Δήμητρι τῇ Πυλαίῃ,

   τῇ τοῦτον οὑκ Πελασγῶν

Ἀκρίσιος τὸν νηὸν ἐδείματο, ταῦθ᾽ ὁ Ναυκρατίτης

   καὶ τῇ κάτω θυγατρί

   τὰ δῶρα Τιμόδημος

εἵσατο τῶν κερδέων δεκατεύματα: καὶ γὰρ εὔξαθ᾽ οὕτως.

À Déméter Protectrice de la porte, celle pour qui Acrisios, qui était de descendance pélasge, fit construire ce temple, et à sa fille qui vit sous terre, Timodème de Naucratis fait réaliser ces présents, la dîme de ses gains : il en avait fait vœu.

Timodème, marchand de Naucratis (Égypte) qui doit peut-être ses richesses à un commerce avec la ligue étolienne, réalise une dédicace à Déméter Pylaia et Perséphone dans un temple que Callimaque dit fondé par Acrisios, roi d'Argos et père de Danaé présenté ici comme étant d'ascendance pélasge.

Il s'agit sans doute du temple d'Anthéla, près des Thermopyles, centre du culte de Déméter Pylaia et lieu où siégeait le conseil des Amphyctions.

Callimaque est ici le premier témoin conservé d'une série de notices associant Acrisios aux origines de l'amphictyonie: Strabon 9, 3, 7 le montre réorganisant un Conseil qui se serait formé à Delphes; une scholie à l'Oreste d'Euripide (v. 1094) lui fait établir un conseil à Delphes sur le modèle de celui siégeant déjà en Thessalie.

Des liens étroits entre Acrisios et la Thessalie sont par ailleurs attestés par plusieurs sources: cf. J. Töpffer, s.v. Akrisios, RE I (1893), col. 1196-1197.

Sur la notice de Callimaque, celle de Strabon, et la scholie à l'Oreste d'Euripide (qui viendrait peut-être au terme d'une tradition marquée par des versions divergentes que celle-ci tenterait de réconcilier), voir P. Sánchez, L'Amphictionie des Pyles et de Delphes: Recherches sur son rôle historique des origines au IIe siècle de notre ère, Stuttgart, 2001. p. 60-61.

Rédacteur du commentaire

É. Prioux