> Extrait

Théodoros, Métamorphoses, 749 Lloyd-Jones - Parsons (SH).

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Sources

Plutarque, Mor. 310f (Parallel. Min. 22a)

Texte (version originale)

ΣΜΥΡΝΑ Κινύρου θυγάτηρ διὰ μῆνιν Ἀφροδίτης ἠράσθη τοῦ γεννήσαντος καὶ τῇ τροφῷ τὴν ἀνάγκην τοῦ ἔρωτος ἐδήλωσεν· ἡ δὲ δόλῳ ὑπῆγε τὸν δεσπότην· ἔφη γὰρ γείτονα παρθένον ἐρᾶν αὐτοῦ καὶ αἰσχύνεσθαι ἐν φανερῷ προσιέναι. ὁ δὲ συνῄει. ποτὲ δὲ θελήσας τὴν ἐρῶσαν μαθεῖν φῶς ᾔτησεν, ἰδὼν δὲ ξιφήρης τὴν ἀσελγεστάτην ἐδίωκεν. ἡ δὲ κατὰ πρόνοιαν Ἀφροδίτης εἰς ὁμώνυμον δένδρον μετεμορφώθη· καθὰ Θεόδωρος ἐν ταῖς Μεταμορφώσεσιν.

Traduction

Par un effet de la colère d'Aphrodite, Smyrne, fille de Cinyras, s'éprit de son père et fit connaître à sa nourrice la violence de son amour. Celle-ci usa de ruse pour livrer son maître; elle lui dit en effet qu'une jeune fille du voisinage était amoureuse de lui, mais que la honte la retenait de venir en plein jour. Il s'unit donc à elle, mais voulut, à un certain point, savoir qui l'aimait et demanda de la lumière. À la vue de sa fille, il tira son épée et poursuivit celle qui était si impudique. Mais Aphrodite prit garde de la changer en l'arbre qui porte son nom [= la myrrhe]; ce récit est fait d'après celui de Théodoros dans ses Métamorphoses.

Source de la traduction

traduction É. Prioux

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Smyrne ou Myrrha, mère d'Adonis, est ici présentée comme la fille de Cinyras. Sur Myrrha, voir par exemple Lycophron, Alex., 828 (= ID 967) qui évoque les errances de Ménélas à Byblos où celui-ci voit l'arbre de Myrrha.

Rédacteur du commentaire

É. Prioux

Bibliographie

La numérotation du fragment est celle du Supplementum Hellenisticum (SH).

Indexation

Personnages(s):

Smyrne; Myrrha; Aphrodite; Cinyras

Mot(s)-clé(s) :

myrrhe; inceste; métamorphose

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Les rares représentations du mythe de Myrrha datent de l'époque impériale et illustrent sa métamorphose en arbre, le plus souvent en relation avec la naissance d'Adonis. Seul un vase apulien (San Simeon, Hearst Estate 5609), daté vers le milieu du IVe s. av. J.-C. , semble se rapporter à l'entrevue avec la nourrice, telle que la relate Théodoros : voir LIMC VI, s.v. Myrrha 2   . Sur la panse du vase, Adonis est assis sur un lit somptueusement garni de coussins, entre Aphrodite assise et Perséphone debout à laquelle s'adresse une femme identifiée par G. Berger-Doer (AntK 22, 1979, 119-120) comme la Muse Calliope, arbitre du partage d'Adonis entre les deux déesses. Au registre supérieur sont figurées plusieurs femmes dans un gynécée : l'une, assise, un miroir à la main, est en conversation avec une femme plus âgée et voilée ; un Eros en vol indique qu'il s'agit probablement de Myrrha confiant ses sentiments amoureux à sa nourrice. Peut-être le grand rameau au-dessus des deux femmes préfigure-t-il la métamorphose.

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°30358 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait30358/. Première version : 30/11/10. Date de mise à jour : 17/10/12

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