> Extrait
Date du texte cité
IIIe siècle av. J.-C.
Rédacteur du commentaire
Christophe Cusset, Fanny Levin
Thèmes(s):
Commentaire
Sur un bon nombre de représentations, romaines, de la légende de Polyphème et Galatée, on ne peut plus distinguer l’orientation du regard de Polyphème car son visage a été détruit, peut-être à cause de superstitions percevant comme négatif son œil unique (ou trois yeux sur des images romaines), trait physique qui le place hors de la norme, mais il semble que, dans la plupart des cas, il regarde vers la déesse. Néanmoins, sur une peinture d’Herculanum, la position du Cyclope, assis sur une colline avec son troupeau, montre qu’il se détourne alors que Galatée, voguant sur son dauphin, le regarde. Ces attitudes peuvent être rapprochées du texte mais ni la chienne ni la musique ne sont signalées (LIMC Galateia n°19 ; Helbig, Wandgemälde n°1046).
Sur un petit fragment d’une mosaïque romaine de Thysdrus, Galatée est transportée sur les flots par un animal marin et regarde ostensiblement Polyphème tandis que ce-dernier, assis sur un rocher près du rivage, détourne la tête en jouant de la lyre (El Jem, musée F 17 : LIMCicon 1975). L’état du panneau ne permet pas de savoir si la chienne et le troupeau étaient présents. On peut seulement signaler que la composition semble réduite aux éléments essentiels, simplification caractéristique des autres panneaux du pavement, également ornés d’une scène galante, et d’une série de représentations de couples mythiques sur la mosaïque africaine. - Pour un commentaire sur une peinture d’Herculanum avec Galatée debout près de Polyphème levant les yeux au lieu de la regarder (LIMC Galateia n°20, Polyphemos I n°60 : Naples, Mus. Naz. 8983) : voir CALLYTHEA n°30472 (Théocrite, Idylle 6, 25-41). La composition la plus courante présente Polyphème dans le paysage côtier ou près de la rive, parfois entouré de son troupeau, parfois jouant ou s’apprêtant à jouer de la musique (lyre ou syrinx), comme dans le texte, mais la chienne ne semble pas présente, quelques moutons ou chèvres suffisant à évoquer le troupeau selon un principe habituel (LIMC Galateia n°8-36, Polyphemos I n°55-61 : peintures, mosaïques, reliefs de pierre). Le Cyclope regarde généralement Galatée et celle-ci, assise sur animal marin (en général un dauphin) nageant vers le rivage, est le plus souvent figurée de dos, orientée à l’opposé de son soupirant, avec la tête tournée vers lui. Le choix de ce motif de la Néréide de dos, bien attesté à partir de l’époque hellénistique mais réservé aux cortèges marins plutôt qu’aux représentations limitées à une seule Néréide, ne semble pas anodin. Le contraste entre la direction prise par l’animal et l’attitude de la déesse semble accentuer l’interaction entre le couple et l’évocation du jeu de la séduction, éventuellement le refus de la déesse. - Pour une peinture pompéienne représentative de cette série, avec Polyphème tenant une syrinx et entouré de son troupeau, comme dans le texte, mais dont le visage abîmé était probablement tourné vers Galatée : LIMC Galateia n°13, Polyphemos I n°56 : Pompéi I 7, 7 [Casa del sacerdos Amandus]. Sur les représentations pompéiennes : Dawson, C.M., Romano-Campanian Mythological Landscape Painting. YaleClSt 9, 1944, 123-125, 145-146). - Pour une représentation du sentiment amoureux personnalisé par un Amour montrant Galatée à Polyphème tenant une lyre : relief conservé à Rome (Villa Albani), LIMC Galateia n°28.Objet(s) et image(s)
http://www.limc-france.fr/objet/1975
Auteur du commentaire iconographique
A.-V. Szabados
Texte n°862 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait862/. Première version : 22/06/10. Date de mise à jour : 31/10/12