> Extrait

Euphorion, Fragments de provenance incertaine, 146 Cusset/Acosta-Hughes.

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Sources

Servius, Commentaires à l’Énéide, VI, 618

Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Précisions : 2e moitié du IIIe siècle avant J.-C.

Texte (version originale)

Si «Phlegyas» nominatiuus est singularis, hoc dicit, Phlegyas omnes admonet apud inferos poenas ferentes : si autem «Phlegyas» accusatiuus pluralis est, Theseum omnes Phlegyas admonentem debemus accipere. Hi namque secundum Euphorionem populi insulani fuerunt, satis in deos impii et sacrilegi : unde iratus Neptunus percussit tridenti eam partem insulae, quam Phlegyae tenebant, et omnes obruit. Phlegyas autem, Ixionis pater, habuit Coronidem filiam, quam Apollo uitiauit, unde suscepit Aesculapium. Quod pater dolens, incendit Apollinis templum et eius sagittis est ad inferos trusus : Statius « Phlegyam subter caua saxa iacentem aeterno premit accubitu ».

Traduction

Si Phlegyas est un nominatif singulier, il dit que Phlégyas confond tous ceux qui subissent un châtiment aux Enfers ; si c’est un accusatif pluriel, nous devons comprendre que Thésée confond omnes Phlegyas (tous les Phlégyens) . Ceux-ci, selon Euphorion, étaient un peuple insulaire, passablement irrespectueux envers les dieux et sacrilège : aussi Neptune en colère frappa-t-il de son trident la partie de l’île que les Phlégyens occupaient, et il les engloutit tous. Pour ce qui est de Phlégyas, le père d’Ixion, il eut une fille, Coronis : Apollon la violenta et c’est ainsi que naquit Esculape. Dans sa douleur, Phlégyas incendia le temple d’Apollon ; de ses flèches le dieu le précipita dans le monde d’en bas ; ainsi Stace : Phlegyam subter caua saxa iacentem aeterno premit accubitu.

Source de la traduction

Traduction de Séverine Clément-Tarantino

Paraphrase/Commentaire sur le texte

La deuxième lecture exposée par Servius, celle qui fait intervenir les Phlégyens, n’est généralement pas retenue par les modernes. La localisation de ce peuple posait problème aux Anciens, qui les situaient tantôt en Thessalie, tantôt en Béotie, ou dans d’autres régions encore (cf. Roscher, III, 2, p. 2380 sqq, s. v. Phlegyas ; van Groningen ad loc.). Euphorion et Nonnos de Panopolis (Dionysiaques, XVIII, 36-37) sont cependant les deux seuls auteurs à en faire des insulaires, avec la différence que, chez Nonnos, c’est « l’île entière », νῆσον ὅλην, que l’Ébranleur du sol frappe et disloque (contre partem insulae noté par Servius pour Euphorion). Les autres auteurs ne sont absolument pas d’accord entre eux sur la patrie des Phlégyens : cf. Hymne homérique à Apollon, 278-280 ; Phérécyde, FGrHist 3 F 41 ; Strabon, VII, fr. 16 ; Pausanias, IX, 36, 1 et X, 4, 1. Cette question a été traitée notamment par F. Vian, 1960, p. 215-224).

Rédacteur du commentaire

C. Cusset

Indexation

Personnages(s):

Poséïdon

Ethnique(s):

Phlégyens

Mot(s)-clé(s) :

île; cité engloutie

Comment citer cette notice

Texte n°30467 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait30467/. Première version : 19/12/10. Date de mise à jour : 31/10/12

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