> Extrait

Lycophron, Alexandra, 38-43.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Précisions : (datation incertaine)

Texte (version originale)

ὁ τεκνοραίστης, λυμεὼν ἐμῆς πάτρας,

ὁ δευτέραν τεκοῦσαν ἄτρωτον βαρεῖ

τύψας ἀτράκτῳ στέρνον ἔν τ᾽ αὐλῷ μέσῳ

πατρὸς παλαιστοῦ χερσὶν ὀχμάσας δέμας

Κρόνου παρ᾽ αἰπὺν ὄχθον, ἔνθα γηγενοῦς

ἵππων ταρακτής ἐστιν Ἰσχένου τάφος,

Traduction

Lui le briseur d'enfants, calamité de ma patrie, lui qui frappa d'un trait cruel l'invulnérable poitrine de sa seconde génitrice, et qui en plein couloir du stade tint ferme entre ses mains le corps de son père lutteur, près de l'escarpement abrupt de Cronos, où du Fils de la Terre Ischènos est le sépulcre qui trouble les chevaux.

Source de la traduction

traduction Chauvin/Cusset modifiée

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Cassandre donne une image très sombre des relations familiales d'Héraclès (présenté comme la «calamité de (sa) patrie» en raison de son expédition contre Troie) en rapprochant l'épisode de la folie (où Héraclès tue les enfants que lui a donnés Mégara) de deux épisodes le montrant aux prises avec sa marâtre et son père. Héraclès, allaité par Héra (ce qui en fait sa «seconde génitrice»), lança une flèche contre elle: voir Iliade V, 392-394. L'épisode de la lutte entre Héraclès et Zeus, commenté dans les scholies à Lycophron, ne nous est pas autrement connu: il se situerait à la fondation des Jeux olympiques. Alors qu'Héraclès ne trouvait personne pour lutter avec lui, Zeus se serait présenté à lui en costume de lutteur.

D'après les scholies, Ischènos ne serait pas un Géant, mais le fils d'un certain Gigas (d'où la désignation choisie par Lycophron. Gigas était le fils d'Hermès et de Hiéreia.

Ischènos s'était sacrifié pour faire cesser une famine et sauver ainsi son peuple. Son tombeau se trouvait à Olympie, sur le stade, ce qui lui valut le nom de Taraxippos («Trouble-chevaux») parce que les bêtes s'emballaient une fois parvenues à la hauteur de ce monument (Pausanias, VI, 20, 15-18 mentionne un autel rond auprès duquel les chevaux se troublent). Le «Tertre de Cronos» est un ancien lieu de culte situé à Olympie et mentionné par Pindare (Olympiques I, 111).

Rédacteur du commentaire

É. Prioux

Indexation

Toponyme(s):

Olympie

Mot(s)-clé(s) :

infanticide; tombe; lutte; flèche

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Parmi les épisodes auxquels Lycophron fait ici allusion, l'iconographie ne connaît que celui de la folie d'Héraclès. Encore n'a-t-il été que très rarement figuré. Il peut être intéressant de souligner que la seule illustration vraiment explicite est offerte par un document d'Italie méridionale, un cratère paestan signé d'Astéas et daté vers le milieu du IVe s. av. J.-C. (Madrid, Musée archéologique national inv. 11094) : Héraclès emporte dans ses bras un jeune enfant et semble, en dépit de ses supplications, s'apprêter à le jeter sur un tas d'objets domestiques auxquels il a mis le feu ; sa femme, Mégara, prend la fuite. Comme l'ont souligné plusieurs commentateurs, cette scène n'est pas conforme à la version euripidéenne, selon laquelle Héraclès tue de ses flèches Mégara et les enfants.

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/13772

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°795 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait795/. Première version : 17/06/10. Date de mise à jour : 15/10/14

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