Αὐτίκα δ' Ἀσσυρίης ἐπέβαν χθονός, ἔνθα Σινώπην,

θυγατέρ' Ἀσωποῖο καθίσσατο καί οἱ ὄπασσε

παρθενίην Ζεὺς αὐτὸς ὑποσχεσίῃσι δολωθείς.

Δὴ γὰρ ὁ μὲν φιλότητος ἐέλδετο, νεῦσε δ' ὅ γ' αὐτῇ

δωσέμεναι ὅ κεν ᾗσι μετὰ φρεσὶν ἰθύσειεν·

ἡ δέ ἑ παρθενίην ᾐτήσατο κερδοσύνῃσιν.

Ὣς δὲ καὶ Ἀπόλλωνα παρήπαφεν εὐνηθῆναι

ἱέμενον, ποταμόν τ' ἐπὶ τοῖς Ἅλυν· οὐδὲ μὲν ἀνδρῶν

τήν γέ τις ἱμερτῇσιν ἐν ἀγκοίνῃσι δάμασσεν.

Bientôt après, ils abordèrent sur la terre assyrienne, où Sinopé, fille d'Asopos, fut établie et Zeus, dupe de ses propres engagements, dut lui permettre de conserver sa virginité. Car, désirant la posséder, il lui avait promis de lui donner ce qu'elle souhaiterait dans son coeur: elle lui demanda, pleine d'astuce, de conserver sa virginité. Par un semblable artifice, elle trompa Apollon, qui désirait s'unir à elle, et, après eux, le fleuve Halys. Et aucun homme ne put la dompter dans des enlacements voluptueux.

Eusèbe indique que la ville de Sinope a été fondée par les Milésiens au VIIe siècle avant JC. Mais les légendes de fondation font remonter l'origine de la ville en des temps pré-historiques. Selon la tradition la plus répandue, la nymphe éponyme Sinopè qui est la fille du fleuve Asôpos, est enlevée par Apollon et installée par lui à l'endroit de la future ville de Sinope. C'est là qu'elle donne naissance à Syros, éponyme de la Syrie (ou Assyrie). Mais Apollonios s'écarte de cette tradition en laissant Sinopè vierge, malgré de nombreuses tentatives contre sa vertu : celles de Zeus, puis d'Apollon, puis du fleuve Halys, et enfin celles des hommes.

L'épisode des amours de Zeus et Sinopè est conservé par Denys le Périégète (773-779).

Il faut peut-être rattacher cette évocation de Sinopè aux bonnes relations qu'entretiennent les Ptolémées avec la ville de Sinope à cette époque.

Il y a encore d'autres traditions sur Sinopè qu'Apollonios n'a pas retenues (ex. une des Amazones).

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C. Cusset