> Extrait

Ménandre, Dyscolos, 153-159 Sandbach.

<< < / > >>

Date du texte cité

entre -325 et -290 av J.-C.

Précisions : Le Dyscolos fut probablement créé en 316 avant J.-C.

Traduction

Après cela, on pourrait nier qu'il ait été, à double titre, heureux, le grand Persée, lui qui, grâce à ses ailes, ne rencontrait aucun de ceux qui foulent la terre, et, en plus de cela, possédait un objet qui lui permettait de transformer en pierre tous les importuns? Ah, si la même chose pouvait m'arriver! Il n'y aurait rien de moins rare que les statues de pierre, où que l'on aille.

Source de la traduction

traduction I. David

Paraphrase/Commentaire sur le texte

J.-M. Jacques rappelle que d'autres personnages du répertoire évoquent le pouvoir des Gorgones, comme dans le frg. 166 d'Antiphane. Il ajoute qu'il s'agit probablement d'une référence issue de la tragédie. Les emprunts à la tragédie sont parfois signalés (comme dans le passage de l'Arbitrage (= Epitrepontes) sur Nélée et Pélias, cf. v. 326-333), parfois non, comme il est vraisemblable que ce soit le cas ici. Il est en revanche souvent délicat d'identifier la tragédie concernée, même s'il doit s'agir le plus souvent d'une tragédie d'Euripide, source la plus fréquente des citations et des allusions identifiées. L. A. Post a fait l'hypothèse que, en l'occurrence, la référence à Persée vienne de l'Andromède d'Euripide (TAPhA, 1960, p. 155 ; AJPh, 1961, p. 96).

Rédacteur du commentaire

I. David

Bibliographie

Edition de F. H. Sandbach, Menandri reliquiae selectae, Oxford, 1972. Voir aussi J.-M. Jacques, Ménandre, t. I, 2, Le Dyscolos, Paris, CUF, 1963, 1976 (2e éd.).

Indexation

Personnages(s):

Persée

Mot(s)-clé(s) :

statue

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Les sandales ailées, la kibisis et le casque d'Hadès, mentionnés déjà par le Pseudo-Hésiode, Bouclier, v. 222-234, sont les attributs qui permettent d'identifier Persée. Les ailes qu'il porte aux chaussures et sur le casque d'Hadès symbolisent sa rapidité (voir LIMC, s. v. "Perseus" p.347-348). Persée se sert à plusieurs reprises du gorgonéion pour pétrifier ses ennemis, notamment Polydectès qui voulait faire violence à sa mère, Danaé (voir par exemple une amphore campanienne, Saint-Pétersbourg, Ermitage 2077 -http://www.limc-france.fr/objet/14809 -, qui montre Persée présentant la tête de Gorgone à Polydectès dont le bas du corps se pétrifie). La dangerosité du gorgonéion, qu'il était impossible de regarder directement, s'exprime dans des images appréciées de la céramique italiote du IVe s. av. J.-C. et inconnues auparavant. Sur des vases apuliens, Persée contemple le reflet du monstre dans l'eau ou sur le bouclier d'Athéna (LIMC, s. v. "Perseus" n° 66-72, image reprise par les artistes étrusques et romains : LIMC, s. v. "Perseus" n° 73-80) ; sur des vases lucaniens et apuliens, des Satyres tentent d'échapper à la vision de la tête de Gorgone brandie par Persée (LIMC, s. v. "Perseus" n° 32-35; voir D.E. Sutton, "Scenes from Satyr Plays Illustrated in Greek Vase Painting", Ancient World, 9, 1984, 119-126). Une série d'oeuvres romaines (peintures et gemmes; LIMC, s. v. "Perseus" n°224, 226-227) qui représentent le héros montrant à Andromède délivrée le reflet de Méduse dans l'eau pourrait s'inspirer d'une image créée à la fin de la période hellénistique selon L. Jones Roccos, LIMC, s. v. "Perseus" p. 346.

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/14809

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard

Comment citer cette notice

Texte n°680 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait680/. Première version : 14/04/10. Date de mise à jour : 21/11/12

Mentions légales | Colophon | Contacts | Haut de page