,
respont : « Sed libera nos a
malo ». Et la sempaniere, vers :
-
- V. « Dispersit dedit
pauperibus. » R.
« Justicia ejus manet in seculum
seculi. »
- V. « Benedicam Dominum in omni
tempore » R. « Semper laus
ejus in ore meo ».
- V. « In Domino laudabitur anima
mea. » R. « Audiant
mansueti et letentur. »
- V. « Magnificate Dominum
mecum » [R.] « Et
exaltemus nomen ejus in idipsum [f. 82v] ».
- V. « Sit nomen Domini
benedictum » [R.] « Ex hoc
nunc et usque in seculum ».
- « Retribuere, dignare, Domine,
omnibus nobis bona facientibus, propter
nomen sanctum tuum, vitam eternam.
Amen. »
- V. « Benedicamus
Domino » R. « Deo
gratias ».
- Et puis le maistresse dit :
« Fidelium anime per misericordiam Dei
requiescant in pace ». Et le couvent
respont « Amen ».
- Sinon, quant nonne prochainement s’ensieult, car
adont on ne dit point ‘Fidelium’ jusque en la fin
del heure. Puis les seurs enclinees, coeur contre
coer, dient ‘Pater noster’ et, au signe, se lievent
au souper pour le benediction. Apres ‘Benedicite’,
on dit :
-
- « Edent pauperes et
saturabuntur ; et laudabunt Dominum
qui requirunt eum. Vivent corda eorum in
seculum seculi. Gloria Patri et Filio et
Spiritui Sancto ; sicut erat in
principio, et nunc et semper, et in secula
seculorum. Amen. »
- « Kyrieleyson, Cristeleyson,
Kyrieleyson. » ‘Pater noster’. Et le
sepmainiere « Et ne nos inducas in
temptationem », « Sed libera nos a
malo ».
- Le sepmainiaire dit :
-
- « Oremus. Bene+dic , Domine, dona
tua, que de tua largitate sumus sumpture.
Per Christum Dominum nostrum. » R.
« Amen. »
- Le liseresse « Jube, Domine,
benedicere » ; le sepmainiere [f. 83] : « Ad cenam vite
eterne perducat nos rex glorie. Amen. »
- Puis s’en vont seoir as graces. Quant les soeurs
seront levees de table comme dessus, elles diront
ensamble, le sepmainiere commenchant :
-
- « Memoriam fecit mirabilium
suorum misericors et miserator
Dominus ; escam dedit timentibus
se. Gloria Patri et Filio et Spiritu
Sancto ; sicut erat in principio,
et nunc et semper, et in secula seculorum.
Amen. »
- Puis u le sepmainiere :
-
- « Benedictus Dominus in donis
suis, et sanctis [sic] in omnibus
operibus suis. Qui vivit et regnat per omnia
secula seculorum. Amen. »
- Puis on dit le psalme ‘Miserere mei, Deus’, et
tout le demourant comme au disner.
[Bénédiction du dîner en temps de jeûne.]
- Quant il est june, a la benediction du disner, ou
lieu de ‘Oculi omnium’, on dit :
-
- « Edent pauperes et saturabuntur
et laudabunt Dominum qui requirunt
eum ; vivent corda eorum in seculum
seculi. Gloria Patri. Sicut
erat. »
- Et le residu comme dessus au disner quant il
n’est point june.
- As graces, ou lieu de ‘Confiteantur’, on
dit :
-
- « Memoriam fecit mirabilium
suorum misericors et miserator
Dominus ; escam dedit timentibus
se. Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto
[f. 83v] ; sicut erat in
principio, et nunc et semper, et in secula
seculorum. Amen. »
- Et le sepmainiere dit :
-
- « Agimus tibi gratias, omnipotens
Deus, pro universis beneficiis tuis. Qui
vivis et regnas per omnia secula seculorum.
Amen. »
- Et le sepmainiere dit ‘Miserere mei, Deus’, et
tout le demourant comme dessus.
[Cérémonie de réception de l’habit.]
- A la reception d’aulcune seur a l’abit de
religion, quant tout sera fait jusques apres qu’elle
soit vestue, le rechepuant commenche l’hymnne ‘Veni
creator’. S’il n’y a nulz gens d’Eglise pour le
chanter, le couvent le poursievra jusques a la fin,
estant a genoulz :
-
- « Veni creator Spiritus, mentes
tuorum visita, imple superna gratio, que tu
creasti pectora.
- Qui Paraclitus disceris, donum Dei
altissimi, fons vivus, ignis, caritas, et
spiritalis unctio.
- Tu septiformis munere, dextre Dei tu
digitus, tu rite promissum Patris, sermone
ditans guttura.
