> Extrait
Date du texte cité
IIIe siècle av. J.-C.
Précisions : (datation incertaine)
Rédacteur du commentaire
É. Prioux
Thèmes(s):
errances d'Ulysse en Campanie; Zeus établit l'espèce des singes à Ischia; métamorphose des Cercopes; Typhon enterré en Campanie; Zeus châtiant les Géants
Toponyme(s):
Mot(s)-clé(s) :
Commentaire
L'iconographie des Cercopes est limitée à leur capture par Héraclès qui les transporte, tels des animaux, attachés à un bâton. Ils ont généralement encore figure humaine, sauf sur des peintures de vase d'Italie méridionale qui pourraient évoquer, déjà, leur métamorphose en singes. Une péliké lucanienne (http://www.limc-france.fr/objet/14852) les montre, l'un doté d'oreilles animales et l'autre, semble-t-il, avec un visage de singe, et, sur un cratère apulien, ils sont représentés comme des figures simiesques en cage (http://www.limc-france.fr/objet/14851) Nous ne connaissons pas d'images d'Héraclès en compagnie des Cercopes postérieures au milieu du IVe s. av. J.-C.
Objet(s) et image(s)
http://www.limc-france.fr/objet/14852
http://www.limc-france.fr/objet/14851
Auteur du commentaire iconographique
N. Icard
Commentaire
Une oenochoé apulienne du British Museum (inv. F 237) en provenance de Canosa et datée de la fin du IVe s. av. J.-C. montre Zeus dans un quadrige guidé par Hermès poursuivant au-dessus des flots une créature anguipède. Zeus brandit son foudre tandis que le monstre, qui tourne le dos au quadrige, s’incline sous le poids d’un gros rocher qu’il tente de soulever à deux mains au-dessus de sa tête. Au-dessus du monstre, et faisant face à l’attelage, une tête boursouflée, aux oreilles pointues, crache du feu ou du vent. Les commentateurs de cette image y voient, les uns une représentation de la Gigantomachie, les autres le combat de Zeus contre Typhée. Tous considèrent que le monstre anguipède – Géant ou Typhée – se défend à l’aide du rocher. Mais son attitude, qui est celle d'un vaincu, et la présence des flots, avec lesquels se confondent déjà ses jambes anguipèdes, autorisent une autre lecture : le monstre est sur le point d’être écrasé sous le poids du rocher, et ce dernier représente une île (Ischia ou la Sicile) ; le monstre est donc bien Typhée. Quant au visage crachant feu ou vent, il représente les derniers soubresauts de la tempête cosmique déclenchée contre Zeus par la créature monstrueuse, à moins qu’il ne préfigure les vents violents nés du corps de Typhée écrasé (Hésiode, theog. 869-880). La version transmise par Apollodore (bibl. 1, 6, 3) précise qu’avant d’être foudroyé par Zeus et enseveli par lui sous l’Etna, Typhée avait immobilisé le dieu en lui coupant les tendons ; ces derniers furent remis en place par Hermès et c’est alors que Zeus, recouvrant sa force, s’élança sur son attelage et anéantit le monstre. Ainsi s’explique, sur l’image apulienne, la présence d’Hermès comme aurige de l’attelage divin.
Auteur du commentaire iconographique
P. Linant de Bellefonds
Texte n°880 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait880/. Première version : 24/06/10. Date de mise à jour : 19/09/18