> Extrait

Euphorion, Fragments de provenance incertaine, 105 Cusset/Acosta-Hughes.

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Sources

Servius, Commentaires à l’Enéide, II, 79

Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Précisions : 2e moitié du IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Autolycus quidam fur fuit, qui se uarias formabat in species. Hic habuit liberos Aesimum, unde natus est Sinon, et Anticliam, unde Vlixes : consobrini ergo sunt. Nec inmerito Vergilius Sinoni dat et fallaciam et proditionis officium, ne multum discedat a fabula, quia secundum Euphorionem Vlixes haec fecit.

Traduction

Autolycos était un voleur qui pouvait prendre différents aspects. Il eut pour enfants Aesimus, qui à son tour eut Sinon, et Anticlée, qui donna naissance à Ulysse : les deux hommes sont donc cousins. Et c’est à juste titre que Virgile confie à Sinon cette ruse et ce rôle de traître : ainsi, il ne s’écarte pas trop de la tradition, parce que, selon Euphorion, c’est Ulysse qui s’en chargea.

Source de la traduction

Traduction de Séverine Clément-Tarantino

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Pour van Groningen , « Servius oppose la fidélité relative de Virgile à la fabula, c’est-à-dire à la tradition généralement reçue, à la préférence d’Euphorion pour un récit différent ». Or on peut plutôt comprendre qu’Euphorion incarne ici cette fabula. Comme le dit van Groningen lui-même, Servius ne paraît pas avoir en tête l’épisode, relaté par Hélène dans l’Odyssée (IV, 244 sqq), où Ulysse s’introduit à Troie après s’être automutilé et déguisé en mendiant. Cet épisode a, certes, pu contribuer à l’élaboration de l’épisode de Sinon, surtout si l’on considère la façon dont le personnage est traité par Quintus de Smyrne et surtout Triphiodore ; plus généralement, l’habileté à tromper de Sinon est modelée sur celle d’Ulysse, notamment face à Philoctète. Dans l’épisode de Sinon, Virgile n’a cependant pas pour garant et principal modèle Homère ; Servius semble d’ailleurs ignorer le précédent offert par les épopées du Cycle en la matière : dans ces conditions, à ses yeux, le précédent d’Euphorion, qui avait fait jouer à Ulysse le rôle que Virgile confie à son cousin, Sinon, rendrait Virgile moins coupable d’invention. J. W. Jones Jr. (1965, p. 12) rejette l’idée qu’Euphorion aurait, comme à son habitude – et à celle des alexandrins – innové en plaçant Ulysse hors du Cheval de bois (modifiant ainsi ce qui en est dit dans Homère, Odyssée, IV, 265 sqq ; VIII, 502 sqq ; XI, 523 sqq) ; il suggère qu’Euphorion aurait au contraire renoué avec une version très ancienne de la légende troyenne selon laquelle Ulysse conduisait le Cheval dans Troie (et dont l’auteur commente la « trace » dans l’Odyssée, VIII, 494).

Rédacteur du commentaire

C. Cusset

Indexation

Mot(s)-clé(s) :

cheval de Troie

Comment citer cette notice

Texte n°30433 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait30433/. Première version : 16/12/10. Date de mise à jour : 31/10/12

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