> Extrait

Timon de Phlionte, Silles, 4 Diels.

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Sources

Athénée, Deipnosophistes, X, 445 d (Athénée assigne explicitement ce fragment au livre II des Silles).

Date du texte cité

2e quart du IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

ἠὲ βαρὺν βοuπλῆγα τομώτερον ἢ Λυκόοργος,

ὅς ῥα Διωνύσου ἀρρυθμοπότας ἐπέκοπτεν,

ἐκ δὲ ῥυτὰ ῥίπτασκεν ἀπληστοίνους τ' ἀρυταίνας.

Traduction

ou la lourde hache à bœufs plus tranchante que celle dont usa Lycurgue quand il frappa les buveurs invétérés de Dionysos et lança les rhytons et les vases assoiffés de vin.

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Timon compare ici un philosophe inconnu qui passait pour particulièrement sévère au personnage de Lycurgue. Le motif de Lycurgue attaquant des suivants de Dionysos (il s'agit ici de personnages masculins) qui se livrent à un banquet (probablement dans le palais royal) avait sans doute été emprunté par Timon à la Lycurgia d'Eschyle: on peut en effet supposer qu'il s'agit de l'épisode où Lycurgue tue son fils Dryas. Le motif de Lycurgue employant une βουπλήξ pour menacer les suivants de Dionysos est présent dans l'Iliade VI, 135. Le terme βουπλήξ, qui peut signifier aiguillon à bœufs ou hache employée pour sacrifier les bœufs, peut être précisé grâce au secours de l'iconographie qui, dans la majorité des représentations, montre Lycurgue armé d'une double hache.

Rédacteur du commentaire

É. Prioux

Bibliographie

La numérotation du fr. est celle de l'édition Diels. SH 778 ; M. di Marco, «La follia di Licurgo: una reminiscenza eschilea in Timone (fr. 778 L.J.-P.)», Materiali e Discussioni, 18, 1987, p. 167-175.

Indexation

Personnages(s):

Lycurgue; Dionysos

Mot(s)-clé(s) :

banquet; thiase

Commentaire iconographique 1

Commentaire

L’épisode évoqué ici – l’attaque du thiase dionysiaque par Lycurgue – n’a pas rencontré auprès des imagiers le même succès que celui du massacre de sa famille ou encore celui de Lycurgue étouffé par la vigne. Seules quelques images d’époque romaine peuvent être mises en relation avec l’attaque du thiase mais les victimes de Lycurgue, plutôt que des banqueteurs, sont, comme chez Homère (Il. 6, 130), les Nymphes Dodonides à qui Zeus a confié le petit Dionysos : voir LIMC VI s.v. « Lykourgos I » p. 310-311 et LIMC Suppl.2009, s.v. « Lykourgos I » p. 325-326 . On notera que dans presque toutes les représentations l’arme de Lycurgue est une hache à double tranchant.

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°727 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait727/. Première version : 20/05/10. Date de mise à jour : 27/02/12

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