- Accende lumen sensibus, infunde amorem
cordibus, infirma nostri corporis, virtute
firmans perpetim [sic].
- Hostem repellas longius, pacemque dones
pro[f. 84]tinus, ductore sit te
previo, vitemus omne noxium.
- Per te sciamus da Patrem, noscamus atque
Filium, te utriusque Spiritum, credamus omni
tempore.
- Sit laus Patri cum Filio, Sancto simul
Paraclito, nobisque mittat Filius, carisima
Sancti Spiritus. Amen. »
- Et tout le couvent dira « Kyrieleyson,
Cristeleyson, Kyrieleyson », et tout bas
‘Pater noster’. Puis le recepteur se levera, les
aultres demourans a genoulx, et dira « Et
ne nos inducas in temptationem » ;
et le couvent ou les gens d’Eglise, s’il chantent,
respont « Sed libera nos a malo ».
-
- V. « Emitte Spiritum tuum, et
creabuntur » R. « Et
renovabis faciem terre. »
- V. « Salvam(-as) fac ancillam(-as) tuam(-as) » R. « Deus
meus, sperantem(-es) in
te ».
- V. Esto ei(-is),
Domine, turris fortitudinis » R.
« A facie inimici ».
- V. « Domine, exaudi orationem
meam » [R.] « Et clamor
meus ad te veniat ».
- [V.] « Dominus
vobiscum » [R.] « Et cum
Spiritu tuo ».
- Oratio :
- « Oremus. Deus, qui corda
fidelium Sancti Spiritus illustratione
docuisti, da nobis in eodem Spiritu recta
sapere et de ejus semper consolatione
gaudere. »
- Oratio :
- « Pretende, Domine, famule(-labus) tue(-is) dexteram [f. 84v] celestis auxilii, ut te toto
corde perquirat(-rant)
et te digne postulat(-lant) assequa(-quan)tur. Per Christum Dominum
nostrum. »
- Et le couvent dit
« Amen ».
- Puis il jette de l’eaue benitte sur la novice, et
puis l’on va poursievir la messe.
[Cérémonie de profession.]
- A la profession, toutte telle solemnité se doibt
faire comme a la reception de l’abit, jusques a ce
point ou le recepteur dit :
- [V.] « Dominus qui cepit ipse
perficiat » [R.] « Et
cedit ».
- Le recepteur se doit lever seul la face envers les
gens, et benira l’escapulaire, qui sera mis a sa
dextre, et le benoitier d’empres [?], et dira en
ceste maniere :
-
- V. « Ostende nobis, Domine,
misericordiam tuam » [R.]
« Et salutare tuum da
nobis ».
- [V.] « Salvam(-as) fac ancillam(-as) tuam(-as) » [R.] « Deus
meus, sperantem(-es) in
te ».
- [V.] « Domine, exaudi orationem
meam » [R.] « Et clamor
meus ad te veniat ».
-
- « Oremus. Domine Jhesu Christe,
qui tegimen nostre mortalitatis induere
dignatus es, obsecramus immensam tue
largitatis habundantiam, ut hoc genus
vestimentorum quod ancille tue ad
humilitatis, sanctitatis indicium ferre
sanxerunt, ita benedi+cere digneris, ut hoc
use fuerint te induere mereantur. Per
Christum Dominum nostrum.
Amen. »
- Et puis doibt jetter sur icelui scapulaire [f. 85] de l’eaue benite. Quant cecy est fait
et qu’il est assis, comme devant et apres, la seur
dira sa profession ; et adont il baillera
le scapulaire et l’apliquant sur la seur en disant
ainsy :
-
- « Accipe hoc genus vestimenti in
signum castitatis et mortificationis tue
carnis, in nomine Patris et + Filii et
Spiritus Sancti. Amen. »
- Et aspergera la seur de eauwe benite. Et ce fait,
le sepmainiere commenchera l’hymne ‘Veni creator’,
et fera poursievre aveuc les verses et oroisons,
comme on fait a la reception. Et puis on ira
communier la messe et la communion de la nouvelle
professe.
A la election d’une maistresse.
- Touttes choses disposees ainsy comme dit est es
constitutions ou chapittre XXIIIe de la maistresse et de le election d’icelle,
en la fin de le exortation, tout le couvent
dreschiet, le viseteur dira l’oroison qui
s’ensieult :
-
- « Oremus. Actiones nostras,
quesumus, Domine, aspirando preveni et
adjuvando prosequere, ut cuncta nostra
operatio a te semper incipiat et per te
cepta firmatur. Per Christum Dominum
nostrumv. »
- Et le couvent respondera
« Amen ».
