Nom de la loi

Loi Papiria concernant les uiatores des édiles de la plèbe

Date

dernier siècle de la République ?

Thèmes

Sources

CIL, 6, 1933
Q(uintus) Considius Q(uinti) l(ibertus) Ero[s] / uiator aed(ilium) pl(ebis) lege Papiria / Lupercus Quinctial. uetus / accensus co(n)s(ulis) / magister trium decuriar(um) / Considia Q(uinti) l(iberta) Ammia l.

= CIL, 6, 32305

Bibliographie

  • Mommsen, Th., « De apparitoribus magistratuum Romanorum », RhM N. F., 6, 1848, 37-38 et 46-48
  • Mommsen, Staatsr, 1, 360, n. 8, = Dr. publ., 1, 414, n. 3
  • Niccolini, FTP, 445
  • Purcell, N., « The Apparitores. A Study in Social Mobility », PBSR 31, 1983, 150 et 171
  • Badian, E., « The scribae of the Roman Republic », Klio 71, 2, 1989, 596-597
  • Purcell, N., « The ordo scribarum : a Study in the Loss of Memory », MEFRA 113, 2, 2001, 657-658
  • Scheid, J., Granino Cerere, M. G., « Les sacerdoces publics équestres », dans S. Demougin, H. Devijver et M. -Th. Raepsaet-Charlier (dir.), L’Ordre équestre. Histoire d’une aristocratie (IIe siècle av. J.-C. – IIIe siècle ap. J.-C.), 1999, 84, 130 et 145
  • Ferriès, M. -C., « Luperci et lupercalia de César à Auguste », Latomus 68, 2, 2009, 375, n. 12 et 380-382 ; 390-391
  • David, J.-M., Au Service de l’honneur. Les appariteurs des magistrats romains, Paris, 2019, 266.

Commentaire

Cette loi n’est connue que par une inscription de Rome qui ne peut être datée, approximativement, qu’en se fondant sur sa langue, laquelle ne présente aucun trait de latin archaïque et ne doit donc pas être antérieure à Sulla (Mommsen, 1848, 47) et sur les particularités du cursus du dédicataire de l’inscription, Q. Considius Q. l. Eros. Bien qu’affranchi, il accéda au sacerdoce mineur de Lupercus Quinctial(is) uetus, ce qui devint apparemment impossible pour les membres de son ordre à partir de la réforme augustéenne (Suét., Aug., 31, 5Nonnulla etiam ex antiquis caerimoniis paulatim abolita restituit, ut Salutis augurium, Diale flamonium, sacrum Lupercale, ludos Saeculares et Compitalicios. Lupercalibus uetuit currere imberbes.), privilégiant l’ordre équestre pour cette prêtrise ; Scheid, 84-85 ; Ferriès, 388-390). L’inscription peut donc dater de la fin de la République ou du début du principat d’Auguste (Purcell, 1983, 171 ; Badian ; Purcell, 2001 ; David ; Ferriès, 375, n. 2), ce qui fournit un terminus ante quem.

La mention, inhabituelle dans une inscription, de la loi réglementant la fonction exercée par le défunt peut signifier que l’exercice de cette fonction constituait un phénomène exceptionnel ou récent (Niccolini), appelant donc l’indication de sa légitimité. Mommsen, 1848, 47, supposait que cette loi Papiria, attribuant des uiatores aux édiles de la plèbe, correspondait à la création par César en 44 de deux édiles supplémentaires pris parmi les plébéiens, portant le titre d’aediles Ceriales (Dio, 43, 51, 3Καὶ ἐς μὲν τὸ πρῶτον ἔτος ταμίαι τεσσαράκοντα προεχειρίσθησαν ὥσπερ καὶ πρότερον, καὶ ἀγορανόμοι τότε πρῶτον δύο μὲν καὶ ἐξ εὐπατριδῶν, τέσσαρες δὲ ἐκ τοῦ πλήθους, ὧν οἱ δύο τὴν ἀπὸ τῆς Δήμητρος ἐπίκλησιν φέρουσιν, ὅπερ που καὶ ἐς τόδε ἐξ ἐκείνου καταδειχθὲν ἐμμεμένηκε. ; Pompon., 8 enchir., D., 1, 2, 2, 32Deinde Gaius Iulius Caesar duos praetores et duos aediles qui frumento praeessent et a Cerere Cereales constituit. Ita duodecim praetores, sex aediles sunt creati.). Il renonça ensuite (Staatsr. 1, 345 et 360, n. 8 = Dr. publ. 1. 393 et 414, n. 3 ; opinion non modifiée dans Staatsr. 2, 480-481 et n. 1 = Dr. publ. 4, 173 et n. 3) à cette hypothèse, en indiquant que les aediles Ceriales n’étaient jamais expressément désignés comme aediles plebis. On observera cependant que la création des aediles Ceriales est la seule innovation concernant les édiles depuis la création des édiles curules en 366. Niccolini suggère qu’à la différence des édiles curules, qui possédaient depuis au moins 202 des uiatores (Liv., 30, 39, 7Ab L. Licinio Lucullo et Q. Fuluio aedilibus curulibus ludi Romani ter toti instaurati. Pecuniam ex aerario scribae uiatoresque aedilicii clam egessisse per indicem damnati sunt, non sine infamia Luculli aedilis.), les édiles de la plèbe n’en ont reçu que plus tardivement, par la loi Papiria, qui serait donc de peu antérieure à l’inscription de Considius Eros et, ainsi, tardo-républicaine. Mais le passage de Liv. qu’il invoque ne permet pas d’affirmer que seuls les édiles curules auraient possédé des uiatores en 202.

Plutôt que d’une loi portant spécifiquement sur les uiatores des édiles plébéiens, il pourrait s’agir d’une loi traitant plus largement des compétences et prérogatives de ces magistrats, comme la lex Cornelia de XX quaestoribus (voir notice n° 155 ; RS, 1, n° 14, col. I, l. 7-11Co(n)s(ules) quei nunc sunt, iei ante k(alendas) Decembreis primas de eis, quei / ciues Romanei sunt, uiatorem unum legunto, quei in / ea decuria uiator appareat, quam decuriam uiatorum / ex noneis Decembribus primeis quaestoribus ad aerarium / apparere oportet oportebit. et RS, 1, n° 14, col. I, l. 28-31Eidemque co(n)s(ules) ante k(alendas) Decembreis primas praeconem / unum legunto, quei in ea decuria praeco appareat, quam / decuriam praeconum ex noneis Decembribus tertieis / quaestoribus ad aerarium apparere oportet oportebit./, mentionnant, outre des uiatores, des praecones). Aucun Papirius n’ayant atteint le consulat au Ier s. av. J.-C. après C. Papirius Carbo (RE 38) en 85, 84 et 82, la loi est probablement un plébiscite.

Comment citer cette notice

Jean-Louis Ferrary. "Loi Papiria concernant les uiatores des édiles de la plèbe", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice583/. Date de mise à jour :20/03/23 .