> Extrait

Aratos, Phénomènes, 30-37 Jean Martin.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Εἰ ἐτεὸν δή,

Κρήτηθεν κεῖναί γε Διὸς μεγάλου ἰότητι

οὐρανὸν εἰσανέβησαν, ὅ μιν τότε κουρίζοντα

Δίκτῳ ἐν εὐώδει ὄρεος σχεδὸν Ἰδαίοιο

ἄντρῳ ἐγκατέθεντο καὶ ἔτρεφον εἰς ἐνιαυτὸν

Δικταῖοι Κούρητες ὅτε Κρόνον ἐψεύδοντο.

Καὶ τὴν μὲν Κυνόσουραν ἐπίκλησιν καλέουσιν,

τὴν δ᾽ἑτέρην Ἑλίκην.

Traduction

Si c'est bien vrai, c'est de Crète que celles-ci partirent pour monter au ciel, par la volonté du grand Zeus, étant donné que, alors qu'il était tout enfant, elles le déposèrent dans l'odorant Dicton, près du mont Ida, dans une grotte et le nourrirent pendant un an, alors que les Courètes Dictéens trompaient Cronos. Aussi l'une est-elle appelée du surnom de Kynosoura, et l'autre d'Héliké.

Source de la traduction

Traduction de Ch. Cusset

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Aratos de manière délibérée ne reprend pas ici la version traditionnelle du catastérisme de Callisto, fille de Lycaon, compagne de chasse d'Artémis, transformée par la déesse en colère en ourse. Cette version se trouve chez Euripide (Hélène, 375sq) et Callimaque notamment (Hymne 1, 41). Aratos préfère replacer ce catastérisme dans l'histoire de l'enfance de Zeus. Ce faisant, il invente aussi une histoire pour le catastérisme de la petite ourse, délaissée par les versions traditionnelles.

Aratos donne, après son hymne stoïcien à Zeus, une autre image du dieu ici dont il évoque l'enfance. Transporté en Crète par les Ourses, il est élevé dans une grotte. Aratos semble avoir été le premier à identifier les Ourses célestes avec les nourrices de Zeus.

Rédacteur du commentaire

C. Cusset

Bibliographie

J. Martin, Aratos, Phénomènes, Paris, 1998. D. Kidd, Arati Phaenomena, Cambridge, 1997

Indexation

Toponyme(s):

Crète; Ida; Dicton; Dicté

Ethnique(s):

Dictaïen

Mot(s)-clé(s) :

catastérisme; constellation

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Les Ourses et le Dragon sont figurés au centre du zodiaque à l'époque romaine : par exemple sur une plaque de marbre fragmentaire, la "Tabula Bianchini" (Louvre MA 540. De l'Aventin. Fin du IIe – début du IIIe s. ap. J.-C. LIMC s.v. "Stellae" n° 7   ) et sur un relief de stuc au plafond de la niche du Mithreum de Ponza (in situ. III-IVè s. ap. J.-C. LIMC s.v. "Stellae" n° 8°). Zeus adulte est associé aux sept étoiles de la Grande Ourse au revers de monnaies d'argent de la province de Crète (Svoronos, J.N., Numismatique de la Crète ancienne, 1972, p. 340 n° 34-35 pl. XXXII, 21, 22 [Néron], p. 342 n° 45 pl. XXXIII, 10 [Titus])

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard

Commentaire iconographique 2

Commentaire

Sur la frise est du temple d'Hécate à Lagina (Istanbul, Mus. Arch. 1014, 29 = M.210 : http://www.limc-france.fr/objet/10789) trois Courètes dansent auprès de Rhéa qui vient d'accoucher, tandis qu'un personnage féminin emporte l'enfant). Avec peut-être le fronton est du temple d'Héra à Argos décrit par Pausanias (2, 17, 3), c'est la seule représentation grecque de la danse des Courètes, évoquée principalement par des oeuvres romaines, reliefs de marbre, "plaques Campana" (en terre cuite) ou monnaies (LIMC s.v. "Zeus/Iuppiter" n° 283   -287; "Kouretes/ Korybantes" n° 18-27; "Adrasteia II" n° 3   , 10; "Diktynna" n° 4   ) qui combinent souvent plusieurs éléments: les Courètes qui dansent en frappant leurs boucliers pour que Cronos n'entende pas les cris de Zeus enfant, la nourrice qui le porte dans ses bras, Rhéa, la chèvre Amalthée. Les nymphes nourrices de Zeus ne sont pas nommées sur ces représentations figurées.

Pausanias nous livre le nom de plusieurs d'entre elles : il reconnaît Oinoé, Glauké, Néda, Thisoa, Anthrakia, Idé, Hagno, Alkinoé et Phrixa sur l'autel d'Athéna Aléa à Tégée (Paus. 8, 47, 3 : http://www.limc-france.fr/objet/14707) et Néda, Anthrakia, Hagno, Anchirhoé et Myrtoessa sur une table du sanctuaire de Déméter et Coré à Mégalopolis (Paus. 8, 31, 4 : http://www.limc-france.fr/objet/14709). Plusieurs de ces noms appartiennent à la tradition arcadienne de la naissance de Zeus tandis que celui de Idé renvoie à la Crète.

Kynosoura et Héliké ne semblent pas avoir été figurées.

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/10789

http://www.limc-france.fr/objet/14707

http://www.limc-france.fr/objet/14709

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard

Commentaire iconographique 3

Commentaire

Pour les Ourses célestes, qui figureraient sur la frise nord du Grand Autel de Pergame, cf. F.-H. Massa Pairault, La Gigantomachie de Pergame ou l'image du monde, 2007, p. 55-56.

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard

Comment citer cette notice

Texte n°789 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait789/. Première version : 17/06/10. Date de mise à jour : 23/10/12

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