> Extrait

Euphorion, Fragments de provenance incertaine, 125 Cusset/Acosta-Hughes.

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Sources

Étienne de Byzance, p. 173, 9, s. v. Boiotia

Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Ὄφρα κε μαντεύοιτο μεθ᾿ υἱάσι Βοιωτοῖο,

τόν ῥα Ποσειδάωνι δαμασσαμένη τέκεν Ἄρνη,

Βοιωτὸν δ᾿ ὀνόμηνε· τὸ γὰρ καλέσαντο νομῆες,

ὅττι ῥα πατρῴῃσι βοῶν ἀπεθήκατο κόπροις.

Traduction

afin qu’il pût prophétiser parmi les fils de Béotos, qu’Arné, s’étant laissée soumettre, avait bel et bien eu de Poséidon et auquel elle donna ce nom de Béotos. C’est ainsi en effet que l’avaient appelé les pâtres parce qu’il avait été exposé dans les étables à vaches de leurs pères.

Source de la traduction

édition C. Cusset (dir.)

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Selon une pratique étiologique prisée des Alexandrins, Euphorion propose un petit développement sur l’histoire de Béotos, héros fondateur de la Béotie. La version retenue par Euphorion est minoritaire, mais se retrouve chez Diodore de Sicile (IV, 67) : Arné, fille d’Éole, est rendue enceinte par Poséidon. Éole, quand il s’en aperçoit, chasse sa fille en la donnant à un étranger de passage. Ce dernier adopte Éolos et Béotos, les fils d’Arné. Mais une querelle éclate entre la mère des jumeaux et l’épouse de leur père adoptif, Autolyté. Les jumeaux tuent Autolyté et s’enfuient avec leur mère : Éolos s’installe dans les îles qui depuis lors portent son nom et Béotos rentre chez son grand-père Éole qui lui remet son pouvoir. Les habitants du pays prennent alors le nom de Béotiens.

Euphorion de Chalcis s'attache ici, comme d'autres fragments, à une forme de mythologie locale liée à une aire formée par l'Eubée et par la Béotie voisine. On retrouve aussi l'intérêt dont il témoigne ailleurs dans son œuvre pour l'origine des noms et leur interprétation, le nom de Béotos étant attaché à l'image de l'étable et des bovins qui l'habitent.

Rédacteur du commentaire

C. Cusset

Bibliographie

Voir É. Prioux, «Figures de devins et signes du destin», dans C. Cusset, É. Prioux, H. Richer (dir.), Euphorion et les mythes: images et fragments, Naples, 2013, p. 63-84, spéc. p. 65, 70-73; C. Pouzadoux, «Figures de devins et signes du destin dans la céramique apulienne», dans C. Cusset, É. Prioux, H. Richer (dir.), Euphorion et les mythes: images et fragments, Naples, 2013, p. 91-109, spéc. p. 104-106.

Indexation

Personnages(s):

Tirésias; Béotos; Arné; Poséïdon

Toponyme(s):

Béotie

Ethnique(s):

Béotiens

Mot(s)-clé(s) :

étable

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Un cratère attribué au Peintre des Enfers (Emory University, Michael C. Carlos Museum, accession number 1994.001) présente la seule représentation actuellement connue d’un épisode mis en scène dans une pièce perdue d’Euripide, Mélanippe philosophe. La particularité de ce vase est de montrer trois générations, Hellen, Aiolos, un de ses trois fils (avec Doros et Xouthos) et les jumeaux que Mélanippe a eus de Poséidon, Boitos et Éole II, destinés à être éliminés car tenus pour monstrueux (ils ont été élevés dans une étable par une vache). Il est intéressant de trouver chez Euphorion une des rares attestations de ce mythe (où Arné remplace Mélanippe). Dans ce fragment, le poète évoque celui des deux jumeaux que le second drame d’Euripide, Mélanippe enchaînée, transfère en Italie du sud et relie aux origines de la ville de Métaponte, par le biais de son héros éponyme, Métapontus/Métabos/Métapontos (roi d’Icarie ou roi des Cariens) qui l’adopte.

Auteur du commentaire iconographique

C. Pouzadoux

Comment citer cette notice

Texte n°30443 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait30443/. Première version : 17/12/10. Date de mise à jour : 26/10/14

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