> Extrait

Nicandre, Europia, 26 O. Schneider, Nicandrea, Leipzig, 1856.

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Sources

Étienne de Byzance, s.v. Ἄθως

Date du texte cité

IIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Ἄθως, ὄρος Θρᾴκης, ἀπὸ Ἄθω γίγαντος, ὡς Νίκανδρος πέμπτῳ τῆς Εὐρωπείας·

καί τις Ἄθω τόσον ὕψος ἰδὼν Θρήικος ὑπ' ἄστροις

ἔκλυεν οὐ δηθέντος ἀμετρήτῳ ὑπὸ λίμνῃ,

ὃς ἀναποῦν χείρεσσι δύο ῥίπτεσκε βέλεμνα

ἠλιϐάτου προθέλυμνα Καναστραίης πάρος ἄκρης.

Traduction

Athos, montagne de Thrace, qui tire son nom du géant Athos, comme le dit Nicandre dans le cinquième livre de l’Europia : « et quelqu'un / qui (?), voyant à quelle hauteur culmine sous les étoiles l’Athos de Thrace, a compris / a entendu [...] sous un lac / une mer incommensurable, lui qui […] de ses deux mains propulsa des rocs déracinés avant le sommet inaccessible du Kanastron. »

Source de la traduction

S. Barbara

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Édité sous cette forme (Schneider), le texte qui ne fait que reprendre celui proposé par l’édition des Ethnica d’Etienne de Byzance donnée par Meineke en 1849, est corrompu et intraduisible: en particulier, le terme ἀναποῦν ne saurait correspondre au texte d'origine; il en va de même pour la séquence οὐ δηθέντος, à corriger peut-être en αὐδηθέντος régi par ἔκλυεν (l'a entendu parler).

Schneider propose ensuite une reconstruction du fragment qu’il n’y a pas lieu de citer ici. F. Jacoby, FGrHist 271/272 F 20 propose une version éditée et place une crux avant ἔκλυεν et une autre avant ὃς. Il écrit ἀκτῆς à la fin et non ἄκρης.

Si la syntaxe n’est guère compréhensible en quelques points précis, le sens général apparaît aisément : le mont Athos tire son nom d’un géant comme on peut aussi le lire chez Eust. in Hom., Il., XIV, 229 : Ἄθως δὲ τὸ ὄρος ἀπὸ Ἄθω Γίγαντος, ᾧ Ποσειδῶν, φασὶ, τὸ ὄρος ἐπέθετο. Lors de la Gigantomachie le géant Athos aurait lancé des rochers pris sur le mont Kanastron, une hauteur du Pallènè, et Poséidon l’aurait ensuite écrasé sous une montagne à l’emplacement du mont Athos.

Ce passage imite Callimaque, Hymne à Délos (H. 4, 133-136: cf. προθέλυμνα "déracinés") et la description par Apollonios de Talos jetant des rochers sur les Argonautes (4, 1638-1640).

Cette notice doit en outre être rattachée à la connaissance par Nicandre de matériaux pseudo-hésiodiques, comme le montre un passage des Thériaques(v. 8-12) ayant également pour arrière-plan une Gigantomachie que Nicandre prête à Hésiode (ID 104027).

Rédacteur du commentaire

S. Barbara

Indexation

Personnages(s):

Athos (géant)

Mot(s)-clé(s) :

rocher; géant

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Si le motif du Géant lithobole soulevant à deux mains un gros rocher est un poncif des gigantomachies figurées, aucun Géant Athos n'est attesté de façon certaine dans l'iconographie. Il convient toutefois de signaler que F.-H. Massa-Pairault (La gigantomachie de Pergame ou l'image du monde, BCH Suppl. 50, 2007, p. 89 et 161), en se fondant sur ce fragment de Nicandre, propose de reconnaître Athos dans le Géant revêtu d'une dépouille d'animal (ours probablement) qui affronte les chevaux d'Hélios sur la frise Sud du Grand Autel : la dépouille d'ours évoquerait la faune montagnarde, et la position du Géant face au soleil rappellerait le mythe du mont Athos dont l'ombre s'étend sur l'île de Lemnos.

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°815 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait815/. Première version : 19/06/10. Date de mise à jour : 15/10/12

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