> Extrait

Apollonios de Rhodes, Argonautiques, 2, 985-1000 Vian-Delage.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Καί νύ κε δηθύνοντες Ἀμαζονίδεσσιν ἔμιξαν

ὑσμίνην, καὶ δ' οὔ κεν ἀναιμωτί γ' ἐρίδηναν -

οὐ γὰρ Ἀμαζονίδες μάλ' ἐπητέες, οὐδὲ θέμιστας

τίουσαι πεδίον Δοιάντιον ἀμφενέμοντο,

ἀλλ' ὕβρις στονόεσσα καὶ Ἄρεος ἔργα μεμήλει·

δὴ γὰρ καὶ γενεὴν ἔσαν Ἄρεος Ἁρμονίης τε

νύμφης, ἥ τ' Ἄρηι φιλοπτολέμους τέκε κούρας,

ἄλσεος Ἀκμονίοιο κατὰ πτύχας εὐνηθεῖσα-

εἰ μὴ ἄρ' ἐκ Διόθεν πνοιαὶ πάλιν Ἀργέσταο

ἤλυθον· οἱ δ' ἀνέμῳ περιηγέα κάλλιπον ἀκρήν,

ἔνθα Θεμισκύρειαι Ἀμαζόνες ὡπλίζοντο.

Οὐ γὰρ ὁμηγερέες μίαν ἂμ πόλιν, ἀλλ' ἀνὰ γαῖαν

κεκριμέναι κατὰ φῦλα διάτριχα ναιετάασκον·

νόσφι μὲν αἵδ' αὐταί, τῇσιν τότε κοιρανέεσκεν

Ἱππολύτη, νόσφιν δὲ Λυκάστιαι ἀμφενέμοντο,

νόσφι δ' ἀκοντοβόλοι Χαδήσιαι.

Traduction

Si les héros avaient séjourné longtemps en cet endroit, ils auraient dû engager le combat avec les Amazones, et cela n'aurait pas été sans effusion de sang; car les Amazones qui habitaient la plaine doiantienne n'étaient pas affables ni respectueuses du droit d'hospitalité. Au contraire, elles se plaisaient à l'injustice lamentable et aux travaux d'Arès; elles étaient en effet de la race d'Arès et de la nymphe Harmonie, qui, s'étant unie au dieu dans les profondeurs du bois acmonien, enfanta pour lui des filles amies de la guerre. Mais Zeus envoya de nouveau le souffle de l'Argestès. Et le navire, poussé par le vent, quitta le rivage arrondi où s'armaient les Amazones Thémiscyréiennes. Car elles ne demeuraient pas réunies dans une seule ville; mais, divisées par tribus, elles habitaient des parties distinctes du pays; celles-là demeuraient à part, et elles avaient alors pour reine Hippolyté; à part aussi étaient les Lycastiennes, et à part les Chadésiennes, habiles à lancer le javelot.

Source de la traduction

Traduction de La Ville de Mirmont modifiée

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Les Argonautes, dans leur périple pontique, évitent la menace des Amazones : cet évitement est l'expression d'un changement dans la conception de l'héroïsme. Les Argonautes ne sont pas faits pour livrer des batailles. Mais, si les Argonautes ne les rencontrent pas, le poète peut néanmoins en parler ; à défaut de rencontre, il évoque l'origine des Amazones qu'il emprunte à Phérécyde (3 F 15 Jacoby). La généalogie qu'il propose pour les Amazones n'est pas la seule possible. Les scholies à Apollonios font de l'Harmonie mère des Amazones une Naïade.

Le bois acmonien, d'Acmôn (qui serait soit un Dactyle idéen soit le fils du dieu lydien Manès). Les scholies indiquent que ce bois était mentionné, tout comme Doias, chez Phérécyde (FGrHist 3 F 15C et F15A), qui évoquait aussi le Dactyle idéen Acmôn (voir scholies à Apollonios de Rhodes I, 1132).

Le cap thémiscyrien (Θεμισκύρειος ἄκρα) se trouvait à proximité des bouches du Thermodon. On peut se demander si l'évocation des Amazones qui ne respectent pas le droit ne contraste pas de manière spirituelle avec la mention de leurs habitats auprès du promontoire thémiscyrien dont le nom pourrait évoquer, indirectement, le respect de la justice.

Rédacteur du commentaire

C. Cusset et É. Prioux

Indexation

Ethnique(s):

Thémiscyrien

Mot(s)-clé(s) :

vent

Comment citer cette notice

Texte n°87413 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait87413/. Première version : 06/04/11. Date de mise à jour : 07/10/12

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