> Extrait

Euphorion, Fragments de provenance incertaine, 87 Cusset/Acosta-Hughes.

<< < / > >>

Sources

Parchemin d’Eschumen, Berliner Klassikertexte, V, 1, p. 58 Wilamowitz

Texte (version originale)

αι ̣π̣̣[...

ξανθὸς δ̣[...

καί οἱ δειμαίνοντ̣[ι ...

ταρφέες ἀφλοισμῷ δ̣ι̣ [..

Οἱ δ᾿ ὄπιθεν λασίῃ ὑπὸ γαστέρι πεπ[τηῶτες]

οὐραῖοι λιχμῶντο περὶ πλευρῇσι δρ̣ά̣[κοντες,]

ἐν καί οἱ βλεφάροις κυάνῳ ἠστράπτετ̣ο̣ν̣ [ὄccε.

Ἦ που θερμάστραις ἤ που Μελιγουνίδι τοῖαι

μαρμαρυγαί, αἴρῃσιν ὅτε ῥήσσοιτο σίδηρος,

ἠέρ᾿ ἀναθρῴσκουσι, βοᾷ δ᾿ εὐήλατος ἄκμων,

ἢ Αἴτνην ψολόεσσαν, ἐναύλιον Ἀστερόποιο.

Ἵκετο μὴν Τίρυνθα παλιγκότῳ Εὐρυσθῆι

ζωὸς ὑπὲξ ᾌδαο δυώδεκα λοῖσθος ἀέθλων·

καί μιν ἐνὶ τριόδοισι πολυκρίθοιο Μιδείης

ταρβαλέαι σὺν παισὶν ἐθηήσαντο γυναῖκες.

Traduction

blond …

et à lui, effrayé …

d’épaisses … (mêlées) d’écume …

et derrière lui, sous son ventre velu recro[quevillés]

les serpents de sa queue se pourléchaient autour de ses flancs.

Même sous ses paupières, ses deux [yeux] étincelaient d’un éclair bleuté …

Assurément dans les forges ou à Méligounis de telles

étincelles, lorsque le fer est battu à coups de marteau,

s’élancent en l’air, tandis que l’enclume expertement frappée pousse son cri,

ou vers l’Etna fumant, résidence d’Astéropos.

Il revint pourtant à Tirynthe auprès du haineux Eurysthée

sorti vivant de l’Hadès après le dernier de ses douze travaux;

et dans les carrefours de Midéa riche en orge,

des femmes craintives avec leurs fils l’ont contemplé.

Source de la traduction

Traduction de Ch. Cusset

Paraphrase/Commentaire sur le texte

il s’agit du retour d’Héraclès ramenant Cerbère des Enfers. La description du gardien infernal est trop précise pour qu’il ne s’agisse que d’une digression. Euphorion modifie la représentation traditionnelle de Cerbère qui assigne à celui-ci une queue formée d’un seul serpent : ici il y a plusieurs serpents.

Rédacteur du commentaire

C. Cusset

Indexation

Mot(s)-clé(s) :

monstre; serpents; forge; volcan

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Euphorion dote Cerbère d'une queue à multiples serpents. Plus tard d'autres auteurs décriront le chien des Enfers avec des serpents sur le dos (Apollodore II 5, 12), autour du cou ou de la tête (Verg., Aen. 6, 417-423; Sénèque, Hercules furieux, 782-797). La version d'Euphorion n'a pas trouvé d'écho dans l'iconographie de Cerbère, mais de nombreuses peintures de vases et quelques gemmes, principalement du VIe s. av. J.-C., le représentent avec des serpents surgissant de son corps, de sa tête et/ou de ses pattes. Ainsi, en dépit de l’écart chronologique, on peut établir un parallèle entre cette description de Cerbère par Euphorion et l’image peinte sur une coupe laconienne datée vers le milieu du VIe s. av. J.-C. ( LIMC V s.v. Kerberos n° 25) retenu par Héraclès au bout d’une chaîne, Cerbère y est caractérisé par une queue serpentiforme et par une multitude de serpents qui s’entrelacent sur ses flancs.

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard et P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°30422 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait30422/. Première version : 16/12/10. Date de mise à jour : 17/04/12

Mentions légales | Colophon | Contacts | Haut de page