> Extrait

Nicandre, Heteroioumena, 61 O. Schneider, Nicandrea, Leipzig, 1856.

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Sources

A. Lib., 35.

Date du texte cité

IIe siècle av. J.-C.

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Arrivée en Lycie avec ses enfants, Léto est chassée de la fontaine Mélitè par des bouviers, mais des loups la conduisent au Xanthos où elle peut enfin baigner ses enfants. Elle consacre alors le pays à Apollon et l’appelle « Lycie » puis châtie les bouviers en les transformant en grenouilles.

Rédacteur du commentaire

S. Barbara

Bibliographie

Antoninus Liberalis, Les Métamorphoses, éd. M. Papathomopoulos, CUF, Paris, 2002, p. 148-149. P. M. C. Forbes Irving, Metamorphosis in Greek Myths, Oxford, 1990, p. 313-314.

Indexation

Personnages(s):

Léto; Apollon; bouviers lyciens

Commentaire iconographique 1

Commentaire

C'est peut-être à Ménécratès de Xanthos, au début de l'époque hellénistique, qu'on doit cette tradition de l'installation de Léto et de ses enfants sur ce site. L'existence d'un conflit entre deux cultes pour l'utilisation d'une source vivifiante est sous-jacente dans ce récit. Nous n'avons pas de traces dans l'iconographie de l'humiliation de la déesse et de sa vengeance envers les bouviers, mais cette légende met en relief l'importance de l'eau, attestée par les fouilles, dans le culte de Léto à Xanthos. Des figurines de terre cuite, de la fin du VIe s. à la fin du Ier s. av. J.-C., ont été retrouvées dans une source près de son temple. Les types iconographiques de ces figurines ne permettent pas de préciser si elles avaient été offertes à Léto, aux Nymphes ou aux deux (voir C. Le Roy, "La source sacrée du Létoôn et son dépôt votif", Bull. Soc. Nat. Ant. Fr. 1988, p. 125-131). Ce mythe pourrait avoir été élaboré pour justifier la présence en Lycie de la triade apollinienne qui aurait remplacé des divinités locales (voir Balland, F., Fouilles de Xanthos VII p.16-18 n.33-42; M. Wörrle, «Delphes et l'Asie Mineure : pourquoi Delphes», BCH Suppl. 36, 2000, p. 162-163; F. Prost, «Identité des peuples, identité des cités : l'exemple lycien», Pallas 73, 2007, p.106 n. 25.) L'autre élément important de ce récit est l'intervention des loups qui servent de guides et donnent leur nom à la région. Ils sont d'autres façons associés à la naissance des Létoïdes : un loup serait apparu au moment de la naissance (Eust. comm. ad. Il. IV 101) ou bien Léto elle-même aurait pris la forme d'une louve au moment de l'accouchement (Élien, nat. anim. X 26). A Delphes, une statue de loup en bronze commémorait la naissance d'Apollon (Élien), mais selon Pausanias (X, 14, 7) elle rendait hommage à l'animal qui avait permis de retrouver les objets volés au sanctuaire (voir L. Lacroix, «Les offrandes à l'Apollon de Delphes et le témoignage de Pausanias», BCH 116, 1992, p. 161-163). Pour des représentations d'Apollon tenant un ou, le plus souvent, deux loups par les pattes antérieures, voir des monnaies de Tarse en Cilicie (Ier-IIIe s. ap. J.-C. LIMC s.v. «Apollon» n° 323) Voir également ThesCRA VIII Supplementum, «Animaux et plantes dans la religion grecque», p. 419 n° 57.

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard

Commentaire iconographique 2

Commentaire

C’est peut-être en tant que symbole de la fécondité que la grenouille serait associée à Léto. Il pouvait exister aussi un lien, ténu, entre les Létoïdes et ces batraciens. À Delphes, Cypsélos avait offert un palmier de bronze au pied duquel étaient gravés des serpents et des grenouilles. Plutarque qui le décrit n'en connaît déjà plus le sens (De Pythiae oraculis 12 [399E-400D; voir aussi ThesCRA VIII Supplementum, «Animaux et plantes dans la religion grecque» p. 417 n° 36). W. Deonna, «L’Ex-voto de Cypsélos à Delphes», RHR, 139/2, 1951, p. 162-207 et 140/1, 1951, p. 5-58, a tenté diverses interprétations de cette association curieuse mais aucune n'est vraiment satisfaisante. Quelques représentations de grenouilles ont été retrouvées dans des sanctuaires, par exemple deux grenouilles en os au sanctuaire d'Artémis Orthia (R. M. Dawkins, The Sanctuary of Artemis Orthia, 1929, p. 217 pl. CXV; Ve s. av. J.-C.) et une grenouille en terre cuite trouvée parmi les figurines archaïques au sanctuaire d’Apollon maléatas à Epidaure (BCH 78, 1949, II, 378 fig. 10, 1). Pour d'autres «offrandes» de grenouilles, cf. Bodson, L., ΙΕΡΑ ΖΩΙΑ, 1975, p. 59-61 et, pour un bilan sur la question, P. Lévêque, Les grenouilles dans l'Antiquité. Cultes et mythes des grenouilles en Grèce et ailleurs, 1999, p. 19-49.

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/14424

Auteur du commentaire iconographique

NI

Comment citer cette notice

Texte n°947 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait947/. Première version : 06/07/10. Date de mise à jour : 13/03/12

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