Περσεὺς ἥν ποτε ποσσὶ λιπὼν Κηφηΐδα γαῖαν,

αὐχέν' ἀποτμήξας ἅρπῃ γονόεντα Μεδούσης,

ῥεῖα Μυκηναίῃσιν ἐνηέξησεν ἀρούραις,

Κηφῆος νέα δῶρα, μύκης ὅτι κάππεσεν ἅρπης,

ἄκρον ὑπὸ πρηῶνα Μελανθίδος, ἔνθα τε Νύμφη

Λαγγείης πόμα κεῖνο Διὸς τεκμήρατο παιδί.

(l’arbre, i.e le perséa) extraordinaire cadeau de Céphée, que Persée, quand il eut jadis laissé derrière lui la terre Céphéenne, après avoir tranché, de sa faucille, le cou fécond de Méduse, fit croître facilement dans les champs de Mycènes, là où chut la virole (mukès) de sa faucille, au sommet du pic du Mélanthos, là où une nymphe montra au fils de Zeus où se trouvait l’eau de la fameuse source Langéia…

Le passage offre une concentration importante de données mythiques concernant Persée : les unes sont très connues (son exploit majeur, son voyage en Éthiopie), les autres très rares notamment l’information majeure selon laquelle le perséa aurait été donné au héros par Céphée et qu’il l’aurait acclimaté à Mycènes sur le mont Mélanthos. L’ensemble du passage est fortement structuré par des spéculations étymologiques dont Nicandre est friand : perséa/Persée, virole (mykès)/Mycènes, nymphe Langéia/source homonyme. D’après Nicandre le perséa aurait été planté à l’endroit où était tombée la virole de son arme et où il avait découvert la source Langéia par l’entremise de la nymphe du même nom. Si l’on suit les scholies (105c), c’est en cherchant la virole qu’il trouva la source. Toujours d’après les scholies (100a), Nicandre se démarque ici de Callimaque (fr. 655 Pfeiffer) qui avait prétendu que Persée avait planté cette essence en Égypte. Pour un commentaire et des références plus détaillées, voir J.-M. Jacques, p. 89.

Rédacteur du commentaire

S. Barbara

J.-M. Jacques (éd.), Nicandre, Les Alexipharmaques. Lieux parallèles du livre XIII des Iatrica d’Aétius, Paris, CUF, 2007.