> Extrait

Euphorion, Hippomédon majeur (?), 41 Cusset/Acosta-Hughes.

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Sources

Servius ad Aen. 3, 16 (introduction de l’épisode thrace de Polydore).

Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

quia apud Cretam alia fecit. Modo autem Aenum significat, ut Sallustius « Aenum et Maroneam uiamque militarem ». Quamquam Homerus dicat inde auxilia ad Troiam uenisse : ergo iam fuerat. Euphorion et Callimachus hoc dicunt etiam, quod Aenum dicatur a socio Vlixis illic sepulto eo tempore quo missus est ad frumenta portanda.

Traduction

[il dit qu’il élève là de «premiers» murs] parce qu’il en éleva d’autres en Crète. Mais il veut juste parler d’Aenum, comme Salluste « Aenum, Maronée et la route militaire ». Pourtant Homère dit que Troie en reçut des renforts: c’est donc que la ville existait déjà. Euphorion et Callimaque disent encore que son nom, Aenus, vient de celui d’un compagnon d’Ulysse qui y reçut les derniers honneurs, au moment de la mission de ravitaillement.

Source de la traduction

édition Cusset/Acosta-Hughes (avec des modifications)

Paraphrase/Commentaire sur le texte

La mission de ravitaillement en Thrace est mentionnée par Servius à propos du v. 81 d’Énéide 2, comme un des multiples motifs de la haine d’Ulysse à l’endroit de Palamède (ce dernier, raconte Servius, non seulement reprocha à Ulysse d’avoir échoué dans sa mission mais, parti après lui en Thrace, il en rapporta d’abondantes provisions) : nulle référence n’est alors faite à Callimaque ou Euphorion.

À la ville fondée par Énée lors de la première étape de son voyage, Virgile ne donne en fait aucun des deux noms représentés dans la tradition : Aeneia en Chersonèse (la ville qui revendiquait d’avoir été fondée par Énée, cf. notamment Tite-Live, 40, 4, 9) et Aenum (Aenos, Ainos), la ville de Thrace, située sur l’une des embouchures de l’Hèbre dont parle Servius (cf. ad v. 18 aeneadas : ecce nec Vergilius Aenum dicit). Ce dernier s’oppose à la version ainsi proposée par Virgile en invoquant le témoignage suprême d’Homère, qui atteste que cette ville existait déjà, puis le double témoignage de Callimaque (fr. 697 Pf.) et Euphorion sur l’origine du nom de la ville, associée à Ulysse via un de ses compagnons. J. O’Hara (1996, p. 136) émet l’hypothèse que, en mettant en relief le lien entre le nom de la ville et celui d’Énée (cf. le v. 18 cité ci-dessus), Virgile fait une réplique polémique à ces deux poètes. Euphorion mentionne peut-être la ville d’Ainos, dans l’Hippomédon majeur, fr. 41, 3 (mais voir note ad loc.). Sur cette scholie de Servius, voir également l’exposé clair et complet de I. Canetta (2002, p. 263-265).

Rédacteur du commentaire

É. Prioux

Bibliographie

Le commentaire reprend celui de l'édition dirigée par C. Cusset et B. Acosta-Hughes (notice de C. Cusset et S. Clément-Tarantino).

Indexation

Personnages(s):

Ulysse; Ainos

Toponyme(s):

Ainos; Troie

Mot(s)-clé(s) :

funérailles; ravitation

Comment citer cette notice

Texte n°722 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait722/. Première version : 18/05/10. Date de mise à jour : 25/10/12

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