- Puis se metteront a genouls et diront en lisant
l’ymne ‘Veni creator’. Le viseteur commenchera, [f. 85v] et les deux coeurs pousievant vers a
vers ; et en fin « Kyrieleyson,
Christeleyson, Kyrieleyson », ‘Pater
noster’. Puis le viseteur seul se lieve et dist
« Et ne nos inducas in
temptationem » [R.] « Sed libera
nos a malo ».
-
- V. « Emitte Spiritum tuum et
creabuntur » R. « Et
renovabis faciem terre ».
-
- « Oremus. Deus, qui corda
fidelium Sancti Spiritus illustratione
docuisti, da nobis in eodem Spiritu recta
sapere et de ejus semper consolatione
gaudere. Per Christum Dominum nostrum.
Amen. »
- Et le election acomplie et la confirmation
presentement faitte ou differee a aultre temps,
selonc que bon samblera as scrutateurs en la fin
chappittre, chascun se levera, et le sepmainiere, au
signe du viseteur, commenchera, et le couvent
poursievra le psalme :
- Psalmus David :
- « Laudate Dominum omnes
gentes ; laudate eum omnes
populi ;
- Quoniam confirmata est super nos
misericordia ejus, et veritas Deum manet in
eternum.
- Gloria Patri et Filio et Spiritu Sancto,
sicut erat. Amen.
- Puis le viseteur dira « Adjutorium
nostrum in nomine Domini », et le couvent
respondra « Qui fecit celum et
terram ». Ainsy fine icelui
chapittre.
[Prières au début et à la fin du chapitre quotidien.]
- Au chapittre cotidien, toutes les seurs estans
droittes, les liseresse com[f. 86]meenche et
dit :« Jube, Domine,
benedicere ». Et le sepmainiere donne le
benediction en ceste maniere, le couvent soy
enclinant : « Regularibus
disciplinis instruat nos magister
celestis. » Et le couvent respont
« Amen ». La leychon finee par
« Tu autem, Domine, miserere
nostri », et respondu « Deo
gratias », dit ‘Benedicite’ et respondu
‘Dominus’, les recommendations faictes, et tout le
couvent drechiet, s’ensieult l’oroison que dit la
maistresse.
- Oratio :
- « Retribuere dignare, Domine,
omnibus nobis bona facientibus, propter
nomen sanctum tuum, vitam
eternam ».
- Et le couvent respont
« Amen ».
- Puis s’ensieult les psalmes que le sepmainiere
commenchera et le couvent poursievra.
- Psalmus :
- « Ad te levavi oculos meos, qui
habitas in celis.
- Ecce sicut oculi servorum in manibus
dominorum suorum.
- Sicut oculi ancille in manibus domine sue,
ita oculi nostri ad Dominum Deum nostrum,
donec misereatur nostri.
- Miserere nostri, Domine, miserere nostri,
quia multum repleti sumus despectione,
- Quia multum repleta est anima nostra
obprobrium habundantibus et despectio
superbis.
- Gloria Patri.
- Sicut erat. »
- Psalmus :
- « De profundis clamavi,
etc. »
- Et en le fin : « Requiem eternam
dona eis Domine, et lux perpetua luceat eis.
Kyrieleyson, Christeleyson, Kyrieleyson »,
‘Pater noster’. En enclinant, puis le sepmai[f. 86v]niere dist « Et ne nos inducas
in temptationem », et le couvent
« Sed libera nos a malo ».
-
- [V.] « Salvos fac servos tuos et
ancillas tuas » [R.]
« Deus meus, sperantes in
te ».
- [V.] « Requiescant in
pace » [R.]
« Amen ».
- [V.] « Domine, exaudi orationem
meam » [R.] « Et clamor
meus ad te veniat ».
-
- « Oremus. Pretende, Domine,
famulis et famulabus tuis dexteram celestis
auxilii, ut te toto corde perquirant et que
digne postulant assequantur. »
- Oratio :
- « Fidelium, Deus omnium conditor
et redemptor, animabus famulorum
famularumque tuarum, remissionem cunctorum
tribue peccatorum, ut indulgentiam quam
semper optaverunt piis supplicationibus,
consequantur. Qui vivis et regnas Deus. Per
omnia secula seculorum. »
- Et le convent respont
« Amen ».
- Et la fin du chapittre : la maistresse
faisant signe, le couvent se levera et dira vers a
vers, le sempainiere commenchant :
- Psalmus :
- « Laudate Dominum omnes gentes,
laudate eum omnes populi ;
- Quoniam confirmata est super vos
misericordia ejus, et veritas Domini manet
in eternum.
- Gloria Patri.
- Sicut erat. »
- Et apres dira la maistresse :
« Adjutorium nostrum in nomine
Domini » ; et le couvent
respont : « Qui fecit celum et
terram ».
- Ainsy fine le chapittre.
Explicit.